Si le premier opus avait créé la surprise par son orientation « Mûso », Dragon Quest Heroes est de retour avec un second volet qui développe davantage la dimension RPG, son véritable ADN. Voici l’heure du test, pour le dernier « bébé » de Square-Enix et Omega Force (subdivision de Koei-Tecmo) : Dragon Quest Heroes II.
Un gars, une fille !
Suite au succès du premier épisode, Dragon Quest Heroes, Square-Enix et Omega Force (une filiale de Koei-Tecmo) ne pouvaient pas en rester là. Aussi, c’est avec une certaine délectation que nous apprenions, il y a quelques mois, que ce spin-off de la célèbre série Dragon Quest aurait une suite.
Pour ceux qui découvriraient la licence, et qui se demandent de quoi nous allons parler, on pourrait résumer le jeu ainsi. Dragon Quest Heroes est un hack’n slash en 3D, ou « musô », qui se joue à la manière d’un Dynasty Warriors. Autrement dit, vous allez y combattre des monstres qui vous tombent dessus par grappes de 100. Et votre principale préoccupation sera donc de « nettoyer » les niveaux à grands coups d’armes blanches.
En lançant votre partie, le jeu va vous proposer de choisir votre sexe, en incarnant l’un ou l’autre des personnages principaux de l’aventure : Lazare, ou sa cousine Thérésa.
Le monde, composé de sept royaumes, est en paix depuis des années. Lazare, originaire de Dunys, suit des études à Nautys. Mais à peine a t-il le temps de retrouver sa cousine Thérésa, qu’une guerre soudaine éclate : l’armée de Dunys semble s’être alliée aux monstres pour se lancer dans de grandes conquêtes.
Les deux héros se retrouvent ainsi au coeur d’un conflit sans précédent, avec pour mission de comprendre d’où vient la crise, et de rétablir la paix. Plus facile à dire qu’à faire ! Heureusement, au fil de l’aventure, leur équipe va s’agrandir lorsqu’ils rencontreront des héros emblématiques de la licence Dragon Quest.
RPG, monde ouvert et tout le toutim…
Pour notre plus grand plaisir, Dragon Quest Heroes II jouit d’une double identité assez marquée. La première, c’est bien évidemment l’aspect musô, qui va vous offrir de jolies gerbes d’ennemis valdinguant dans les airs sous vos coups. Le principe est simple : on avance, on nettoie une première vague, et on attend la seconde pour lui réserver le même sort. Concis, mais efficace !
Sans doute pour éviter de sombrer dans les écueils de la « bourrinitude absolue » (oui je sais, ce mot n’existe pas ^^), les développeurs ont ici volontairement accentué la dimension RPG. Et c’est le deuxième aspect qui nous intéresse.
Distribuer des bourre-pifs et des torgnoles en utilisant deux boutons, c’est rigolo ! Mais combiner vos techniques et déclencher des combos (seul ou en duo), c’est encore plus jouissif ! Et cumuler suffisamment d’énergie pour passer (momentanément) en mode « haute-tension », c’est encore mieux ! Autrement dit, si la méthode « bourrin » fonctionne, DQH2 peut aussi être beaucoup plus technique. Le gameplay devient alors extrêmement plaisant et nerveux !
Comme dans tout bon RPG, l’expérience gagnée va vous permettre de grimper en niveaux. Et de gagner des points dont vous vous servirez sur votre arbre de compétences pour débloquer de nouveaux « skills ». Vous devrez aussi améliorer votre maîtrise d’armes.
Jobs, médailles et coffres planqués
Mieux encore : contrairement aux personnages secondaires, différentes classes peuvent être affectées à Thérésa et Lazare. Ou plutôt une à la fois, mais que vous pouvez changer comme bon vous semble. Dans ce cas, vos aptitudes et votre équipement changeront en conséquence.
Autre mécanique très intéressante durant les phases de combat : les ennemis défaits lâcheront parfois des médailles, à ramasser. Elles vous permettent d’invoquer un monstre de la même espèce, pour trois effets distincts. Soit l’invocation lance un sort, soit elle se bat à vos cotés, soit vous l’incarnez pendant une durée limitée (évidemment, plus le monstre est gros, plus c’est fun).
Le monde ouvert, faussement gigantesque (vous avez parfois l’impression que 20 petits mètres séparent deux villes), offre des environnements variés, colorés, bourrés de petits détails. Mais peut-on vraiment parler de monde ouvert, puisque votre progression sur la carte est conditionnée par le scénario ? Ou que les murs invisibles et autres endroits inaccessibles répondent à l’appel ? Toujours est-il que, comme dans tout bon RPG, l’exploration sera aussi de la partie, avec notamment des coffres à débusquer ici et là.
Machine à faire saliver les fans
Inutile de le cacher : Dragon Quest Heroes II est un jeu qui a été développé dans le but d’offrir un pur fan-service aux adorateurs de la licence.
Tout y est : ambiance, musiques, bestiaire de la série, tonneaux à vider de leurs objets dans les villes, nonnes qui vous permettent de sauvegarder, PNJ qui répètent sans cesse les mêmes répliques… Chacun de vos pas dans ce monde ouvert vous serinera que vous êtes dans un Dragon Quest.
Mais le plus grand plaisir pour le fan sera sans doute de voir son équipe s’étoffer avec des héros emblématiques de la franchise.
Ainsi, comme vous avez pu le comprendre si vous avez vu les différents trailers de l’éditeur, Lazare et Thérésa seront vite rejoints par :
- Alina, Kyril, Torneko, Mina et Maya (Dragon Quest IV)
- Olivier et Tommy (Dragon Quest VI)
- Maribel et Raph (Dragon Quest VII)
- Jessica et Angelo (Dragon Quest VIII)…
A cette fine équipe s’ajoutent Desdemone (émissaire du roi d’Accordia) et Caesar (prince de Dunys). Ainsi que Medicix, un gluant coiffé d’un béret rouge qui accompagne les deux héros.
Le multijoueur n’a pas été oublié !
Dans les jeux vidéo du genre, on ne s’attend pas vraiment à s’éclater en multi. On se prépare même souvent à vivre une grande aventure en solo, pizzas et soda soigneusement préparés sur la table du salon. Pourtant, DQH2 n’a pas oublié que les consoles offrent aussi la possibilité de jouer en multi !
Tout d’abord, vous pourrez boucler certaines missions du scénario en coopération, avec un autre joueur. Une bonne idée si vous partagez votre passion pour Dragon Quest avec un ami. Mais une idée cependant frustrante, qui nous fait aussi regretter que cette fonction ne soit pas disponible en local.
Mais s’il vous prend l’envie de booster votre inventaire ou votre portefeuille, alors cap sur les Dédales ! Ces labyrinthes sont accessibles depuis un guichet à Accordia (ville faisant office de hub central), et vous proposent d’arpenter de longs couloirs peuplés de monstres (et de boss). Ce mode est jouable en ligne jusqu’à quatre joueurs, et s’avère payant ! Certes ce mode devient vite répétitif, mais des butins plutôt intéressants vous attendent.
Et la technique dans tout ça ?
Sur le plan technique, DQH2 « envoie du lourd » ! Le jeu est très beau de l’intro jusqu’à la fin. Les cinématiques sont magnifiques, et en jeu, le titre offre une fluidité en 60fps vraiment très agréable.
J’ai toutefois pu relever quelques ralentissements, et de l’aliasing qui s’invite parfois sans crier gare. Je dois cependant préciser que ce test a été réalisé sur une PS4 « classique », et que le résultat n’est sans doute pas le même sur une « Pro ». Et puis, lorsque l’on affiche tant d’ennemis à la fois, on ne peut pas s’attendre à des miracles.
Les plus attentifs d’entre vous remarqueront aussi sans doute un léger soucis de synchronisation des musiques. Je pense en particulier à la musique de l’open-world, qui s’enchaîne de manière très étrange avec celle des combats dès que vous dégainez votre arme. Maintenant que je vous ai fait la remarque, vous n’allez plus entendre que ça 😉
DQH2 est-il vraiment un musô ?
C’est une bonne question ça ! Et pour tout vous dire, la question m’obsède tellement que, d’une simple phrase au départ, j’ai décidé de lui consacrer un paragraphe entier !
Car le plus fort, c’est que Dragon Quest Heroes II m’a complètement fait oublier que je jouais à un hack’n slash ! Square-Enix a voulu un « DQ Heroes » plus « RPG »?.. Et je dois reconnaître que le pari est réussi ! Excepté lors de quelques rares phases un poil trop redondantes, j’ai vraiment eu l’impression de jouer à un RPG tant ce jeu en a la couleur !
Avec du recul, je pense même que DQH2 n’est pas qu’un musô qui « emprunte beaucoup de choses au RPG » ! Mon ressenti me pousse à penser qu’il est purement et simplement un RPG à part entière. Qui aurait abandonné un système de combats au tour-par-tour aujourd’hui désuet, pour lui préférer des phases de combat en hack’n slash plus dynamiques. Et plus raccord avec les performances de nos consoles actuelles.
Et l’envie me vient de lancer le débat. Aussi, j’attends vos comms 😉
Au final
Depuis quelques années, on a eu notre dose en termes de musô : One Piece, Saint-Seiya (premier volet sur PS3), The Legend of Zelda (Hyrule Warriors) ou bientôt Fire Emblem… Tous y sont passé, ou presque. Aussi, Square-Enix a dû trouver une nouvelle approche pour que le jeu soit attractif, et plus original. En y insérant des éléments RPG par exemple !
Et la recette fonctionne. Certes, l’effet de surprise n’est plus là, mais le concept est toujours aussi efficace. Je ne sais pas si la magie fonctionnera toujours sur la durée avec d’éventuelles suites, mais en tout cas, ce second épisode fait son job.
Si DQH2 ne peut, parfois, cacher quelques défauts de finition, il n’en demeure pas moins un bon jeu, très plaisant, propre et vraiment divertissant. Sa durée de vie (environ une trentaine d’heures) est correcte, mais multipliée par deux voire trois, si vous vous lancez dans les quêtes annexes et les donjons en multi.
Une pépite pour les fans de la franchise ! Et un avis sans doute plus mitigé pour ceux qui n’adhèrent pas à cet univers. Mais ils trouveront toutefois ici un musô joliment réalisé, fun, qui leur fera passer un bon moment.
Dragon Quest Heroes II
Les + :
- Un fan-service de malade
- Le coté RPG beaucoup plus présent
- Graphiquement superbe
- Le chara-design de Toriyama
- Les musiques indémodables
- Un hub plus complet et plus interactif
- Un casting plutôt bien choisi
- Le jeu à 4 en co-op
- Les voix Japonaises
Les – :
- Quelques bugs (aliasing)
- Le « monde ouvert » ne l’est pas toujours
- L’impression de farming imposé
- Une certaine répétitivité
- Quand il y a beaucoup d’ennemis à l’écran, c’est le souk