Attendu comme le messie, voici un nouveau Zelda sur 3DS. Suite directe (ou reboot, on ne sait pas trop) du cultissime A Link to the Past, sorti sur Super-Nintendo en 1992, A Link Between Worlds est de ces jeux dont la simple annonce fait baver les fans du monde entier. Mais justement ! Avec une telle attente, le jeu n’a pas trop le droit à l’erreur. Tient-il ses promesses ? Après quelques nuits blanches, voici l’heure du verdict !

Dans l’univers de The Legend of Zelda, deux titres ont marqué les joueurs au point de traverser les époques, les générations de consoles. Cela se sent d’ailleurs au nombre de rééditions dont elles ont bénéficié (cartouches ou CD, ou téléchargement sur Console virtuelle) : Ocarina of Time (sur N64, d’ailleurs rééditée en 3D pour la 3DS) et A Link to the Past, autrement dit Zelda III, icône légendaire de la Super-Nintendo.

Et c’est justement ce dernier que Nintendo remet au goût du jour ce mois de novembre, avec un opus présenté comme une « suite inédite » de A Link to The Past. Mouais, si l’on veut ! La notion de « suite » ne me semble tellement pas flagrante que j’ai davantage l’impression de jouer à un reboot, avec certes quelques nouveautés.

Raplapla !

3DS_ZeldaLBW_1001_06Et on va justement commencer avec ces nouveautés, si vous le voulez bien ! La première est directement liée au scénario : votre combat vous amène aujourd’hui à lutter contre un nouvel ennemi, Yuga, dont les projets sont de ramener Ganondorf à la vie, en utilisant les pouvoirs liés à un pinceau magique (je n’en dis pas plus afin de ne pas spoiler le scénario). Et de fil en aiguille, vous allez acquérir la possibilité de vous transformer en peinture murale. Pratique pour se déplacer en vous collant aux murs, ou pour atteindre des lieux inaccessibles habituellement, ou encore pour voyager entre les failles qui séparent les mondes d’Hyrule et Lorule.

Autre nouveauté : Nintendo a souhaité vous offrir plus de liberté, notamment en ce qui concerne l’ordre des donjons, autrefois conditionné par les objets que vous pouviez acquérir au fur et à mesure. Ici, un marchand installé dans votre maison vous loue, quasiment dès le début du jeu, tous les objets nécessaires (ou vous les vend un peu plus tard), afin que vous décidiez par vous même dans quel ordre vous allez traverser les palais. Vous êtes libre d’explorer Hyrule (et Lorule, son alter-ego négatif, équivalent de l’Overworld de ALTTP) comme bon vous semble !

Dans les vieux pots

the-legend-of-zelda-a-link-between-worlds-nintendo-3ds-1380661135-030Puisque l’on parle de pots, on ne va pas tourner autour ! Si la presse spécialisée a tendance a encenser ce jeu, je pense que vous allez vous trouver dans l’une ou l’autre de ces catégories de joueurs : soit vous découvrez le titre, et vous serez aux anges, émerveillés par une véritable découverte, soit vous avez déjà fait A Link to the Past, et là… 

Car si le jeu a son lot de nouveautés, il emprunte également quelques ficelles à son aîné. A commencer par la map qui, si elle est relativement modifiée dans l’ensemble, ne créera pas vraiment la surprise aux ceusses qui ont connu l’époque Super-Nintendo. Le néophyte galèrera quelque peu pour trouver les donjons, le fan de Zelda, lui, connaîtra tous leurs emplacements, saura déjà comment en débloquer les entrées, quelles techniques utiliser contre les boss (bien que certains d’entre eux aient été « revus » de façon à ce que le joueur soit obligé d’utiliser ses nouvelles aptitudes pour les vaincre).

La 3DS au top !

A-link-to-the-past-2En termes d’ergonomie, toutes les touches de la 3DS sont utilisées de manière harmonieuse et judicieuse. Le stick analogique permet de tirer en diagonale, et l’utilisation des touches L et R, ou de raccourcis rendent le jeu vraiment agréable à jouer. Un bon point pour ce Zelda !

Qui dit 3DS dit, forcément, 3D, et là aussi, force est de reconnaître que le relief apporte un plus vraiment jouissif à cette version. Quand d’autres titres ont tendance à vous donner mal à la tête au bout d’un quart d’heure de jeu, ce Zelda est une véritable démo technique de la console, démontrant que l’écran 3D peut prodiguer un véritable plaisir de jeu. Nintendo mise d’ailleurs énormément sur cet aspect, jouant avec le relief notamment dans les donjons, avec des salles souvent sur deux étages, où la 3D est un plus indéniable.

A noter également que certaines fonctions de la 3DS trouvent ici leur utilité, comme le Streetpass qui vous permet d’affronter, dans le jeu, des « dark Links », ou encore les médailles obtenues grace au podomètre de la console : elles sont échangeables contre des indices si vous êtes bloqué dans un donjon (grâce aux « lunettes occultes », trouvez des spectres appelés « Fantastus » qui vous délivreront des indices en échange de médailles).

Un titre trop facile ?

new-zelda-3ds-nintendo-3ds-1366221978-004Le plus gros reproche que l’on pourra faire à ce titre est son extrême facilité. Comme je l’ai écrit plus haut, si le soft risque de tenir le néophyte en haleine un bon moment, le puriste, lui, risque fort de l’expédier en une petite vingtaine d’heure, un peu plus pour finir le jeu à 100%.

La faute sans doute à des boss qui manquent un peu de challenge (une fois trouvée la technique pour les battre, ils se plient en quelques minutes), à une répartition des donjons, sur la carte, qui n’a rien de secret pour ceux qui ont terminé A Link to The Past, et à une quête quasi-identique à son aînée (trouvez les trois médailles élémentaires, obtenez l’épée légendaire, délivrez les descendants des sept sages et battez le boss final)…

Les choix de Nintendo, concernant les items, étaient honorables, mais ils contribuent à rendre le titre plus simple : les flèches et les bombes sont désormais illimitées (bien que tributaires d’une jauge d’endurance), les objets majeurs s’obtiennent non plus en fouillant les donjons mais en les louant, les coeurs qui régénèrent votre vie se trouvent par caisses entières, tout comme les rubis d’ailleurs…

Ceci dit, si un challenge plus corsé vous tente, sachez qu’une fois le jeu terminé, vous débloquerez un « mode Heros » où les dégats seront deux fois plus importants… Mais, lorsque vous l’aurez débloqué, vous aurez terminé le jeu une première fois…

Au final

3DS_ZeldaLBW_1001_14Pour vous proposer un test véritablement objectif de The Legend of Zelda : A Link Between Worlds, je crois qu’il aurait fallu également le faire tester par une personne ne connaissant pas le jeu Super-Nintendo. Un double test, quoi ! 

Car dans mon cas, le fait de connaître le titre dont ce jeu 3DS s’inspire m’a quelque peu gaché le plaisir, je dois l’avouer. Dans un titre déjà facile à la base, c’est instinctivement que je me suis surpris à avancer dans l’aventure, sans véritable challenge, en me disant à chaque fois « ah oui, le palais est ici… Ah oui, il faut faire de cette manière »… Car pour le joueur confirmé, c’est le reproche qui reviendra en boucle : la grande facilité de ce Zelda.

Néanmoins, relativisons ! Nous avons ici l’un des meilleurs jeux de la 3DS, véritable démo technique de la console, tant pour ses qualités graphiques, sa 3D, son ergonomie. Ajoutez à cela la « magie Zelda » qui rachète tous ces petits défauts, et vous avez là un titre à posséder absolument, qui se doit de troner fièrement au pied de votre sapin de Noël.


Verdict

CdC sem 52

 Très bon jeu !

Les + :

  • Univers de A Link to the Past
  • Les musiques
  • La 3DS sous son meilleur jour
  • Jeu très coloré
  • Liberté d’exploration
  • De nouveaux objets
  • Très bonne prise en main
  • Nombreux clins d’oeil à son aîné
  • On prend vite le plis de la transformation en peinture murale, une idée géniale
  • Un mode « héros » pour corser le challenge
  • Foultitude de mini-quêtes

Les –

  • Jeu trop facile
  • Quelques petits temps de chargement
  • Link manque un peu de charisme
  • On ne peine pas vraiment sur les énigmes si on a joué à A Link to the Past
  • Objets complètement cheatés (flèches et bombes illimitées notamment)
  • Des coeurs à tous les coins de rue

The Legend of Zelda : A Link Between Worlds, par Nintendo, exclusivement sur 3DS.