Quasiment un an après la sortie de DragonBall Z : Battle of Z, Dimps et Bandai-Namco reviennent avec un nouvel opus dérivé de la célèbre saga d’Akira Toriyama. Je vous entend déjà soupirer « Encore un ! » Mais cette fois-ci, les choses sont différentes ! Ce DBZ Xenoverse part avec la prétention de décoincer une série qui s’enlise depuis quelques années maintenant. Et sur le papier, il a tout pour y parvenir. Dans les faits… On va voir ça tout de suite !
On part de loin !
Autant dire que, pour l’éditeur, le risque devient de plus en plus grand au fil des années. Certes, DragonBall Z est une licence inépuisable, qui continue à fédérer des fans sur toute la planète. Mais lorsque ces fans ont une manette entre les mains, les choses se corsent !
Chaque console depuis la Super-Nintendo aura eu sa (ou ses) version(s) de DragonBall Z, plus ou moins réussie(s). A titre personnel, pour les avoir toutes faites, et comme bon nombre de joueurs, je suis resté sur le génialissime DBZ Budokai Tenkaichi 3 (sur PS2 et Wii), avec une petite affection également pour le DBZ Tag Team de la PSP.
Oui mais voilà : depuis, la série traverse une période plus creuse, avec des jeux qui sont certes des succès commerciaux, mais qui sont loin d’innover : la génération PS3-X360 a bien eu ses Burst Limit ou Raging Blast, mais qui restent en deça de Budokai Tenkaichi 3. Et que dire de Battle of Z, dernier jeu en date sorti l’an passé, qui aura déçu nombre de fans ?
La faute sans doute à des combats qui demandent une certaine maîtrise technique, ou tout simplement à un scénario qui se répète inlassablement au fil des versions. Il est vrai que, le jeu étant tiré du manga, on ne peut faire l’impasse sur les duels nerveux contre Végéta, Freezer, Cell ou Buu… Mais il faut avouer que, refaire la même histoire à chaque fois, ça lasse.
Et depuis quelques années, les nouvelles versions de DBZ accentuaient cette impression de « déjà vu », voire de « jeu réchauffé ». Aussi, Bandai-Namco ne pouvait prendre le risque de nous resservir un énième « clone »… L’éditeur se devait de réinventer la licence. Ne lui restait plus qu’à trouver l’idée…
Vous avez dit « Xenoverse » ?
Et l’idée, Bandai-Namco la tient ! Et si on réécrivait l’histoire de DBZ ? C’est à ce moment là que les fans lèvent les mains au ciel, non pas pour réaliser un « Genkidama », mais pour exprimer leurs craintes les plus profondes. Stop, pas de panique ! On peut réécrire l’histoire sans pour autant en pourrir les fondamentaux !
Et justement, le scénario va connaître de nombreuses alternatives sans être dénaturé pour autant. Le tout grâce à une notion initiée par Toriyama lui-même : les voyages dans le temps de Trunks.
La trame principale débute dans le futur. Grâce à Shenron, Trunks vous fait apparaître sur Terre, ou plutôt dans une ville céleste appelée TokiToki. Premier changement : le héros du mode story ne sera ni Goku ni Piccolo, mais bel et bien le personnage que vous allez créer de A à…Z.
Que vous veut Trunks ? Votre aide pardi ! Vous êtes fort et avez toutes les qualifications pour intégrer la « Police du Temps ». La quoi ? Des « forces de l’ordre » qui voyagent dans les capsules temporelles inventées par Bulma afin de veiller à ce que l’histoire suive son cours normal.
Car deux nouveaux ennemis ont fait leur apparition, et se mettent à changer l’issue des grands combats menés par Goku et ses amis. Imaginez un instant que Gohan soit tué par Radditz, que Freezer tue Songoku sur Namek… Ce sont les scénarii qui apparaissent sur les parchemins du temps, Freezer ou Cell semblant être aidés par une mystérieuse brume qui leur octroie des pouvoirs immenses et altère le cours de l’histoire… Et justement, c’est à vous d’éviter cela !
Et le « Xenoverse » dans tout cela ? Ce terme se réfère au « universe » anglais, et au préfixe grec « xenos » (étranger, hôte)… Autrement dit, un univers qui va accueillir de nombreuses personnes… Un MMO quoi ! Et bien, justement, c’est clairement l’orientation prise dans ce nouvel opus.
Ce « Xenoverse » fait clairement référence à la ville Tokitoki où tout converge : une fois que vous avez suffisamment avancé dans le jeu, les modes « online » se débloquent, et votre cité-hub devient une véritable foire, peuplée par des personnages dont les noms s’affichent en bleu (PNJ) ou en blanc (d’autres joueurs bien réels ; les noms s’affichent en jaune lorsque le mode online est en rade)…
Au bout d’un moment, ça commence à faire du monde, et presqu’autant de choses à faire !
Premières minutes…
Reprenons depuis le début, au moment de lancer la console ! Et là, lorsqu’arrive le générique, c’est la première bonne surprise ! Enfin, ô grand dieu ENFIN, nous avons un vrai générique de DragonBall Z et non une musique qui y ressemble vaguement ! Et là, en l’occurrence, c’est la chanson « Chala, Head Chala » qui vous accueille. Large sourire !
Après quelques courts combats destinés à vous plonger dans l’univers de Xenoverse, place à un mode qui va scotcher nombre de joueurs pendant un petit moment : le mode création !
Car pour pouvoir jouer votre héros, il va falloir d’abord le créer, ça semble évident ! Et là, plusieurs choix s’offrent à vous, tels que le sexe de votre avatar, ou sa race (Saiyen, Terrien, Namek, Majin ou « race de Freezer »). Couleur de fringues, traits du visage, corpulence, voix… Validez… Allez, go !
Après quelques tutos prodigués par Trunks, et quelques éléments que je ne développerai pas ici pour éviter les spoils, vous voici lâché dans la ville de TokiToki, où vous allez découvrir qu’il y a une foultitude de choses à faire. DBZ-XV révèle ici son gros penchant MMORPG.
Evidemment, afin de customiser votre perso, vous allez trouver dans cette ville-hub de nombreuses boutiques. Vous pourrez y acheter des costumes, des items, des capsules pour booster vos capacités, des techniques, mixer des composants ramassés pendant vos voyages… Bref, si vous avez créé un avatar atteint par la « fièvre acheteuse », c’est ici que vous allez pouvoir dilapider vos précieux zénies.
Un peu plus loin se trouvent les bureaux vous permettant de faire (ou refaire) des missions offline ou online, les quêtes parallèles : autrement dit, des scénarii fictifs s’inspirant de la trame principale. Et si Nappa partait avec vous pour pulvériser les terriens ? Et si vous deviez combattre Nappa, Radditz et Végéta en même temps ? 55 quêtes vous attendent !
Juste à coté, un autre bureau vous permet de jouer en ligne : au menu, des combats, mais aussi des missions en groupe. Idéal pour vous faire de l’expérience, des nouveaux amis, ou tout simplement pour découvrir le jeu avec la sécurité d’alliés bien balèzes pour vous épauler.
Ne serait-ce pas l’arène du « tournoi des arts martiaux » que je vois au loin ? C’est bien elle ! Et sur ce coup là, un grand « merci » aux développeurs qui, dans ce jeu résolument multi-online, ont quand même intégré ce mode versus local. On l’oublie souvent, mais il arrive en effet que des potes soient assis sur le canapé, juste à coté de vous ! Seule l’arène « Budokai Tenkaichi » (ring du tournoi d’arts martiaux) est jouable, mais l’initiative est là !
J’ai pu lire bien des critiques sur le gameplay, quelque peu déstabilisant. Simplifié il est vrai, les techniques spéciales s’affectent en associant R2 ou L2+R2 aux boutons de la manette. Sans doute pas assez technique pour les puristes de DBZ et parfois aussi un peu « brouillon »… Il faut reconnaître que ce gameplay rend le jeu accessible à tous, et il suffit de quelques minutes de pratique pour en saisir les subtilités.
Ô mon maître !
Un autre nouvel élément, capital à votre progression, est la notion de Senseï (ou « maître »). Car si Trunks vous donne un coup de main assez fréquemment pendant vos voyages dans le temps, il va aussi vous falloir peaufiner vos techniques. Et ça, c’est le boulot de votre mentor que de vous y aider !
Ces douze maîtres se débloquent au fur et à mesure que vous progressez dans le jeu : si seul Krilin est disponible au départ, vous aurez vite le choix entre Piccolo, Végéta, SonGoku ou même Mister Satan… Affrontez-les et ils vous enseigneront une de leurs techniques… Entraînez-vous et ils vous enseigneront la suivante, pour atteindre des attaques ultimes particulièrement dévastatrices.
Ces maîtres vous inculquent également un état d’esprit : élève de Végéta, vos techniques seront plus nerveuses que si vous suivez l’enseignement de Krilin.
A noter qu’il vous est possible de changer de maître au cours de l’aventure. C’est même franchement recommandé si vous souhaitez apprendre un max de techniques spéciales !
Quelques ombres au tableau
Pour l’instant, ce nouvel épisode de DragonBall Z a tout pour plaire. Mais cela ne veut pas dire qu’il est exempt de défauts… Si le background du jeu est un régal pour le DBfan, les choses se corsent dès que l’on entre en mode « combat ».
La caméra est complètement délirante ! Si vous collez d’un peu trop près un élément du décor, elle s’affole et part dans tous les sens (je ne vous parle même pas des combats en intérieur, comme dans le vaisseau de Freezer). La seule solution dans ce cas est de « délocker » votre adversaire et de le « relocker » le plus rapidement possible…
Rien d’insurmontable, à vrai dire ! Mais il est toujours rageant (encore plus lorsqu’il ne vous reste que quelques points de vie) d’être surpris par votre adversaire, non pas parce qu’il est plus rapide que vous, mais parce qu’il a bénéficié d’un changement impromptu de caméra, à vos dépens.
Le plus observateur d’entre vous remarquera également des soucis dans la gestion des collisions : il peut arriver qu’un coup « dans le vide » touche quand même sa cible, et lorsque vous évitez une attaque de ki en passant dans le dos de votre adversaire, si vous le frappez tandis qu’il déclenche son attaque, vous subirez des dégats comme si vous preniez cette décharge d’énergie en pleine face.
Enfin, on pointera une IA un peu limite, qu’il s’agisse de vos adversaires dont les comportements sont parfois un peu étranges, ou de vos alliés contrôlés par la console, qui s’avèrent être parfois de vrais boulets. Un conseil : ne comptez pas sur leur soutien !
Vraiment pour pinailler, on pourrait aussi parler de la ville de TokiToki : si ce hub est très sympa à parcourir, on regrettera que cette cité céleste s’avère finalement assez vide : à l’exception des nombreux menus et dialogues qu’elle offre, la phase d’exploration tant espérée n’est pas au rendez-vous. Impossible de rentrer dans les maisons, pas de coffres à débusquer…
Pendant les jours qui ont suivi la sortie du jeu, « Xeno » nous a fait subir quelques pénibles problèmes de connexion, liés au serveur, mais fort heureusement, les mises à jour ont vite rééquilibré les choses…
Au final
En conclusion, DragonBall Xenoverse n’est pas le jeu qui viendra s’imposer comme un successeur de DBZ Budokai Tenkaichi 3 ! Mais ne vous méprenez pas, ma remarque est loin d’être négative !
Xenoverse ne peut pas vraiment être comparé à ses prédécesseurs tant il en est différent et inédit (bon OK, il y a bien eu DBZ Online, mais pas chez nous, de manière officielle). Le genre est nouveau pour cette licence, et avouons que la barre a été placée assez haut : Enfin, l’éditeur dépoussière une licence qui en avait grand besoin, et le fait avec efficacité ! Non, « Xeno » n’est pas le nouveau Tenkaichi, il est d’une autre veine, et nous rappelle pourquoi on aime DragonBall !
Car jusqu’à présent, Goku et ses amis jouaient dans la cour des « jeux de baston », et c’est l’aspect technique de BT3, la nervosité et la technique de son gameplay qui en faisaient une référence du genre.
Avec Xenoverse, Bandai-Namco change complètement d’orientation. Si la baston est toujours de la partie, c’est l’aspect MMORPG que l’on retiendra, et qui apporte ici un nouveau souffle. Et sur ce terrain, XV est une petite perle qui assure un « fan-service » gargantuesque ! Il est clair que ce nouvel épisode va vous scotcher à votre écran pour de trèèèèèèèès longues nuits blanches.
Doit-on craquer pour ce nouvel épisode ? Si l’on est un fan de DBZ, la réponse est clairement « OUI », tant le titre a de choses à offrir ! Cet opus répond au fantasme que nous avions, ado, de pouvoir intervenir dans les plus grands combats de la série : cette fois, c’est une réalité, et vous allez enfin pouvoir vous interposer entre Freezer et Goku, en donnant un sérieux coup de main au Super Saiyen.
Nous avons ici la meilleure adaptation de l’oeuvre de Toriyama depuis bien longtemps !
Verdict
Le titre se réinvente enfin. On attendait un DBZ qui nous emballe, et le voilà !
Les + :
- Un contenu gigantesque
- Une histoire originale, qui apporte de la fraîcheur à DBZ, enfin ! Adieu syndrôme de la « redite » !
- Une intro avec le générique officiel de la série
- L’univers et l’ambiance de la série originale
- Un casting honnête
- La possibilité de créer VOTRE avatar, avec de nombreuses combinaisons possibles
- Des cinématiques de toute beauté, réalisées pour l’occasion
- Un gameplay épuré, qui décevra les fans de technique, mais rend le titre accessible à tous
- Avec sobriété et simplicité, le mode créatif vous permet pas mal de combinaisons pour créer votre avatar…
- Les musiques sympas
- L’éditeur a pensé à un mode « versus » en local (Tenkaichi)
- Les « maîtres » qui influent sur votre style de combat
- Malgré un mauvais départ, les serveurs sont maintenant au top !
- L’orientation MMORPG vraiment bien pensée
- Bonne jouabilité
- Un vrai « fan-service » avec des centaines d’objets issus des mangas à collectionner
Les – :
- La caméra qui délire dès que l’on s’approche d’un élément du décor
- Quelques légers ralentissements à TokiToki lorsque la place est surpeuplée
- Pas vraiment d’exploration et peu d’interactions dans la ville, elle n’est qu’un gros menu en 3D
- Difficulté alléatoire
- Certains combats sont un peu longs
- Des persos qui luisent comme s’ils étaient en latex
- La gestion des collisions
- L’IA laisse à désirer
DragonBall Xenoverse, par Dimps, Havoc, pour Bandai-Namco, sur PS3 et PS4, X360 et Xbox One, PC.
Le problème de serveur ne vient pas de la connexion ?
Dans le doute, j’ai testé rapidos le « online » sur d’autres jeux : Battlefield 4, Gran Turismo 6, Destiny, GTA V… Et à chaque fois, ça passait nickel 😉
Le vrai moins c’est la transformation SSJ, un peu de jaune en remplacement de la couleur d’origine, c’est nul