Pendant que l’on attend, avec une impatience à peine dissimulable, le jeu DragonBall Xenoverse, Kazé a la bonne idée d’éditer en France le dernier OAV de la série, sorti le 30 mars 2013 au Japon. Pour son 18e film, DragonBall Z : Battle of Gods (Doragon Bôru Zetu : Kami to Kami), Sangoku nous promet du lourd, du très lourd…
Vrai fan ?
Aaah DragonBall ! C’est une longue histoire vous savez ?! DragonBall Z, c’est toute mon adolescence ! Je revois encore ces vacances d’été, avec des réveils en urgence pour ne surtout pas louper les épisodes qui passaient dans le Club Dorothée… Ceci dit, le réveil était plutôt musclé (mince, ce clin d’oeil est naze mais involontaire) à l’écoute du générique complètement massacré de la VF…
Je revois aussi ces magazines de jeux vidéo (Player One, Consoles+, Super-Power, Joypad, Banzzaï) qui faisaient leurs « unes » sur les jeux, qui tournaient alors sur Super-Nintendo et Megadrive… Je revois aussi ces mangas que j’achetais en VO, afin de connaître la fin de l’histoire avant même les parutions en VF…
Et puis, je revois aussi ces épisodes « one shot » que l’on appelait « le film » à l’époque… Avant de parler d’OAV (Original Video Animation)… Des formats cinéma (conçus pour passer dans les salles japonaises) qui nous présentaient des histoires parallèles au scénario d’origine, et de nouveaux personnages aujourd’hui devenus mythiques, tels que Cooler, Broly, Bojack, etc.
Des OAV DragonBall Z, il y en aura eu 17 au total… Le 18e (pour la première fois en iMax) est sorti le 30 mars au Japon. Et ôôôôô joie ! Aujourd’hui, Kazé nous propose de le découvrir, en VF (ou en VO sous-titrée, au choix). On essuie une petite larmiche, on allume la PS3 et c’est parti pour un visionnage plein de nostalgie !
Le pitch
L’histoire de Battle of Gods se déroule après la victoire de nos héros sur le terrible Majin-Buu. Sur une planète très éloignée, aux confins de l’univers, vit le dieu de la destruction, Beerus. Après un très court sommeil de 38 ans, celui-ci se réveille : il a rendez-vous avec son destin ! Une prédiction lui a indiqué qu’il rencontrerait, à cette date, un adversaire enfin digne de se mesurer à sa toute puissance divine.
Et son compagnon Whis lui indique que, pendant qu’il dormait, le terrible Freezer a été anéanti par un Saiyen. Beerus se met donc en tête de partir sur Terre, pour retrouver celui qu’il soupçonne d’être le légendaire « Super Saiyen divin ».
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Pendant ce temps, pendant que tous les héros sont réunis à la Capsule Corp pour fêter l’anniversaire de Bulma, SonGoku sèche les festivités pour s’entraîner chez Kaio. Le maître apprend de la bouche de Kaioshin que Beerus est éveillé. Sa puissance est telle que même les Kaio les plus puissants tremblent à l’évocation de son nom.
Beerus est très susceptible, et sur une simple fâcherie, il est capable de raser une galaxie entière. L’enjeu sera donc de ne pas le provoquer. Mais c’est sans compter sur Goku qui voit ici une bonne occasion de mettre à l’épreuve le fruit de son entraînement…
Retour aux sources
Ce qui marque avec ce nouvel épisode de DragonBall Z, c’est évidemment le virage à 180 degrés clairement assumé, pris par les scénaristes (Yusuke Watanabe et môsieur Akira Toriyama, créateur de la série), sans doute pour reconquérir un public plus jeune. En tout cas, on l’espère…
Car si la série nous a habitué à des combats dantesques, à des adversaires ultra-puissants qui finissent par passer de vie à trépas dans des gerbes d’explosions, à des morts en masse (heureusement annihilées grâce à Shenron) et à des héros qui finissent sur les rotules après avoir explosé les trois quarts de la planète, il n’en est rien ici.
Pour ce nouveau film, les scénaristes opèrent un véritable retour aux sources, à la douce époque où Goku était encore un enfant à queue de singe, où la série misait sur l’aventure et l’humour. Certes, combat de titans il y aura, mais le véritable héros de ce nouvel OAV, c’est sans conteste le second degré… et ses amis la vanne, la blague, le gag…
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Un humour très Toriyamesque, qui rappellera à beaucoup le génialissime Docteur Slump (du même auteur), mais aussi énormément de références, de clins d’oeil, de flashbacks assez cocasses… L’une des blagues de Beerus va même jusqu’à briser le « 4e mur » (lorsqu’un personnage d’un jeu ou d’un film s’adresse directement au joueur ou au spectateur si vous préférez), mais je préfère vous laisser la surprise.
C’est aussi avec plaisir que l’on retrouvera Pilaf et sa bande, trio qui dans une autre époque aura donné bien du mal à Goku et Bulma. Et comme si cela ne suffisait pas, Mr Satan a affuté ses meilleures bouffonneries pour l’occasion.
Bref, voilà un aspect qui plaira, ou pas ! Le fan de DragonBall risque de se repasser cet épisode en boucle, le fan des combats et des furies frénétiques de Végéta risque, quant à lui, de trouver le temps long !
Un peu de technique
Force est de reconnaître que ce passage en full-HD 1080p, affiché en 16/9e, est des plus réussis : si vous disposez d’un écran en haute-définition, cet OAV va vous éclater la rétine. Images d’une grande finesse, couleurs chatoyantes, animations magnifiques pendant les combats… Du très beau boulot qui fait véritablement honneur à la série.
Au niveau du son, encodé en dolby true HD 5.1, le film est disponible en version française, et en version originale sous-titrée.
La galette propose le minimum syndical, à savoir le film (dans sa version longue), un bonus (lire ci-dessous) et comme sur n’importe quel bluray, un chapitrage.
A noter au passage que ce film est le premier film japonais ayant utilisé le fameux iMax, et pendant le combat final de Goku contre Beerus, on est satisfaits par des effets 3D plutôt réussis.
La qualité visuelle est aussi au rendez-vous lorsqu’il s’agit de montrer de belles auras joliment modélisées, et les couleurs vous éclatent au visage…
Le(s) bonus
C’est peut-être le point qui décevra le plus sur ce bluray, de prime abord : on ne peut pas dire que la quantité soit au rendez-vous en termes de suppléments, et on se croirait presque sur une version française d’un film Ghibli.
Pas de quantité, cependant la qualité est bien là : Kazé propose ici un documentaire maison où l’on pourra partir à la rencontre des doubleurs français, et enfin mettre un visage sur ces voix que l’on connait depuis l’enfance, par DBZ ou par d’autres séries qui nous sont chères.
On découvre ainsi les visages de Patrick Borg (Goku adulte ou Buu), Eric Legrand (Végéta, Yamcha, mais aussi Seiya dans Les Chevaliers du Zodiaque), Marc Lesser (Trunks et Gohan ados, mais aussi Joey dans Friends ou Tom Hanson dans 21 Jump Street)… Ou encore que la voix française de Mr Satan n’est autre que celle de Frédéric Bouraly, le « José » de Scènes de Ménage sur M6.
Un très bon moment passé avec cet unique supplément, mais les fans de DBZ auraient sans doute aimé plus pour ces « retrouvailles ».
Au final
Globalement, on appréciera de voir les standards de DBZ complètement contournés, la trame de base totalement réorchestrée : les OAV nous ont habitué à un schéma devenu trop classique (un méchant menace de détruire le monde, Goku est battu, Piccolo vient sauver Gohan, Végéta intervient pour finalement reconnaître que Goku est plus fort que lui, Goku qui nous sort une technique ultime, le méchant est détruit et la Terre est sauvée), mais que vous ne retrouverez pas ici.
Peu d’action et beaucoup d’humour… Le résultat a obtenu un accueil assez mitigé de la part des fans. Certains ont aimé, d’autres détesté prétextant que les blagues et les situations cassent le rythme.
Cet épisode manque un peu de pêche, c’est indéniable (15 minutes de combat à tout casser). Mais attention : comme le laisse entendre la fin (sans spoiler, évidemment), il y aura une suite, pas plus tard que cette année au Japon (vous pourrez trouver le teaser facilement sur Internet, on y retrouve visiblement un Freezer ressuscité et affublé d’une nouvelle transformation)… Dans ce cas, il sera nécessaire de revoir Battle of Gods avec un autre regard, en le considérant comme un prologue… Et ça change beaucoup de choses !
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Toujours est-il que, que l’on aime ou pas, cet OVNI super-saiyen réussit à nous replonger en enfance. Un retour plutôt réussi avec un vrai scénario original, des dénouements imprévisibles. Aujourd’hui, on est en mesure de dire que, dans la collection des OAV DBZ, il y en a pour tous les goûts !
Et si certains pensent encore, comme j’ai pu le lire, que le scénario est naze et que Beerus est un ennemi médiocre… Bref, que cet OAV est nul… Je vous invite à revoir les films mettant en scène Garlic, Thalès, Slug ou encore le Dr Wheelo et on en reparle 😉
Si l’on est fan de DBZ, voici une galette à voir absolument. Personnellement, c’est un gros coup de coeur !
Dragon Ball Z : Battle of Gods
Un bon moment de retrouvailles avec Goku et ses amis, et en HD s’il vous plait !
Les + :
- L’humour omniprésent
- Un OAV fun et frais
- Tous les canons de DBZ sont brisés, pour notre plus grand plaisir, et le scénario (qui ne suit pas la trame habituelle) est imprévisible, enfin !!!
- Le plaisir de retrouver Goku et ses amis
- Malgré les critiques vues sur la toile, Beerus est quand même stylé et intéressant
- La HD procure un grand plaisir visuel, les dessins sont éclatants
- Film proposé en version longue
- Dispo en VF et en VOst
- Un excellent bonus de 17min sur le doublage
Les – :
- Trop peu de combats pour les fans d’action
- Le « Super Saiyen divin » manque un peu de charisme
- On aurait aimé plus de bonus
- Un finish qui appelle une suite de manière un peu trop flagrante (on sait qu’elle est prévue pour cette année). Frustrant, il va falloir attendre !
DragonBall Z : Battle of Gods, en DVD et bluray chez Kazé, depuis le 11 février.