C’est ce 11 mars que sort, sur 3DS, le RPG-Tactics d’Atlus, Stella Glow. Sa particularité ? Stella Glow construit sa narration autour du thème de la chanson. L’idée est originale. Reste à savoir si cela suffira pour faire sortir ce nouveau jeu du lot.

Il était une fois…

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Comme tout bon RPG, Stella Glow débute par une saynète décrivant des événements qui se sont passés il y a fort longtemps… Sur fond de guerre entre les humains et les dieux ! Les hommes ne vénérant plus leurs divinités, celles-ci envoyèrent les anges pour les punir. Mais un héros fit son apparition et offrit une seconde chance à l’humanité.

Stella Glow vous met dans la peau d’un jeune homme prénommé Alto (puisqu’on va parler musique, ça tombe bien, non ?). On ne va pas vous mentir, le début de l’histoire est somme toute assez classique, pour ne pas dire « cliché » dans un RPG : Alto a mystérieusement perdu la mémoire, et a été recueilli par Lisette et sa maman, dans le paisible village de Mithra. Il coule des jours heureux, jusqu’à ce qu’une grande menace ne se réveille, et ne compromette le sort de la planète. Et comme dans tout bon RPG, le meilleur moyen de sauver le monde (puisque OUI, Alto est, comme par hasard, le seul au monde capable de jouer les sauveurs) est de quitter ce village, pourtant si amical !

Par la suite, nous allons retrouver des personnages assez stéréotypés : Alto le héros impulsif, Lisette la potentielle petite amie piégée dans la « friendzone », un peu maladroite et faisant office de soigneuse du groupe, Ewan le roi des flingues, Veronica et son impressionnant décolleté, Nonoka la manieuse de dagues, sexy, avec la tête enfermée dans une boite, Klaus le beau et bon chevalier blond aux yeux bleus dont la préoccupation principale est de sauver la veuve et l’orphelin. Ce dernier est accompagné de Rusty et Archibald, ses deux amis du 9e régiment des Regnant Knights… ou encore Hilda, la ténébreuse sorcière dont les pouvoirs s’expriment par le chant.

Une sorcière, oui, vous avez bien lu. Car la mission de nos héros va être de retrouver, sur ordre de la reine, des sorcières dont seuls les pouvoirs peuvent sauver l’humanité. La grande originalité viendra justement de ces « witches » liées à des éléments et maîtrisant le chant : votre amie Lisette sera la première à se révéler (Water Witch), puis viendront Popo (Wind Witch), Sakuya (Fire Witch), Mordimort (Earth Witch), et Hilda que vous connaissez donc déjà (Witch of Destruction). Le problème avec cette dernière, c’est qu’elle dirige les Harbingers par qui le mal arrive, justement !

J’en vois déjà, parmi vous, qui ont repéré que ces sorcières ou autres personnages féminins, sont particulièrement sexy, avec des tenues parfois très légères… C’est vrai ! La direction artistique du jeu rend hommage, met joliment en valeur la gent féminine ! Maintenant, bande de pervers, j’aimerais attirer votre attention sur la fiche des personnages, qui nous indique que ces jeunes filles ont, pour une grande partie d’entre elles, entre 11 et 17 ans. Du coup, ça refroidit un peu, non ?

Du RPG et de la tactique

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Au bout de quelques minutes et de quelques fenêtres de dialogues, le jeu démarre en vous plongeant déjà dans le mode combat. Rien de bien ardu, le but étant ici de vous familiariser avec les mécaniques de gameplay de Stella Glow.

Car Stella Glow est un RPG qui s’apparente au genre « tactics ». Autrement dit, vous allez devoir déplacer vos personnages d’un certain nombre de cases, sur une grille, à chaque tour : rapprochez les des ennemis pour pouvoir attaquer, ou éloignez les personnages qui nécessitent une petite cure de santé avant de reprendre les armes… Nous allons donc parler de T-RPG (Tactical-RPG).

Une fois que vous aurez assimilé les subtilités du mode tactics, les combats se déroulent comme dans un RPG classique. Attaques, magies, techniques spéciales (skills), sorts de soins… A vous de choisir quelle action effectuer, dans des combats au tour par tour, ou presque ! Car vous ne trouverez pas ici un ordre précis et régulier d’un tour à l’autre. Ici, chaque personnage a sa propre vitesse, ce qui peut parfois faire que, contre des ennemis faibles, vous héros vous donneront l’impression de frapper plusieurs fois dans le même tour… Pour les plus anciens d’entre vous, j’aurais tendance à comparer ce « pseudo tour par tour » à celui de Grandia, dont il est très proche (même si Grandia était un Action-RPG).

Jusqu’ici, le mode de combat peut sembler un peu trop simple. Mais il se complexifie si l’on aborde la question des classes. Car sur le champ de bataille, vos personnages ne sont pas égaux. Certains peuvent frapper à (plus ou moins de) distance tandis que d’autres sont contraints au corps à corps. Les « tank » du groupe empêcheront les ennemis de passer, pendant que les soigneurs régénéreront vos combattants souffrants.

Vous l’aurez compris, la tactique est ici autant dans l’espace que dans la stratégie que vous adopterez pour plier le combat au plus vite, et au plus efficace. Et à la fin de chaque combat, naturellement, vous collectez objets et points d’XP.

En mode « Friends »

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Il est temps d’aborder maintenant un autre aspect très intéressant du titre : vous allez aussi devoir travailler les affinités entre les personnages. Pour cela, vous aurez accès à la caserne qui vous permettra de rencontrer un membre du groupe, et de lancer un dialogue, à l’issue duquel votre affinité avec ce personnage augmentera. Pour chaque personnage, vous devrez passer plusieurs paliers, chaque changement de niveau ayant pour effet de débloquer une compétence passive.

Comme dans la vie, il n’y a pas que le combat, et le jeu vous proposera de les alterner avec des phases de détente, ou de « temps libre« . Entre deux combats, vous bénéficiez de trois points de temps libre, vous permettant de faire trois actions : rechercher des trésors sur les maps, bosser pour des PNJ afin de gagner des objets ou de l’argent… Voilà qui amène un peu de variété dans le titre.

Ces précieux points de temps libre peuvent aussi être utilisés pour faire progresser les sorcières en leur apprenant de nouveaux chants, en libérant une jeune femme de ses tourments. C’est la phase appelée « tuning ». Mais cela vous en coûtera un point à chaque fois, avec parfois des combats…

Attention donc, car entre les dialogues (de nombreux choix d’affinités, qui changent à chaque fois) et le « tuning », ces points risquent de vous sembler vite comptés, et il est fort probable que vous finissiez le jeu sans avoir poussé vos affinités au maximum. A vous de faire les bons choix en fonction de vos préférences !

Heureusement, un new game + vous permet de recommencer l’aventure en gardant vos stats, donc de compléter ces affinités, entre autres 😉

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Le scénario s’affine avec le temps

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Du coté du scénario, comme vous l’aurez compris, l’expérience Stella Glow débute avec une certaine inquiétude : pas parce que le scénario est mauvais, loin de là, mais tout simplement parce qu’il compile à lui tout seul tous les standards du J-RPG vus ces vingt dernières années. Et tout le prologue du jeu (découpé en jours et en chapitres) vous laissera une impression de déjà vu.

Et puis, une fois l’histoire lancée, une fois passés l’épisode du départ du village et l’interminable dialogue sur la nécessité de trouver les « Witches » pour sauver le monde des Harbingers, le tout s’affine ! La présence des sorcières, les mécaniques du chant, ou encore l’alternance entre missions et temps libre révèlent finalement pas mal d’éléments originaux qui donnent au titre sa véritable identité. Le tout est servi par des cinématiques de toute beauté !

Autrement dit, il faut être capable de passer outre la première heure de jeu, très classique, pour découvrir ensuite un titre qui réserve au final pas mal de bonnes surprises…

D’ailleurs, tant que j’y pense, et sans vous spoiler : attention les amis ! Sachez que le jeu a plusieurs fins alternatives (au moins deux). Mais vu que le titre ne vous donne aucune indication à ce sujet, vous allez devoir chercher un peu pour trouver comment débloquer la « true end » 😉 Un autre argument pour justifier le new game + !

The Voice

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Puisque l’on parle des chants, voici en toute logique le moment idéal pour parler de l’ambiance sonore du titre, de manière plus générale.

La première remarque est celle qui revient dans une grande majorité des jeux estampillés Atlus : textes et voix sont en anglais ! Pas de japonais, encore moins de français… rien que de la langue de Shakespeare !

Ce n’est pas fondamentalement un problème en soi tant les dialogues sont accessibles, et audibles, mais je tiens toujours à souligner ce point car, chez les joueurs, il y en a aussi des plus jeunes, ou tout simplement qui ne maîtrisent absolument pas l’anglais. Pour eux, cet aspect pourra être un frein : dans un RPG, par principe, il y a beaucoup de texte… Seront-ils prêts à tenter de déchiffrer des bribes d’histoire malgré tout ou bien passeront-ils leur chemin ?

Pour le reste, l’ambiance sonore est plutôt surprenante, et dans le bon sens ! On s’émeut un peu plus au moment des chansons, plutôt réussies, et la bande-son dans son ensemble est entraînante, colle parfaitement à l’ambiance du titre. Voilà un point qui mettra tout le monde d’accord !

Le jeu qui revient de loin…

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Saviez-vous que vous avez failli ne jamais jouer à ce titre ? En effet, Stella Glow a été développé par un studio du nom de Imageepoch (Luminous Arc). Il constitue en quelque sorte le « chant du cygne » de ce studio.

Car dernièrement, Imageepoch qui venait de fêter ses dix ans a fait faillite. La sortie du jeu, prévue quelques semaines après cette banqueroute, s’en est trouvée compromise, y compris au Japon. Et si nous pouvons jouer à Stella Glow aujourd’hui, ce petit miracle est l’oeuvre de Sega et Atlus, qui ont récupéré le bébé in-extremis et l’ont quand même distribué… On a eu chaud, pour le coup !

Au final

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Stella Glow est un jeu que vous ne pourrez apprécier qu’au prix de deux conditions : il est intégralement en anglais… Et vous devrez accepter de débuter par une heure qui vous donnera l’impression d’avoir « déjà vu ça » dans d’autres jeux du genre. Mais si vous passez outre ces deux éléments, vous détenez un jeu qui vous réserve pas mal de bonnes surprises : le scénario va évoluer sans arrêt vers le mieux, la mécanique des chants est excellente… Bref, Stella Glow est une bonne surprise !

Le titre est un très bon T-RPG, coloré, plein de bonnes idées, et avec des musiques bien senties qui lui donnent un charme indéniable. Nous avons ici un bon jeu, mais qui doit composer avec un handicap important : il ne sort pas vraiment au bon moment, face à un Bravely Second qui va sérieusement lui faire de l’ombre, ou un Fire Emblem très attendu.

Quoi qu’il en soit, si l’on pèse le pour et le contre, il en ressort que Stella Glow est un titre qui va vous faire passer un très bon moment. Bénéficiant d’une très bonne durée de vie (et de rejouabilité avec un new game +), de nombreux éléments sympas, et de ce fameux système de chants qui vous fera passer de bons et beaux moments, Stella Glow a la « malchance » de sortir face à des poids lourds, mais présente suffisamment de qualités pour que vous vous y attardiez ! Un titre que nous vous recommandons.


Verdict 

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Derrière une façade un peu trop « classique » se cache une petite perle que nous vous recommandons chaudement ! 

15/20

Les + :

  • Graphismes tout mignons
  • Jeu très coloré (dans tous les sens du terme)
  • L’ambiance musicale
  • Des persos attachants
  • Une bonne durée de vie (environ 50 heures en moyenne)
  • Présence d’un « New Game + » donc de rejouabilité
  • De chouettes cinématiques et artworks

Les – :

  • Textes et (énormément de) dialogues en Anglais uniquement ; pas de Français
  • Personnages un peu trop stéréotypés
  • Un début trop classique, donc qui vous trompe sur l’ensemble scénaristique du jeu, plus intéressant
  • Alto, le héros qui semble toujours faire la tronche

Stella Glow, par Imageepoch pour Atlus et Sega, sur 3DS. Pegi : 12.

Test réalisé à partir d’une version dématérialisée fournie par l’éditeur.

Site officiel