Alors qu’en ce moment, le monde sportif n’a d’yeux que pour le ballon ovale,  c’est en pleine coupe du Monde de Rugby que les deux géants des jeux de football ont décidé de sortir leurs dernières créations, à quelques jours d’intervalle. Et le premier à dégainer n’est autre que Konami, qui signe une édition 2016 de Pro Evolution Soccer pleine de promesses. PES2016, jeune jeu qui fête tout juste ses 20 ans, va t-il les tenir jusqu’au bout ? Un seul moyen de le savoir…

D’ISS à PES…

1434481590-1051-capture-d-ecranAh PES ! Bien que je ne sois pas un grand connaisseur de jeu de football, le ballon rond a tellement été adapté sur consoles que je me retrouve au final avec un bon vécu en la matière. Ma première expérience, c’était avec Kick Off sur NES, puis Super Soccer sur Super-Nintendo…

Quelques années plus tard est arrivée la PlayStation qui, avec sa 3D, offrait de nouvelles perspectives… Je me souviens notamment d’un certain Adidas Power Soccer, pas le meilleur jeu, mais vraiment fun. Et puis, un jour, en 1995 je crois, j’ai découvert ISS Pro !

Sans doute le jeu de foot le plus intéressant sur PlayStation première du nom, ISS Pro (comme International SuperStar Soccer, ou « Winning Eleven » au Japon) était déjà, à l’époque, édité par Konami. Déjà, le jeu se démarquait par une volonté de retranscrire fidèlement l’ambiance des stades, tout en proposant une jouabilité aux petits oignons…

Oui mais voilà… ISS est aussi le nom d’un autre jeu de foot, aussi développé par Konami (par son studio d’Osaka), un titre sorti notamment sur Super Nintendo en 1994… Et pour éviter toute confusion, Konami décide, en 2001, de renommer ISS qui devient Pro Evolution Soccer… Autrement dit, PES !

Tous les ans, c’est la même musique : la rentrée est marquée par la sortie quasi-simultanée des deux grands rivaux, PES et Fifa (d’Electronic Arts). Et choisir l’un des titres est un peu comme choisir un parti politique : il y a les fans de Fifa qui détestent PES, et les pro-PES qui font des allergies à la simple évocation de Fifa… Et puis, il y a moi, qui considère que les deux jeux offrent une approche et des intérêts différents : Fifa bénéficie de toutes les licences officielles et est archi-complet, PES propose de chouettes animations et me semble plus accessible…

PES rebirth

1434481590-9819-capture-d-ecranOn est en septembre, voici donc le moment de voir débarquer, dans les magasins, des centaines de jeux de football, inondant les têtes de gondoles. Et le premier éditeur à dégainer, un peu plus de deux semaines avant son rival, est Konami, avec PES 2016.

Et pour marquer les 20 ans de sa série, Konami s’est offert une campagne qui annonce le nouveau PES comme le renouveau de la licence. « Aimez le passé, jouez le futur » (« Love the past, play the future« )… Voici le slogan de cette mouture 2016 !

Une fois le jeu lancé, le menu qui s’affiche à l’écran est assez classique. Différents onglets vous permettent de jouer des matches, de la simple exhibition pour des parties entre amis, jusqu’aux championnats pour les amateurs de challenge !

Mais avant de se lancer dans le grand bain, un passage par l’entrainement serait le bienvenu, histoire d’apprendre à maîtriser toutes les subtilités du jeu. Une centaine d’épreuves vous attendent, avec pour objectif de décrocher une coupe en or pour chaque tutoriel !

Force est de constater que, si les touches restent paramétrables à chaque instant, les développeurs ont imaginé une configuration « par défaut » plutôt bien pensée. Le jeu est très accessible, et son gameplay est un vrai régal !

Dans son parcours initiatique, le néo-PESgamer passe ensuite par les matches simples, histoire de mettre en pratique tout ce qu’il vient d’apprendre. Contre l’IA, ne choisissez surtout pas le niveau le plus facile, sous peine de voir rapidement votre équipe terminer sur un score à deux chiffres !

Les choses sérieuses commencent

PES2016 (14)Ca y est, il y a de la maîtrise dans l’air ! Il est donc temps d’attaquer les choses sérieuses ! Et comme le jeu propose de nombreux championnats et de nombreuses options, j’ai bien envie de commencer par ce mode qui m’a véritablement passionné : MyClub !

Comme son nom l’indique, ce mode vous propose de créer votre équipe, de recruter un entraîneur, et de vous lancer dans un loooong parcours afin de vous améliorer, de booster votre équipe en recrutant d’autres joueurs plus forts… Pour cela, cumulez des médailles, des pièces et des points. Ces derniers s’obtiennent dans tous les modes de jeu, en réalisant des actions bien précises (gagner un match, réussir un tir cadré, marquer de la tête, etc).

A vous de jouer : au menu : Ligue des Champions de l’UEFA, Europa League et Supercoupe d’Europe (que vous pourrez d’ailleurs retrouver, selon Konami, jusqu’en 2018). L’éditeur annonçait dernièrement avoir obtenu la licence Euro 2016, mais il va falloir attendre encore un peu… Bref, vous l’aurez compris, vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer !

Un bémol cependant pour le mode online… Assez classique, mais surtout lent ! Je pense que cela fera partie des améliorations apportées par les futures mise à jour. En tout cas, je l’espère, car sur les parties testées, la connexion était parfois un peu bancale, et les temps de chargement assez longs… Véritable défaut ou serveurs surchargés pendant le test ? Affaire à suivre !

Faute, monsieur l’arbitre !

PES2016 (20)Jusque là, vous l’aurez compris, ce nouveau PES a tout pour plaire… Le jeu parfait ? On l’aurait aimé ! Hélas, les choses ne sont pas aussi simples, et le titre de Konami laisse passer quelques petites erreurs.

A commencer par quelques petites lacunes sur les licences. On ne va pas chipoter, on a connu des épisodes où des noms « vaguement proches »  venaient palier un manque cruels de licences officielles. Mais si le jeu se rapproche de la perfection sur ce point, les puristes regretteront tout de même l’absence de certains championnats, ou de noms de joueurs. Rien de bien méchant je vous l’accorde. En tout cas, cela ne nous empêche pas de nous éclater !

D’autant plus que fin octobre, une mise à jour vous permettra de réactualiser tout cela, d’intégrer la « Premier League », et mettre à jour les équipes, qui ne sont pour l’heure que celles de la saison précédente, avant les transferts ! En attendant, l’éditeur compense en vous offrant la Champions League, licence de prestige pour un jeu qui le mérite !

Ce qui me gêne un peu plus, en revanche, c’est cette latence, ce temps de réaction (surtout en défense me semble t-il) entre le moment où vous changez manuellement de joueur (avec la touche L1), et celui où ce même joueur devient opérationnel… Une fraction de seconde me direz vous, mais suffisamment pour permettre à votre adversaire de conduire le ballon hors de danger… Anticipation recommandée !

A contrario, en mode offensif, le jeu me semble beaucoup plus simple : sans forcément jouer dans le mode le plus facile, au bout d’une partie de 20 minutes, une fois le jeu maîtrisé, le score final s’apparente plus à un « score de tennis » comme le dit d’ailleurs l’un des commentateurs. Petite faiblesse du coté du gardien, qui laisse généralement rentrer un ballon sur deux.

Fox Engine à fond la forme !

PES2016 (21)Techniquement, l’éditeur nous offre un pur régal pour les yeux, avec des animations de joueurs ultra-réalistes, poussant même le soucis du détail jusqu’à vous offrir des équipiers qui vous interpellent, lors des phases offensives, pour que vous leur passiez la balle ! Bien vu !

La physique, notamment du ballon, est excellente, et le jeu ne souffre d’aucun ralentissement. Pas de bug en vue, chef !

On appréciera également une modélisation des joueurs et des textures plus réalistes, avec des joueurs mieux proportionnés, et surtout des joueurs qui plantent vraiment les crampons dans le gazon, qui ne donnent pas l’impression de courir sur la pointe des pieds. Le Fox Engine fait des merveilles !

Mais pour les gros plans, on regrettera cependant quelques petites imperfections : si les visages sont modélisés de fort belle manière, les expressions sont encore trop artificielles pour vous plonger à 200% dans le jeu… Regards bovins et mouvement des lèvres pas toujours cohérents, pas d’erreur, nous sommes dans un jeu vidéo.

Bien qu’elle ne propose pas tant de morceaux que cela, la playlist du jeu est tout simplement excellente. Elle colle parfaitement au jeu, et je n’ai pas encore trouvé de plage qui ne me déplaise ! Excellent point, quand on sait à quel point je m’attache vite à la bande-originale d’un jeu !

Les puristes seront encore plus ravis, lorsque leur équipe favorite entonnera son hymne national, ou celui de l’UEFA (celui que vous entendez à la télévision 😉

Mais puisque nous parlons de son, je ne puis m’empêcher de revenir ici sur les commentaires. Assurés par Grégoire Margotton et Darren Tullett, ils deviennent vite rébarbatifs : vous allez très vite réaliser que les commentateurs ont enregistré une vingtaine de répliques, qui tournent en boucle…

Au final

PES2016 (13)Chaque année, c’est la même chose : PES et Fifa se livrent un duel au sommet, pour le titre du meilleur jeu de foot. Si le hit d’EA Sports avait pris une sérieuse avance depuis quelques années, PES 2015 marquait le retour tant attendu par ses fans de Pro Evo’. Mais si les fans attendaient une confirmation avec cette mouture 2016, Konami va plus loin en nous offrant un « cru du 20e anniversaire » qui surpasse nos espérances !

Fluide, accessible, certes plus « arcade » mais sans pour autant négliger l’aspect technique, procurant un réel plaisir à jouer, la « renaissance » de PES s’accompagne d’une véritable remise à niveau, est un véritable bond en avant. Face à leurs rivaux, les pro-PES ont désormais avec ce titre de solides arguments.

Certes, le jeu est encore perfectible, et il existe toujours un écart avec son concurrent historique, mais avec cette édition 2016, PES n’a jamais été aussi près de son rival. C’est en tout cas le meilleur Pro Evolution Soccer de tous les temps !


Verdict

1434117152-media-823x1024

Malgré quelques petits défauts, PES frappe fort pour ses 20 ans. Konami se repositionne et risque de donner quelques sueurs froides à la concurrence ! 

17/20

Les + :

  • Une ambiance de folie dans les stades
  • Prise en main assez rapide
  • Du contenu et des championnats à gogo
  • Playlist sympa
  • Les appels des autres joueurs lors des passes
  • La météo dynamique
  • Une refonte de la Ligue des Masters
  • Un mode MyClub intéressant et qui va vous scotcher devant votre écran un long moment
  • Le jeu fait la part belle à la construction
  • La caméra dynamique
  • Gameplay très agréable, jeu fluide, bonne physique sur le terrain
  • La série s’offre un (très) gros lifting, vraiment réussi

Les – :

  • Il reste encore des améliorations à faire au niveau des licences officielles
  • Commentaires de Grégoire Margotton et Darren Tullett vite redondants et pas toujours inspirés
  • Un mode online un peu à la traîne (mon dieu, ces chargements !)
  • Un coté « arcade » qui facilite un peu trop le jeu
  • Expressions faciales parfois encore un peu étranges

PES2016, par Konami, sur PS4 et Xbox One, PC, PS3 et X360. Pegi : 4.