Dans la lignée d’Hearthstone, Faeria a débarqué début mars sur PC et App Store. Ce jeu de cartes édité par Abrakam entend bien montrer à la communauté Steam qu’il est là, et pour longtemps ! Et si nous avions là une nouvelle référence du genre ?

Une réelle découverte

S’il est un genre que je ne connais que très très peu, c’est bien les « tactical card game » (TCG). Il fut un temps où je jouais physiquement à Magic The Gathering (que j’avais aussi essayé sur PS3), tout comme j’avais joué à HearthStone il y a longtemps… mais… Dans l’ensemble, c’est une quasi découverte pour moi.

Aussi, c’est avec un regard presque novice que je me jette dans la fosse. Je tenais à apporter cette précision car, si découvrir un nouveau jeu est toujours un plaisir, je dois reconnaître que je ne connais pas vraiment les communautés qui gravitent autour de ce type de jeux, ni leurs habitudes. Encore que je présume que cela ne doit pas vraiment être différent des autres MMO.

Mais revenons à notre sujet ! Le TCG Faeria est donc le fruit du travail des minutieux développeurs belges d’Abrakam. Après un Kickstarter réussi en 2013, l’aventure était lancée avec un accès anticipé de plusieurs mois. Et des centaines de milliers de participants. Le jeu débarque ce mois de mars, cette fois en version définitive… Sur PC (Steam) et App Store.

Dans le vif du sujet

La première réaction du joueur qui découvre Faeria est de se dire que les développeurs ont fait un boulot incroyable sur la direction artistique. Le jeu est très beau, ses artworks superbes, le design des cartes assez stylé… Visuellement, le jeu flatte votre rétine.

Avec des graphismes qui me font irrésistiblement penser, dans une certaine mesure, à un certain Hayao Miyazaki. Et personnellement, j’avoue aussi avoir apprécié de retrouver plein de petits clins d’oeil à la culture Geek : une carte me fait penser au Château Ambulant (de Miyazaki justement), une autre à une plante Piranha de Mario…

Après un tutoriel assez complet, le joueur peut enfin découvrir le jeu à son rythme, ou accéder à la boutique. Faeria se présente comme un jeu de cartes avec ses créatures que l’on peut appeler en échange d’un coût d’invocation, ses sorts, etc. Fait plutôt sympa : chaque créature est associée à un élément (feu, forêt, eau…). Ou plutôt devrais-je dire à un type de terrain.

« Réfléchissez avant d’agir ! »

Car Faeria mêle les cartes avec un jeu de plateau assez bien foutu. Le joueur avance sur une grille, en débloquant des cases (deux basiques par tour, ou une seule case élémentaire). Il y place ses cartes, et doit aller réduire à néant  la vie de son ennemi. Le joueur ne peut agir que sur ses propres terrains (bien qu’il puisse aussi se déplacer sur les cases adverses), et certaines créatures exigeront un nombre précis de cases de leur type pour pouvoir être invoquées. Voilà qui va vous faire cogiter, et approfondir la dimension stratégique du soft !

Pour compliquer la chose, les créatures les plus fortes exigeront aussi des points de Faeria pour être invoquées. Cette énergie est pompée dans des « puits » à coté desquels vous devrez débloquer une case puis placer un personnage. Vous pouvez donc posséder des créatures surpuissantes dans votre deck, mais ne pas pouvoir les utiliser faute de points de Faeria. Et votre objectif ne sera donc pas seulement de viser le boss du niveau, mais aussi de posséder un max de puits.

Le jeu est assez simple à comprendre. Mais beaucoup moins évident à maîtriser, et il vous faudra passer pas mal de temps à jouer pour en découvrir toutes les subtilités. Et j’avoue avoir constaté, à plusieurs reprises, qu’une partie pourtant bien engagée, peut basculer à votre désavantage en deux tours seulement…

Mode solo, défis journaliers et bien entendu multijoueur en ligne, le jeu vous offre suffisamment de contenu pour vous scotcher au clavier des heures entières !

Pas de place pour le hasard

Voilà un point qui risque fort de frustrer les plus impatients d’entre vous. Le rythme du jeu peut sembler assez lent, et peut même parfois trop mou. Mais est-ce réellement un défaut ?

Car si le titre d’Abrakam est ainsi, ce n’est pas dû à une erreur de programmation. C’est bel et bien un choix délibéré des développeurs, qui ont préféré offrir un large champ d’action aux stratèges.

Autrement dit, Faeria vous offre généreusement le temps d’élaborer les stratégies les plus complexes, les plus tordues ou les plus judicieuses, c’est selon ! En conséquence, le temps d’agencer, d’attaquer, de piocher… Un tour peut être long, très long… Quand on joue ça passe ! Quand c’est l’adversaire qui se prépare, prévoyez un bouquin ^^

Mais au final, le résultat est là ! Faeria est un titre qui ne laisse aucune place au « p’tit bonheur la chance ». Chaque action n’est que la conséquence de vos choix. Si vous gagnez, vous êtes un « boss »… Si vous perdez, vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous même. Et il faudrait être de très mauvaise foi pour dire que « c’est de la faute du jeu« …

La boutique de Faeria

Que serait un tel jeu sans sa boutique ? Et dans Faeria, j’avoue qu’elle est plutôt généreuse. Si vous pouvez acheter de nouvelles cartes grâce à des micropaiements (de mémoire, 270 cartes en tout), vous pouvez aussi dépenser ici les pièces d’or et cristaux si chèrement gagnés en jeu.

250 cristaux le coffre classique, 750 le spécial… C’est plutôt correct ! D’autant que le jeu est assez généreux, et vous offre la belle surprise de vous lâcher des cartes lorsque vous accomplissez certaines actions, comme enregistrer votre boite mail, par exemple.

Dans les coffres, vous trouverez évidemment des cartes plus ou moins rares. Mais aussi des dos de cartes (purement cosmétique), des puits ou des orbes (des éléments in-game). Si j’ai pu constater que les « nouvelles » cartes se raréfient assez rapidement, il est possible de progresser assez facilement dans votre collection, sans dépenser un kopek. Plutôt agréable !

Au final

Pour conclure, Faeria est une très agréable surprise qui, à mon sens, pourrait bien devenir une nouvelle référence dans les mois à venir. Bénéficiant d’une direction artistique soignée (graphismes vraiment sympa et artworks superbes), il installe une véritable ambiance. Tout en reprenant des codes connus des férus du genre, il a sa propre personnalité !

Les puristes pourront lui reprocher de trop faire la part belle à l’élaboration des stratégies, au détriment d’un gameplay qui manque au final de peps. Toujours est-il que le jeu redistribue les cartes, et s’impose comme un sérieux challenger d’Hearthstone. Faeria a beaucoup de choses à nous dire, et on a envie de l’écouter… La réalisation technique est quasi parfaite, et Abrakam nous offre ici un jeu plein de profondeur !

Faeria dispose de tout le potentiel pour devenir une nouvelle référence, à un détail près ! Face au rouleau-compresseur Blizzard, il ne lui reste plus qu’à se constituer une solide communauté pour vraiment décoller. Mais avec une machine « communication » moins imposante, le titre d’Abrakam devra essentiellement compter sur sa qualité… Qui est bien là !

Site officiel


Faeria

concours Faeria

 

Les + :

  • Des graphismes superbes, façon « Miyazaki »
  • Le design des cartes
  • La bande-son
  • L’ambiance générale
  • Textes en VF
  • Une vraie profondeur
  • Défis, puzzles… Plein de trucs à faire
  • Free-to-play à la base
  • Un SCG diablement bien pensé

Les – :

  • Combats qui manquent de pêche
  • Pas vraiment de scénario
  • Les magies et les codes élémentaires assez classiques
  • Les polices pas forcément belles et petites
  • Un destructeur de vie sociale
 .