Le puzzle-game/réflection du studio indé français Fractal Box, et édité par le tout-jeune Light Maze, Cubikolor, était jusqu’à présent disponible sur PS4, Xbox One et PC (alors édité par Moving Player)… Il est désormais aussi disponible sur Switch. Il paraît que le jeu va nous malmener. Alors, voyons ça de plus près !

Une histoire de cubes et de couleurs

Vous l’avez compris en lisant cette introduction, le jeu indé Cubikolor est donc une production tricolore. Et vous en saurez davantage très bientôt, puisque nous avons eu le plaisir d’échanger quelques mots avec Clément Etienne, CEO de Fractal Box. Son interview est donc dans les tuyaux 😉

Comme son nom l’indique, Cubikolor mélange deux notions qui sont la base du gameplay du jeu : des cubes, et des couleurs. Autrement dit, le joueur contrôle un cube, dont chacune des faces est associée à une couleur. Une entité, le Système, vous défie de battre son intelligence supérieure en résolvant ses énigmes… Votre meilleure arme : la logique !

150 niveaux à boucler

Vous devez déplacer votre cube, en le faisant rouler sur un ensemble de cases en 3D, jusqu’à la sortie. Elle est matérialisée par une case marquée d’une serrure. Notez que, dans certains niveaux, plusieurs de ces cases peuvent être présentes (il faudra alors toutes les actionner pour passer au niveau suivant).

L’échiquier présente aussi parfois des cases colorées, avec lesquelles vous allez pouvoir interagir. Par exemple, si vous passez sur une de ces cases en présentant la face (et donc la couleur) qui lui correspond, vous déclenchez une commande « monter » ( ou « descendre » si vous passez avec une couleur autre) ! Mais attention : faire le mauvais choix vous bloque ! De nouvelles cases, avec des effets différents, arriveront ensuite… C’est à vous de savoir utiliser les pièges du jeu à votre avantage !

Ce brainstorm va vous en donner pour votre argent puisque 150 niveaux sont annoncés par l’éditeur. Cela semble peu, et ça le serait réellement si vous ne commenciez pas à galérer au bout du 40e ! 150 niveaux, donc, partagés en 15 groupes de A à O, proposant dix épreuves chacun (on commence par les 10 niveaux A, pour ensuite passer à B, etc.). Le dixième est à chaque fois une sorte d’examen de passage, plus corsé (avec une limite de temps ou autre contrainte), qui vous permet de passer à la lettre suivante.

Un jeu pour les hardcore gamers ?

Cubikolor est fidèle à sa légende : ce jeu de réflexion est ouvert à tous, y compris aux casual-gamers. Pour se détendre ou pour exploser les scores. En revanche, plus vous avancez dans le jeu, et plus la difficulté augmente. Pour atteindre évidemment des sommets avec les derniers niveaux. Et encore, je ne parle ici que du mode « Classik » ! Car le studio a cru bon d’ajouter un mode « HardKore » pour les plus téméraires ! Et croyez moi, dans ce dernier, vous allez en baver…

Je tiens toutefois à vous rassurer, rien n’est impossible, et si vous vous accrochez, la solution apparaîtra sans doute comme une évidence au bout de plusieurs essais. Et certains niveaux sont plus faciles, histoire de vous laisser souffler entre deux mises à l’épreuve. Mais croyez-moi, les essais vont globalement se multiplier au fil de votre progression (et ce malgré la touche B qui vous permet de revenir quelques coups en arrière).

Comme me le résumait Clément Etienne, et à mon sens sa remarque résume parfaitement le niveau de difficulté du jeu :

Cubikolor, c’est un peu comme le Rubik’s Cube : on comprend le principe du jeu en quelques secondes, mais il faut parfois des années pour réussir à le finir.

Oui, Cubikolor est relevé, pour ne pas dire épicé ! Cependant, sa difficulté n’est pas rédhibitoire ! Au contraire, le challenge est constructif, et vous pousse à réfléchir, avec cette envie de trouver cette foutue solution. À titre perso, je retrouve avec Cubikolor le plaisir et l’envie de me surpasser que je trouvais autrefois avec… Tetris ! Espérons pour Fractal Box que son jeu suive le même chemin ^^.

Et la technique dans tout ça ?

Cubikolor demande beaucoup moins de ressources qu’un triple A, c’est donc sans surprise que vous allez trouver ici un jeu fluide, qui s’affiche sans pépin. Malgré l’effet de 3D, l’écran reste lisible, y compris lorsque le puzzle se déroule sur plusieurs étages.

Je n’ai pas vraiment eu l’occasion d’essayer Cubikolor sur les autres supports, mais ici, le gameplay est parfaitement adapté à la Switch. Le jeu est un plaisir quelle que soit la configuration choisie (joycons connectés à la mablette, ou en mode pad). Et l’affichage reste clean, que vous jouiez sur votre TV ou en mode nomade.

Dans ce type de jeux, l’une des principales contraintes est de proposer une action limpide, et faire en sorte que le joueur ne soit pas pénalisé par des angles de vue à la ramasse. Et ici encore, Fractal Box maîtrise son sujet. On peut déplacer la caméra à loisir, et le joueur trouvera toujours l’angle de vue optimal. La gestion de la cam est, comme l’ensemble des commandes d’ailleurs, instinctive !

Enfin, si cette option est encore rare mais commence à apparaître dans les jeux vidéo, sachez que les développeurs ont prévu une option spéciale « mode daltonisme » . C’est peut-être un détail pour vous, mais pour certains, ça veut dire beaucoup (ça passe encore mieux si vous chantez cette phrase ^^)…

Des défauts ?

Cela m’arrive vraiment très rarement ! Pourtant, je suis le premier surpris de constater que, lors du test du jeu, je n’ai quasiment rien écrit dans la case consacrée à ses défauts… Une impression que je n’aime pas, car la perfection n’existe pas. Et en même temps, je me dis que je ne vais pas les inventer, ces défauts !

Alors je cherche… Pour pointer, à la limite, la musique du jeu. La bande-son électro, composée par Guillaume Dubrez, est excellente, et colle parfaitement à l’ambiance ! C’est donc un bon point, encore une fois. Pourtant, au bout de plusieurs niveaux, vous allez vite réaliser qu’elle a une fâcheuse tendance à se répéter (mais on peut choisir de la couper, ce qui est un peu dommage, quand même).

Bien que n’étant pas un grand amateur de jeu online, je m’étonne ici de ne pas trouver d’options en ligne ! En effet, dans un jeu qui vous pousse sans arrêt à scorer, pourquoi les développeurs n’ont-ils pas prévu la possibilité de comparer ses scores avec ses amis (voire de les défier) ? De partager des replays ? Ou pourquoi pas un éditeur de niveaux ? (oui, là, j’en demande beaucoup).

S’il s’agit d’un point qui n’est pas le fait de l’éditeur du jeu, je serais tenté de pointer une classification PEGI qui ne me semble pas vraiment adaptée. Non pas que le contenu du jeu soit discutable, mais… Hormis pour les premiers niveaux plus faciles, il me semble qu’un enfant va vraiment commencer à résoudre les énigmes à partir de 7 ou 8 ans. Oui, le jeu est accessible à tous, et oui un enfant comprendra vite son principe… Mais un enfant trop jeune risque de buter assez rapidement sur les puzzles. Mais ce dernier point, c’est vraiment pour pinailler !

Au final

Cela faisait longtemps qu’un jeu de réflexion ne m’avait pas tenu comme ça ! Cubikolor est de ces pépites que l’on n’avait pas vu venir, mais qui vous scotchent à la console pour les prochaines 230 années ! Les graphismes sont minimalistes, le concept est simple, la jouabilité est délicieuse… Un postulat qui a fait la renommée d’un certain Alekseï Pajitnov, si vous voyez ce que je veux dire !

Cubikolor est donc un jeu que nous vous recommandons très fortement, bien évidemment, si vous aimez le genre. D’autant que les bons puzzle/réflexion ne sont pas non plus légion sur Switch ! Et vous allez rire : il est proposé pour 7,99€ ! Un jeu de cette qualité à ce prix, c’est ce que l’on appelle un cadeau !


Cubikolor

Cubikolor

 

Carré d’as :

  • Épuré, mais assez chouette visuellement
  • Des énigmes bien pensées
  • Le challenge progressif
  • Excellente durée de vie
  • C’est fluide
  • Bonne jouabilité
  • Action lisible à l’écran
  • Son petit prix !

Carré-ment chaud ! :

  • La musique est sympa, mais devient répétitive au bout d’un moment
  • Pas possible de partager ses scores avec sa communauté
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