« Adaptation » n’a jamais été synonyme de « réussite » (qu’il s’agisse d’adaptations de jeux en film, ou l’inverse d’ailleurs). Et quand le cinéma s’intéresse aux héros de consoles, le résultat peut parfois faire éclater de rire, ou pleurer ! Et si Level 1 revenait sur ces perles qui ont provoqué fous rires ou étouffements ? Et oui, le ridicule peut parfois être mortel. Allez, on se fait un tour d’horizon des pires adaptations, de bons gros nanars comme on ne les aime pas forcément 😉
Mario abuse des champis
Le plombier le plus connu de la planète a dû s’étouffer avec sa moustache, un certain jour de 1993. Souvenez-vous : dans les salles sortait Super Mario Bros. Une perle (dans le mauvais sens du terme) avec Bob Hoskins dans le rôle de Mario, John Leguizamo dans le rôle de Luigi, et Denis Hooper dans le rôle de Bowser.
Oui, vous avez bien lu ! Histoire inintéressante, persos ridicules, effets spéciaux grotesques… Je ne vous parle même pas des « méchants », les célèbres goombas. Ces petits champignons qui, dans le jeu ressemblent à ça, deviennent dans le film des colosses à micro-tête de dinosaures…
Je crois que ce sont les réalisateurs (Rocky Norton, Annabel Jankel et l’excellent Rolland Joffé qui, flairant sans doute le nanar, a refusé d’être crédité au générique) qui ont dû abuser des champis… Ne rigole pas, lecteur, ça continue…
Street Fighter : des quiches et du navet
Au milieu des années 90, les adaptations semblaient à la mode. En 1994, c’est Steven E. de Souza qui commet le grotesque Street Fighter.
Au générique, on retrouve le célèbre philosophe belge Jean-Claude Van Damme dans le rôle de Guile, Kylie Minogue dans le rôle de Cammy, ou encore Raul Julia (Gomez dans La Famille Adam’s) incarnant un M. Bison ubuesque.
Un très grand nanar, qui donne envie de claquer JCVD au bout de dix minutes, et qui a dû provoquer des vagues de suicide chez les pauvres personnes qui venaient de claquer de l’argent dans leur billet de cinéma.
Une fin prévisible dès le générique de début, des combats qui donnent envie de piquer un somme, un scénar commandé chez un discounteur… Sans doute l’un des meilleurs films comiques de son époque, à son insu…
Mortal Kombat, daubality !
Un an plus tard, on reste dans le jeu de baston, avec Mortal Kombat, par Paul W.S. Anderson. Pour relever la barre fixée très bas par Street Fighter, il fallait un héros charismatique, incarné par une star du cinéma…
Schwarzy ? Stallone ? Pierce Brosnan ? Perdu les amis… Pour incarner Raiden, le dieu de la foudre, le réalisateur choisit… Christophe Lambert ! (non, ça n’est pas une blague)…
Cwistopheur Lambeurt, himself, dans un film d’action qui démarre mal avec un générique techno à faire pleurer David Guetta. Un effort sur les effets spéciaux, mais des tonnes de clichés, des événements prévisibles, et l’envie permanente de s’auto-déclencher une « fatality »…
Double-Dragon, doublement nul
Retour en 1994 avec Double Dragon, encore une adaptation de jeu de bagarre, avec Mickael Davies et Peter Gould, un premier acteur aux traits bien américains et un second plutôt typé « asiatique » censés incarner des jumeaux.
Le réalisateur James Yukish a visiblement encaissé le chèque avant de s’intéresser à l’histoire d’origine. On ne croit ni aux scènes d’action, ni à ce soit disant futur (2027) plus qu’improbable.
Un film qui ne laisse en aucun cas un grand souvenir…
Resident Evil, de loin…
Au début des années 2000, Paul W.S. Anderson (Oui oui ! Encore lui, celui-là même qui a déjà commis Mortal Kombat… Cette fois aidé par Alexander Witt et Russell Mulcahy pour les épisodes 2 et 3) s’est attaqué à une licence mythique du jeu vidéo : Resident Evil. Tout y est : les zombies, Umbrella, la pandémie, l’horreur… Enfin, tout, c’est une façon de parler. On a tout, sauf un scénario qui respecte la série.
A commencer par l’héroïne, Alice (Milla Jovovitch), qui débarque dans la série d’on ne sait où… Ce film, aussi impressionnant visuellement qu’il soit, et même s’il reprend des éléments de la série, est un gros doigt adressé à Capcom (et aux vrais fans)…
Avec une mention spéciale pour le scénario, qui réussit l’exploit de reprendre tous les clichés du genre mais en plus nul, ou pour le Nemesis, charismatique ennemi de la saga, qui dans le film… Ouais, non, je vous laisse la joie de la découverte. Bref, si vous aimez Resident Evil, jouez aux jeux, mais passez très loin de cette série à oublier très vite.
Le manga aussi y a le droit !
Comme nous parlons de jeux vidéo, je ne parlerai pas des adaptations bien foirées de mangas : je ne parlerai donc pas de la miteuse adaptation de Ken le Survivant (Fist of the North Star, en 1995), et encore moins du calamiteux Dragon Ball Evolution (ou comment le réalisateur a mélangé les feuilles de son scénar avec celles de Twilight et de la série Beverly Hills).
Le charismatique SonGoku devient ici un ado boutonneux qui rassemble tous les clichés de l’étudiant américain… Un foutage de gu… assumé, à mon humble avis…
Fric machine
Le pire dans cette histoire, c’est que bien souvent, histoire d’engranger quelques pépettes faciles, les éditeurs de jeux en arrivent même à réadapter en jeu vidéo ces mauvais films inspirés de jeux…
Le jeu Street Fighter Le Film a par exemple été vendu, notamment sur Saturn, à de pauvres gogos qui ont claqué leur argent de poche (le peu d’argent qui leur restait après avoir payé leur place de ciné) dans un jeu à peine bon à servir de sous-verre.
La (mauvaise) boucle est bouclée…
Heureusement, il y a aussi du bon
Je vous rassure, il arrive quand même que des adaptations de jeux soient très bonnes… Je pense par exemple à des films qui, s’ils ne sont pas de purs chef-d’oeuvres, restent appréciables, comme Tomb Raider (avec Mme Angelina Pitt), Prince of Persia ou l’excellent Silent Hill du Français Christophe Gans (véritable passionné par le jeu), un Street Fighter Chun Lee Story plutôt intéressant, tout comme Hitman. Résultats moins probants avec Dead or Alive, adapté du célèbre jeu de baston mais qui mise plus sur les « gros lolos des héroïnes » que sur l’action, ou un Doom qui aurait pu être une réussite s’il ne partait pas dans du « déjà vu » un peu pesant…
Aux films avec acteurs, on préfèrera les films d’animation, beaucoup plus réussis car bien souvent produits par les éditeurs de jeux eux-même, et non pas par des studios hollywoodiens.
Je pense en particulier à Resident Evil Degenerescence, aux antipodes des médiocres films avec Milla Jovovitch, de l’excellent Final Fantasy 7 Advent Children (si vous pouvez mettre la main sur le BluRay, vous bénéficierez de la version « longue », top) ou encore du sympathique Tekken (film d’animation), qui n’a rien à voir avec le film éponyme.
A l’avenir, les adaptations de jeux seront elles meilleures ? Pour le savoir, il faudra attendre la sortie de plusieurs titres annoncés, et pas des plus mauvais : un second Silent Hill, Metal Gear Solid, Devil May Cry, Assassin’s Creed… Il est clair qu’avec de tels monstres vidéo-ludiques, soit ça passe, soit ça casse…