Envie de contrôler de grosses machines capables de tout péter d’un coup de chenille ou de canon ? Faites chauffer les moteurs, aiguisez votre oeil de lynx : fort de son succès sur PC, Armored Warfare débarque maintenant sur PS4… Et le jeu est toujours en free-to-play ! Alors, on ne va pas se priver !

Les tanks ont la cote

On ne va pas se mentir : les jeux de tanks ont la cote, en témoigne la solide communauté (plus de 40 millions de joueurs) qui gravite autour du célèbre World of Tanks, par exemple ! Ecrasant même sous ses chenilles le phénomène World of Warcraft !

Mais qu’on se le dise, World of Tanks n’est pas tout seul sur le marché du wargaming blindé ! Car depuis octobre 2015 (sur PC), un challenger lui fait sérieusement de l’ombre : Armored Warfare ! Développé par Obsidian Entertainment pour le compte de My.com, il compte bien se servir une bonne part du gâteau !

Armored Warfare cumule, sans compter les joueurs PS4, plus de 10 millions de joueurs, selon My.com. Et si la Russie, les Etats-Unis, l’Allemagne ou le Royaume Uni figurent en tête des pays les plus addicts à AW, la France demeure dans le top 10 ! Pour une audience composée à 90% de jeunes de 18 à 24 ans.

Plus de deux ans après sa sortie sur PC, Armored Warfare déploie aussi son offensive sur PlayStation 4, à partir de ce 20 février ! Cerise sur la tourelle, comme sur PC, il arrive avec une stratégie de séduction imparable : il est en free-to-play ! Avec cependant quelques micro-transactions ! Mais nous allons y revenir plus bas.

Enfin, avant de commencer, sachez que pour installer le jeu, vous devrez disposer d’environ 22 go de libres sur votre disque dur.

Conditions de test
Avant toute chose, il est bon de vous préciser que ce n’est pas la version définitive d’Armored Warfare que nous avons essayé pour ce test… Mais une version quasi identique, puisque cette chronique est réalisée sur l’early-access du jeu (accessible depuis le 6 février). Un merci au passage à l’éditeur : si le jeu est en free-to-play, My.com nous a permis d’explorer davantage le jeu avec un « pack fondateur Chien de Guerre » ajoutant pas mal de crédits à notre compte, et un pack de tanks premium…

Armored Warfare : qu’est ce que c’est ?

Contre toute attente, il n’est pas si évident de « ranger » le jeu dans une case. Evidemment, vous l’avez compris, nous allons parler ici de wargame, ou de stratégie en temps réel. Mais d’une certaine manière, le jeu peut aussi parfois reprendre des mécaniques habituellement associées au RPG : upgrade de votre tank et améliorations, un coté MMO évident une fois lancé en partie online… On pourrait aussi parler d’action ou de simulation… Armored Warfare es beaucoup plus complet qu’on ne le pense !

Sans surprise, cette version PS4 reprend tous les ingrédients qui ont fait le succès de la version PC. À savoir plus d’une centaine de véhicules rangés dans cinq classes ; Une douzaine de maps pour s’amuser ; des améliorations d’armes à gogo ; ou des modes « joueur contre joueur » pouvant aller jusqu’à 30 participants ; ou encore des parties JcE (joueur contre environnement, contre l’IA si vous préférez) ; et les fameuses Opérations Globales dont les joueurs PS4 vont aussi pouvoir bénéficier.

Plutôt basique, son scénario futuriste n’est clairement pas le point fort du jeu. Armored Warfare vous place dans la peau d’un mercenaire (et de ses hommes) qui va envoyer ses chars (un gros catalogue des années 50 à aujourd’hui, avec plus d’une centaine d’engins) accomplir différentes missions en Afrique, Russie, Europe, Amérique… Vous allez voir du pays !

Enfin, dernier point plutôt intéressant : Armored Warfare est un jeu développé par un studio qui, au sein de sa communauté, a la réputation d’être particulièrement à l’écoute de ses joueurs. Un point que j’avoue ne pas avoir vérifié plus que cela (bien qu’il soit facile de constater que le jeu continue à évoluer), mais une remarque qui revient assez souvent sur les forums… C’est bon à savoir !

C’est la chenille qui redémarre…

Armored Warfare est un jeu très accessible, et il suffira de quelques minutes à un débutant pour trouver ses marques. Pourtant, il s’avère rapidement assez technique, suffisamment en tout cas pour scotcher les amoureux de stratégie, devant l’écran : les possibilités sont nombreuses, et la victoire vous demandera rapidement une concentration de tous les instants. Entre technique et arcade, les néophytes comme les puristes y trouveront leur compte.

Les différents véhicules proposés, plus d’une centaine, se répartissent donc en cinq classes :

  • Les CCP (chars de combat principal). Ce sont les plus robustes (mais les plus lourds) du jeu.
  • Les TL (tanks légers). Plus mobiles et plus rapides que les premiers.
  • Les CC (chasseurs de chars). Plus véloces, avec un blindage moins résistant, mais équipés d’un armement puissant pouvant percer les blindages les plus solides.
  • Les VCB (véhicules de combat blindés). Très rapides, petits et avec une bonne vue, ce sont ceux que vous allez envoyer en éclaireur pour que vos alliés fassent le ménage.
  • Les CA (canons automoteurs). Les véhicules d’arrière-ligne, ils sont équipés d’obus très puissants. Ils sont calibrés pour les tirs à distance, pouvant même tirer au delà de leur ligne de vue, provoquant des zones de dégâts plus large. Parfois sur des ennemis à couvert.

Reste donc à choisir parmi les nombreux véhicules proposés (du Léopard allemand au redoutable T-72 AV russe, en passant par le M1 Abrams américain) pour aller faire un carnage sur la douzaine de maps interactives choisies par le programme. On trouvera donc les joueurs un peu empressés, qui choisiront d’entrée la machine la plus dévastatrice… Et les plus stratèges qui observeront leur team au préalable, afin de choisir la machine qui permettra d’équilibrer l’équipe. L’approche la plus sage, en fait, et une évidence pour les amateurs de MMO !

Du contenu, mais…

Comme nous l’avons vu par ailleurs, vous allez pouvoir affronter des équipes humaines, ou des escouades contrôlées par l’IA. Mais cela ne s’arrête pas là, et le soft va vous proposer plusieurs modes de jeu. On retiendra par exemple les Opérations Globales, et leurs offensives massives à la fois contre des humains et contre l’IA. Autrement dit, l’IA vient ici jouer les trouble-fêtes au beau milieu de deux équipes de joueurs. Il est nécessaire de les repousser pour dégager le terrain, mais le temps passé à purger l’IA peut permettre à votre adversaire de se déployer et d’occuper les points stratégiques. À moins que la situation ne tourne à votre avantage !

De même, on ne pourra qu’apprécier la capture de points Wildcards, qui ont pour effet d’appeler des renforts plus qu’avantageux : bombardements sur l’ennemi, raids aériens, lâcher de drones de reconnaissance… Les missions JcE peuvent aussi être jouées en co-op. Mais ici, ça se corse ! L’ennemi (IA) sera en supériorité numérique, et vous n’aurez pas d’autre choix que de coordonner vos offensives avec la plus grande précision.

Mais… Malgré tout, si AW vous promet de longues heures de jeu en multi, les différentes opérations risquent rapidement de se révéler répétitives. Le jeu fait le job, on a la base, mais il manque clairement de fantaisie, voire de folie. Pourquoi ne pas proposer des modes plus délirants, avec des objectifs moins sérieux ? Ou encore des parties personnalisées ? Finalement, en termes de modes de jeu proposés, AW se contente du minimum syndical sans vraiment sortir de sa zone de confort.

« Ce n’était pas ma putain de guerre ! »

Et voilà ma première partie lancée ! Le contrôle des tanks est on-ne-peut plus simple, puisqu’il suffit d’orienter le stick gauche dans la direction souhaitée pour voir son blindé avancer. Le stick droit permettant d’orienter votre tourelle. Un ennemi est en embuscade, alors on s’arrête, on observe, et on se prépare !

Une fois que vous avez ciblé l’adversaire (L2 pour zoomer, L1 pour verrouiller), vous remarquerez un rond au cœur de votre cible. La couleur de celui-ci vous informe de l’efficacité avec laquelle vous allez percer le blindage de l’ennemi. S’il est vert, faites feu avec R2. Sinon, vous rayerez à peine la carrosserie d’en face. Peut-être serait-il donc judicieux de changer d’équipement avec la touche « triangle » ? Et si vous vous faites surprendre, n’oubliez pas que la touche « carré » permet d’envoyer un fumigène. Ne négligez pas la croix de direction, permettant de communiquer, de réparer ou d’utiliser une trousse de soins.

Armored Warfare est l’ennemi des « spammeurs de touches de tir » ! Et parfois, pour vider la barre de vie adverse, il faudra vous armer… De patience ! En effet, entre chaque tir, le temps de charge pour réarmer le canon est plus ou moins longue, allant de la dizaine de secondes à plus… Très frustrant lors de combats intenses. Mais profitez de cette latence pour vous mettre à l’abri, ou pour mieux vous positionner…

Quelques petits soucis graphiques

Bien que, dans l’ensemble, le jeu soit bien optimisé, très agréable à regarder, avec des chars détaillés… On sent parfois ses limites techniques. Armored Warfare est graphiquement poussé par le célèbre moteur CryEngine. Sur l’écran, c’est joli à regarder dans l’ensemble, mais de petites pétouilles vont venir vous piquer les yeux.

Je pense par exemple à certaines textures, qui semblent dater de la génération précédente de consoles (si ce n’est plus). Notamment les textures complètement ratées des carcasses que vous venez de détruire. Prenons l’exemple de la photo ci-dessus : je viens d’exploser un camion civil, qui laisse cette étrange carcasse à la limite du paranormal ! Je n’en avais pas vu de telles depuis la PS2 (cet aplat est moche, mais vous conviendrez qu’il y a aussi comme un soucis d’échelle).

De même, sur une PlayStation 4, je m’attendais à des effets de particules plus réussis. Notamment lorsque des engins explosent, ou lorsque des murs se font pulvériser (beaucoup d’éléments du décor sont destructibles, et cela va souvent vous aider). Encore une fois, la technique ne peut cacher son grand âge.

Enfin, limites techniques toujours, j’ai pu constater un aliasing plus ou moins prononcé selon la carte parcourue (testé sur une PS4 classique). Cela va du « presque discret » sur des cartes pourtant épurées (comme le terrain d’entraînement), au bon gros aliasing des familles sur des maps plus complexes. Si je voulais chipoter, j’évoquerais aussi les temps de chargement qui, à mon sens, sont un poil trop longuets. Ah et puis… J’oubliais sa bande-son trop discrète, quasi-inexistante in-game (hormis les communications radio). Et c’est bien dommage.

Le modèle économique : free-to-play, vraiment ?

C’est le principal argument de vente de Armored Warfare : le jeu est free-to-play, et jouable même sans abonnement ! Un argument de poids ! Mais qu’en est-il vraiment, pour un fan qui aurait l’intention de passer par du loot ? Et bien… Vous risquez d’exploser aussi votre PEL !

Car si vous voulez booster votre partie, une simple visite sur le PSN, et vous constaterez que 21 contenus sont proposés sur la boutique de Sony (puisque c’est la version PS4 qui nous intéresse aujourd’hui. Vous pouvez par exemple acheter des « jours de temps premium » : Plus précisément de 1 jour (1,49€) à 365 jours (79,99€).

Un « pack booster amélioré » (voir le contenu ici) est aussi proposé pour 14,99€. Pour le même montant, vous pouvez aussi opter pour un « pack de recrue » (contenu ici). Le « pack Chien de Guerre » (3 millions de crédits, 60 jours de temps premium, 15 caisses à butin, 5 chars premiums…) coûte la bagatelle de 64,99€. Mais le pompon revient au « pack Mercenaire de Légende » et son contenu grand-luxe, vendu 99,99€ ! Ces derniers avaient aussi pour intérêt de vous offrir une clé pour accéder à la version anticipée du jeu.

Vous l’aurez compris : posséder les meilleurs atouts pour commencer peut coûter très cher ! Cependant, il convient d’insister sur le fait que ces achats ne sont pas nécessaires pour pouvoir jouer. Cela vous demandera du skill et pas mal de temps, mais il est tout à fait possible d’avancer dans le jeu sans sortir la carte bleue… D’autant que ne rien acheter ne vous pénalisera pas, le matchmaking étant conçu pour vous opposer à des joueurs du même rang que vous !

Au final

Pour être franc avec vous, Armored Warfare n’est pas forcément le jeu que j’aurais pensé à installer sur la console ! Tout simplement parce que j’avoue ne pas être un grand fan du genre wargames, et ne pas être dans le trip « tankiste » ! Pourtant, force est de reconnaître que le soft est particulièrement addictif : on se prend très vite au jeu, on prend facilement la manette pour ne plus la lâcher ensuite. Peut-être oserai-je même dire que Armored Warfare m’a fait reconsidérer le genre.

Bien sûr, le jeu a ses défauts (le principal étant sa réalisation qui commence à dater). Mais il a ce petit truc qui nous fait vite comprendre pourquoi il s’est rapidement trouvé une communauté fidèle. Il privilégie le fond avant la forme, même si on aurait aimé un contenu plus « blindé » !

Cerise sur le gâteau, il est gratuit ! Autrement dit, il ne vous coûtera pas un kopeck, hormis si vous voulez gonfler votre porte-feuille ou votre garage. Voilà de quoi finir de vous convaincre : Armored Warfare n’est pas le jeu du siècle, mais vous ne prendrez aucun risque à le télécharger. Si ce n’est de faire chauffer votre console pendant des heures si vous êtes fan du genre !


Armored Warfare

  • Par Obsidian Entertainment pour My.com. Sur PC et sur PlayStation 4.
  • Classification : Pegi 7.
  • Prix : gratuit, sans abonnement (avec micro-paiements).

Armored Warfare

 

Blindé imbattable :

  • Un gros catalogue d’engins et d’améliorations
  • Des décors destructibles
  • La réalisation est correcte
  • Plus technique qu’il n’y paraît
  • On ressent bien les masses des véhicules, physique nickel !
  • Une fois lancé, on devient vite accro
  • Du easy ou du hardcore… Il y en a pour tous les goûts
  • Jeu gratuit !

Faille dans le blindage :

  • Graphismes et textures datés
  • Quelques bugs
  • Des modes de jeu en plus n’auraient pas été de refus
  • Pas vraiment de scénario
  • La progression est lente
  • Certains véhicules plus poussifs que d’autres
  • Temps de chargement un peu longuets
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