La « petite » entreprise Vivendi ne connaît pas la crise, et sort aujourd’hui le porte-monnaie pour augmenter ses parts chez les deux géants français Ubisoft et Gameloft.

Car si le groupe Vivendi détenait jusqu’à présent 5% de parts chez les deux éditeurs, il les monte  à 10,39% pour Ubisoft, et 10,20% pour Gameloft.

Dans un communiqué, le groupe Vivendi, qui dit avoir agi seul, précise :

« Le 20 octobre, Vivendi détenait 11,60 millions d’actions Ubisoft et 8,68 millions d’actions Gameloft. L’acquisition sur le marché de ces titres pour un montant total respectivement de 244 millions d’euros et 34,41 millions d’euros a été financée à l’aide de la trésorerie disponible du Groupe. Ces investissements s’inscrivent dans une vision stratégique de convergence opérationnelle entre d’une part les contenus et plateformes de Vivendi et de l’autre les productions d’Ubisoft et Gameloft dans le domaine des jeux vidéo ».

Dès lors, on ne peut que s’interroger sur le rôle que va prendre Vivendi dans l’administration de ces deux entreprises. Et pour cela aussi, le groupe a une réponse :

« Le Groupe ne s’interdit pas d’augmenter sa participation dans ces deux sociétés en fonction des conditions de marché et se réserve la faculté, le moment venu, de demander à être représenté à leur conseil d’administration ».

Il faut dire que la mariée est séduisante : troisième éditeur de jeux vidéo au monde, le breton Ubisoft a réalisé un chiffre d’affaires de 96,6 millions d’euros au premier trimestre (ce qui représente néanmoins une baisse de 73,2% par rapport à la même période l’an dernier, une période qui avait été boostée par la sortie de Watch Dogs). Du coté de Gameloft, la dot est moins juteuse, puisque l’éditeur de jeux mobiles accuse une baisse de 16,6 millions au premier semestre.

Reste à savoir jusqu’où les choses évolueront : les deux éditeurs vont-ils être contraints au mariage ? Yves Guillemot devra t-il abdiquer et céder le « trone de fer » à Vincent Bolloré ? Verra t-on une évolution de la politique d’Ubisoft n’allant pas forcément dans le sens des gamers ? Ou bien Ubisoft aura t-il les reins assez solides pour racheter son indépendance, à l’instar d’Activision-Blizzard qui, il y a quelques années, avait racheté son émancipation à Vivendi pour la bagatelle d’un peu plus de 6 milliards d’euros (bien que Vivendi possède encore 41,5 millions d’actions chez Activision-Blizzard, soit 5,7% de son capital).

Pour Ubisoft, la réponse est claire :

« Nous prenons acte de cette prise de participation non sollicitée. Nous rappelons la volonté du Groupe de rester indépendant, stratégie qui lui a permis, depuis sa création il y a 30 ans, de devenir le troisième éditeur mondial de jeux vidéo ».