A ma gauche une légende du jeu vidéo : Tetris ! A ma droite, une autre légende : Puyo Puyo ! Lorsque les deux fusionnent, cela donne Puyo Puyo Tetris, un titre de réflexion consacré au fun et aux batailles acharnées entre amis. A croire que ces deux « dinosaures » n’ont pas pris une ride !
Quand deux « légendes » se retrouvent…
Les fans de puzzle-games peuvent-ils s’entendre ? D’un coté, il y a ceux qui vous diront que Tetris est la référence absolue du genre. Très vite, les défenseurs de Puyo Puyo montent au créneau, prêts à en découdre pour défendre leur poulain. La guerre ? Non, car Sega a décidé de jouer les pacificateurs : en mariant les deux licences, pour le meilleur et pour le rire, il met tout le monde d’accord !
Est-il encore nécessaire de présenter les deux titres qui nous intéressent aujourd’hui ? Le premier n’est autre que Tetris, le génialissime jeu de réflexion qui accompagnait ma toute première Gameboy.
Imaginé en 1984 par le développeur russe Alekseï Pajitnov, Tetris consiste à empiler des formes carrées, afin de les éliminer en constituant des lignes. Le nom du jeu vient tout simplement du fait que ces formes sont, à chaque fois, composées de quatre carrés, disposés en L, S, T, I, L inversé, cube ou S inversé. Les fameux « tetriminos ».
Tout simplement génial, ce jeu devient très vite universel, et sera adopté par quasiment tous les supports, consoles et micro-ordinateurs. Aujourd’hui encore, malgré son grand âge, Tetris est toujours aussi populaire, efficace, et provoque toujours la même addiction. Comme au premier jour !
(Presque) inconnu en Europe
Le second titre est lui aussi très populaire au Japon, un peu moins connu chez nous. En effet, Puyo Puyo est arrivé sur le tard en Europe. Si les Japonais se sont emparés de ce jeu de réflexion (où il faut fusionner, par couleurs à la manière d’un Columns, des « blobs ») dès sa sortie au début des années 90, les occidentaux devront se contenter d’un jeu rebaptisé Dr Robotnik’s Mean Bean Machine, sur Master System, Megadrive et GameGear.
Même punition en 1995 : Puyo Puyo cartonne sur Super-Famicom, mais sortira en Europe sous un autre nom : Kirby’s Avalanche, sur Super Nintendo.
Dans ce second titre, on doit réunir des « blobs » en les associant par couleur. Ils s’éliminent dès lors que vous en réunissez au moins quatre.
Aussi, pour les fans de jeux de réflexion, ce vendredi 28 avril est un grand jour. Car ces deux monuments du jeu vidéo reviennent ensemble dans un seul et même jeu, qui nous promet de belles parties. Mais étrangement, on ne pourra que s’étonner que Sega ait mis autant de temps à localiser Puyo Puyo Tetris en Europe, puisqu’il est sorti en 2014 au Japon.
C’est bien un jeu Sega !
Voilà ma première réflexion en lançant le jeu la première fois ! Des couleurs éclatantes, une police elle aussi très colorée, des voix off enthousiastes, une musique entraînante… La page d’accueil de Puyo Puyo Tetris est typiquement celle d’un produit dont Sega a le secret. Qui vous oblige coûte que coûte à lâcher des pièces de monnaie en passant devant la borne d’arcade !
Et c’est bien là toute la magie de la marque : Puyo Puyo Tetris est clairement un jeu d’arcade à la maison. Il ne vous manquera que le brouhaha des salles, le diabolo grenadine posé près du stick, et les autres gamers qui vous observent en attendant leur tour. Véritable voyage dans le temps, le jeu vous rend nostalgique de l’époque des Daytona USA, Virtua Fighters et autres Bare Knuckle !
Mais passons au jeu. Un titre plein de belles promesses de multijoueur endiablé, qui me rappelle délicieusement des journées entières passées sur Bust-a-Move 2, l’un de mes jeux PS1 préférés. On regrettera simplement un côté « kawaï » qui ne fait pas vraiment mouche. Quel héros de l’aventure retiendra t-on ?
Le menu d’accueil vous propose un mode story, et des défis à compléter en solo. Mais au regard des nombreux challenges multijoueur qu’il affiche, le jeu a très clairement été pensé pour que vous puissiez affronter vos amis. En ligne ou en multiplayer local. Il vous permettra des affrontements jusqu’à quatre joueurs ! Le fun avant tout, vraisemblablement !
Le grand vrac des gameplay
Forcément, avec deux licences aussi distinctes, comment mêler les deux gameplay ? On prend l’un ? Ou l’autre ? On les mélange ? Les trois mon capitaine !
Ainsi, pour chaque personnage que vous incarnerez, vous pourrez choisir son affinité avec l’un ou l’autre des gameplay. Et lors des parties, plusieurs configurations s’offrent à vous.
Soit vous vous affrontez dans un gameplay identique, Tetris, ou Puyo Puyo. Mais chaque adversaire peut aussi chosiir sa configuration. Tetris contre un tableau Puyo Puyo, c’est aussi possible !
Mieux encore : vous pouvez débuter sur une configuration Tetris, qui va basculer sur du Puyo Puyo en cours de partie ! De la pure folie, et un champ des possibles vraiment intéressant ! Visiblement, le mot d’ordre est « Liberté »… Vous êtes libres de jouer comme bon vous semble !
Le seul point commun entre les deux licences est que les combos envoient des pièces supplémentaires qui pénalisent l’adversaire, et le premier qui arrive tout en haut du tableau a perdu !
Cet aspect pourrait présenter une véritable difficulté, tant Tetris et Puyo Puyo sont différents. Ici, votre cerveau devra non pas appliquer les règles d’un seul jeu, mais de deux ! Un véritable challenge dans les modes qui « swapent » de l’un à l’autre. Pourtant, les développeurs ont réussi à équilibrer ces deux façons de jouer. Il y a certes du challenge, mais rien d’impossible.
Un mode Story dispensable
Et on commence donc avec le mode Story. Pas vraiment exceptionnel, avec un scénario qui ne restera pas dans les annales. Il a cependant le mérite d’exister : beaucoup d’éditeurs auraient fait l’impasse sur ce mode qui permet aux joueurs solo de profiter tout de même du jeu !
Le mode histoire vous permet donc de découvrir les personnages principaux de Puyo Puyo. De parfaits inconnus, pour les raisons expliquées au début de ce test. Ils s’associent ici avec d’autres protagonistes, de l’univers Tétris, imaginés pour l’occasion (puisqu’ils n’existaient pas). Vous voilà embarqué dans une histoire cucul bien nunuche. Cependant, le ton décalé des dialogues (en Anglais), pour ne pas dire qu’ils font montre d’auto-dérision, prouve que les scénaristes ne visaient pas l’agrégation de philo.
Le premier chapitre se découpe en dix défis, que vous enchaînez les uns après les autres. Une fois que vous aurez traversé ces dix niveaux, vous passez au chapitre 2, et ainsi de suite…
Au final, une fois que vous aurez complété le mode story (démarche nécessaire pour débloquer les niveaux et persos bonus), il y a de fortes chances que vous n’y reveniez pas. Tout au plus, le joueur solitaire se contentera des défis « arcade » en solo… Mais le plaisir de Puyo Puyo Tetris est ailleurs !
Multijoueur : le temple du fun ?
Passons maintenant à l’aspect le plus intéressant du jeu : son mode multijoueur qui, en local ou en ligne, lui assure une longévité à la hauteur des deux licences qui composent le titre du soft. Et sur ce point, c’est un véritable festival !
Pour vous assurer de longues parties entre potes (jusqu’à 4 joueurs), l’onglet multijoueur vous propose six modes de jeu : Versus, Fusion, Swap, Party, Big Bang et Challenge.
Dans le premier, vous affrontez un ami (ou plusieurs) en choisissant un jeu, et en suivant ses règles jusqu’à la fin. Le mode Fusion propose un mélange de briques Tetris et Puyo, qui tombent aléatoirement et s’empilent. Pas facile de faire des lignes dans ces conditions, mais ce mode apporte un peu de piment !
Dans le mode Swap, un timer défile. Lorsqu’il tombe à zéro, vous changez de tableau pour passer de Tetris à Puyo, ou inversement, jusqu’à ce que le nouveau timer ne retombe à zéro… Ce mode offre de longues parties, jusqu’à ce que l’adversaire ne tombe… Dans le mode Party, vous pouvez utiliser des items aux effets « perturbateurs » pour votre adversaire (lui masquer une partie de l’écran, empêcher les tétriminos de tourner, etc…), afin de corser la partie.
Dans le pyrotechnique mode Big Bang, vous devrez compléter des tableaux « Puyo Puyo Fever Mode » ou « Tetris Lucky Attack Mode » en plaçant votre pièce de façon à dégager le niveau le plus vite possible. Enfin, le mode Challenge vous propose de relever différents défis : Endless Puyo, Endless Fever, Tiny Puyo, Marathon, Sprint, Ultra… Des défis qui parleront aux adeptes de ces deux séries.
Vous l’aurez compris le mode multijoueur est celui qui donne toute sa consistance au jeu. Si son solo affichait une durée de vie correcte (entre le story-mode et les défis), elle devient quasi illimitée en multiplayer ! Puyo Puyo Tetris est la personnification de ce vieil adage : « Plus on est de fous, plus on rit » !
Au final
Puyo Puyo Tetris est une réussite ! Ses graphismes ne cassent pas la baraque, mais son principe est de ceux qui vous scotchent à la manette pendant des heures. Qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre de ces deux jeux légendaires, ils font mouche comme au premier jour. Alors si l’on réunit les deux…
Si le jeu est vraiment plaisant à jouer en solo, il devient délicieusement jouissif, et totalement addictif, à plusieurs. Et c’est bien là ce que voulait le développeur, qui vous offre suffisamment de modes, qui sont autant de manières d’humilier vos meilleurs potes, manette en main.
Par son contenu, par son style graphique et son approche très typée « arcade », Puyo Puyo Tetris est donc une grosse bouffée d’air frais. Il nous rappelle la douce époque pendant laquelle on enchaînait les puzzle-games sur la TV (et non sur mobiles)… Tetris n’est pas mort, il est même en pleine forme, comme son cousin Puyo Puyo… Et lorsque les deux sont ensemble, on ne les tiens plus…
Puyo Puyo Tetris
Les + :
- En multi, du pur concentré de fun
- De la couleur « en veux-tu en voilà »
- Le mix « Tetris » et « Puyo Puyo » fonctionne bien
- Grosse durée de vie
- Jouabilité quasi-parfaite
- Bonne réalisation
- Bon équilibrage
- Jusqu’à 4 joueurs
- Un prix mini
Les – :
- Le mode Story pas vraiment passionnant
- Quelques pics de difficulté
- En Anglais