Autrefois exclusivité pour les casques de réalité virtuelle, EVE Valkyrie revient ce mois-ci dans une version intitulée Warzone, refaite pour être jouable sans casque VR. Le shooter spatial devient donc accessible à un plus large public, mais va t-il parvenir à le séduire ? La réponse avec notre test !

Enfin accessible à tous

L’éditeur islandais CCP Games refait parler de lui ce mois-ci… Ou plutôt devrais-je dire qu’il refait parler de sa franchise EVE Valkyrie. Puisque la référence des shooters en VR est de retour, avec un Warzone jouable… En s’émancipant du casque VR ! EVE Valkyrie accessible à tous, quoi !

Car la série est née en mars 2016 (sur PC, en octobre suivant sur PS4), avec cette volonté d’être un pionnier dans l’exploration de la galaxie fraîchement découverte qu’est la réalité virtuelle. Au milieu d’une puissante armada de shooters en tous genres, EVE Valkyrie se démarquait alors par une spécificité intéressante : il était jouable à l’aide de l’Oculus Rift ou du PS-VR ! Sans doute même l’un des meilleurs jeux (et parmi les plus complets) du catalogue PlayStation VR !

Avec toutefois une certaine frustration, pour les amateurs de shooters galactiques. Puisque sans casque, pas de EVE Valkyrie… Pas de bras, pas de chocolat ! L’expérience chiffrait donc assez haut : 60€ pour le jeu, auquel il fallait rajouter les 400€ du casque de Sony (comptez beaucoup plus cher sur PC, si vous n’étiez pas équipé).

Mais ce mois-ci, CCP joue les Père-Noël ! Il réédite son jeu, désormais jouable sans rien porter sur le visage. Cerise sur le gâteau, son prix a été divisé par deux, malgré le fait qu’il embarque toutes les mises à jour effectuées depuis sa sortie. Une bonne occasion de partir shooter dans l’espace ? D’autant que le trailer nous a vendu du rêve… Reste maintenant à savoir ce que vaut vraiment le jeu…

Par quoi commence t-on ?

Très bonne question Jean-Louis ! Et on commence tout simplement par aller explorer les menus. De manière assez classique, le jeu va vous proposer du contenu en solo, du multijoueur en ligne (pas de local), et les menus de customisation de vos vaisseaux (une douzaine répartis dans trois catégories), et de votre pilote.

Trois catégories de vaisseaux, donc. Autrement dit, les types Assaut, Lourd, et Soutien. Et je pense qu’il est inutile de vous préciser ce à quoi correspond chaque type 😉 À raison de quatre vaisseaux par type, le calcul est vite fait ! Cette nouvelle version apporte toutefois quelques nouveaux engins, comme le Shadow (classe Soutien). Quel que soit le mode, on apprécie la grande variété de vaisseaux, qui vous permettront de constituer une équipe équilibrée… À condition que les joueurs ne prennent pas tous le même chasseur…

Le mode solo Chroniques se divise en plusieurs sous-parties. Vous pourrez ainsi suivre la trame narrative du jeu (un peu courte), ou bien choisir un autre mode vous permettant de voyager jusqu’aux prémices d’EVE Valkyrie, afin de découvrir comment et pourquoi nous en sommes arrivés là. Enfin, plus paisible, un mode « exploration » vous propose de partir à la recherche de reliques cachées, toujours avec l’idée de renforcer le background du titre.

Ne bougez pas, il en reste encore !

Le multijoueur est, quant à lui assez copieux. Il vous propose de gigantesques battles spatiales entre joueurs, ou de coopérer entre vous contre un ennemi commun. Un jeu en ligne ne peut se passer de matchmaking, qui sera aussi présent ici. D’autres modes seront à débloquer, tout simplement en gagnant des niveaux d’expérience. Comme le nouveau mode Extraction (un jeu du drapeau).

La customisation (des vaisseaux ou de la tenue de votre pilote) propose un catalogue conséquent… Ou pas… Le nombre d’items est en effet assez étoffé. Mais si une bonne moitié des éléments sont à débloquer en jeu (comme dans Overwatch, par exemple, l’upgrade débloque des coffres, ou loot-capsules), l’autre moitié se récupère en dépensant quelques euros en boutique. EVE Valkyrie : Warzone n’oublie pas de vous proposer un système de micro-transactions !

Enfin, pour varier les plaisirs, le jeu vous propose aussi de nombreux défis hebdomadaires, ainsi que des défis en ligne (Trou de vers).

Direction artistique : pas dingue, mais bien pensée

Du coté de la direction artistique, mon avis sera plutôt partagé. D’une part, je ne peux pas dire que je trouve le jeu réellement beau ! Nous sommes ici visuellement sur des débuts de PS4 (pour ne pas dire de la fin de PS3… Mais je vous explique ça plus bas). Et 90% des niveaux vont vous sembler ternes, trop sombres… Le jeu manque souvent de luminosité. Exception faite des phases de shoot, pendant lesquelles les tirs de plasma ou explosions pourront vous éblouir, dans le sens littéral du terme.

En revanche, on appréciera l’architecture des niveaux, vraiment bien conçue ! Des bases colossales, des champs de météorites… La construction des niveaux a été étudiée pour vous offrir de très nombreuses possibilités, pour vous planquer ou pour esquiver l’adversaire. Quel plaisir de poursuivre un ennemi à travers les reliefs d’une station spatiale ! D’autant qu’ici, la notion de « haut » ou de « bas » n’existe plus. Vous êtes totalement libre de vos mouvements.

Bande-son trop discrète…

De son coté, la bande-sonore reste assez générique. Les musiques (très rares) sont sans doute trop discrètes. Ce ne sont pas elles qui vont vous offrir de grandes envolées épiques. En jeu, la bande sonore se limite aux tirs, aux réacteurs de vos vaisseaux, et aux nombreuses transmissions radio. En anglais, mais très audibles, elles viennent apporter de la vie à vos batailles. Tantôt en vous donnant de précieux conseils, tantôt en vous apportant des éléments sur l’histoire du jeu.

Chaque engin dispose d’un tir classique (L2… Attention, au bout d’un moment, il demande à être rechargé) et d’une arme secondaire plus puissante, comme des missiles (carré)… Avec toutefois la possibilité d’embarquer en plus quelques armes plus dévastatrices. Le joueur se dirige à l’aide de X (pour avancer) et du stick gauche pour choisir une direction. Les touches L1 et R1 vous serviront aussi à « rétablir votre assiette », comme le disent les pilotes d’avions. Une jouabilité donc assez classique, mais l’essentiel y est !

L’héritage de la VR

Sur le plan visuel, le jeu est très fluide, et les graphismes sont corrects. Car il faut reconnaître que l’on a vu beaucoup mieux, visuellement parlant. On sent clairement que le jeu a été initialement développé avec les contraintes liées à la VR.

Et c’est ici que l’on réalise que EVE Valkyrie Warzone est vraiment un jeu VR, sans sa VR ! Par exemple, sa résolution est en deçà de ce que nous avons l’habitude de voir, à l’origine pour que le soft puisse être digéré par le casque de réalité virtuelle. Et cette version « sans VR » n’a probablement pas été rehaussée (le contraire serait étonnant puisque Warzone est aussi jouable avec VR).

Il en est de même pour le menu d’accueil du jeu, tout en horizontalité, avec un joli effet de 3D. Manette en main, le curseur est lent et donc pas très instinctif. Encore une fois, on sent que le jeu a d’abord été conçu pour que vous puissiez parcourir ses menus grâce aux mouvements de votre tête !

Les joueurs « casqués » avantagés ?

Mais comme je l’écrivais plus haut, pensé initialement pour vous permettre une totale liberté de mouvements en trois dimensions, cette version « sans VR » de EVE Valkyrie bénéficie d’une très grande fluidité. Encore une fois, à condition de jouer… Avec un casque !

Car à la manette, la jouabilité s’avère compliquée. Vous avez la sensation non pas de diriger le vaisseau, mais de vous battre avec votre curseur. Encore davantage lorsque vous ferez face à des ennemis véloces, et difficiles à suivre. Votre vaisseau semble se traîner, et toucher l’ennemi relève plus souvent du coup de bol que du véritable skill.

Cross-play : avantage ou handicap ?

Si le jeu bénéficie d’un mode solo plus que correct, ce sont surtout les parties en ligne qui vont lui donner toute sa saveur. Modes co-op ou combats en équipe, avec ou sans matchmaking… EVE Valkyrie propose un contenu multijoueur conséquent. Les fans du genre risquent de passer de longues heures sur leur écran. Bien qu’au bout de quelques heures de jeu, les missions finissent par se ressembler.

CCP a eu l’excellente idée d’ouvrir ses serveurs à tout le monde ! Le jeu est un véritable cross-play, ce qui signifie que les joueurs PS4 pourront affronter les pilotes PC. Et désormais qu’ils soient équipés d’un casque ou non. Pas de favoritisme sur EVE Valkyrie !

Mais est-ce vraiment un point positif ? Je n’en suis pas si sûr ! Car c’est ici que je vous renvoie au chapitre précédent, et au paragraphe parlant de la jouabilité, plus lente et moins instinctive avec un clavier ou une manette. Avec un peu d’acharnement, on pourra lutter contre l’IA au bout d’un moment. Mais pas contre des joueurs humains.

Les pilotes équipés de casques de réalité virtuelle seront sans doute plus à l’aise, bénéficieront d’une plus grande aisance. Fait que j’ai pu constater lors de mes parties en ligne. Des parties qui risquent donc d’être assez vite déséquilibrées.

Au final

Très clairement, EVE Valkyrie : Warzone partait d’une excellente intention de la part de l’éditeur ! Rendre son jeu VR accessible à tous, c’est plutôt sympa ! Si ce n’est que l’on ne change pas la nature d’un jeu, et EVE Valkyrie reste un jeu VR malgré tout.

Là où le passage à la « non VR » aurait pu être un plus, il devient un handicap tant le jeu nous martèle sans arrêt que « ce serait quand même mieux avec un casque » ! Affichage, menus, jouabilité… Donnent l’impression d’être une sous-version de la matrice d’origine.

Ce qui n’enlève en rien les qualités du soft ! Et les amoureux du genre peuvent se laisser tenter, à plus forte raison car Warzone est « bradé » à 30€ seulement. Mais ce test « à l’ancienne » me laisse sur une impression d’inachevé, avec la conviction renforcée que EVE Valkyrie est fait pour la VR avant tout ! Si vous accrochez au jeu, ou que vous aimez le genre, mais que vous ne possédez pas encore de casque de réalité virtuelle, c’est peut-être l’occasion de franchir le pas…


EVE Valkyrie : Warzone

Par CCP Games, sur PS4 (PlayStation Store) et PC (Steam et Oculus Home). Prix : 29,99€ pour les nouveaux joueurs, mise à jour gratuite pour les possesseurs de EVE Valkyrie. PEGI : 12.

EVE Valkyrie Warzone

 

Yeeee haaaaa ! :

  • EVE Valkyrie jouable sans casque VR
  • Mode online correct
  • L’architecture des niveaux
  • Upgrading complet de vos persos, vaisseaux…
  • Une vraie ambiance
  • Le EVE Valkyrie le plus complet à ce jour
  • Jouable en cross-platform
  • Un prix mini (30€)

Mayday… mayday ! :

  • Graphismes chouettes, mais pas fou-fous non plus
  • Gameplay moins pêchu à la manette
  • Campagne principale du mode histoire trop courte
  • Le mode co-op devient vite répétitif
  • Les micro-paiements
  • Le menu pas très ergonomique
  • Les temps de chargement
 .