Est-il nécessaire de vous expliquer ce qu’est Castlevania ? L’une des licences vidéoludiques les plus connues, cofondatrice d’un genre Metroidvania qui continue à faire des émules. Aujourd’hui avec Castlevania Requiem, Konami vous propose un portage PS4 de deux colossales légendes : Rondo of Blood et Symphony of the Night. Alors, on y va ou pas ?

Dracula, le monstre à abattre depuis 1986

Le hasard fait bien les choses ! Et c’est en plein Halloween que Konami a eu la riche idée de nous publier ce Castlevania Requiem : Rondo of Blood & Symphony of the Night. La chasse aux vampires, goules, momies, et monstres en tout genre est ouverte.

Pour ceux qui se réveilleraient après un long sommeil, Castlevania (ou Akumajō Dracula au Japon) est l’une des plus célèbres licences du jeu vidéo. Avec Metroid, elle a même donné un nom aux plate-formers/exploration : les « Metroidvania » ! La série a débuté en 1986, et a tourné sur quasiment tous les supports.

Castlevania nous emmène en Transylvanie, à des époques variables, mais toujours avec la même trame ! Celle de la famille Belmont, destinée à combattre le mal, incarné en la personne de Dracula. Les jeux vous emmènent quasi systématiquement dans le labyrinthique château du Comte où de nombreux monstres vous attendent…

Le Castlevania Requiem qui nous intéresse aujourd’hui compile deux jeux mythiques de la série. Vous y trouverez notamment Rondo of Blood, sorti en 1993 au Japon sur PC-Engine CD… Et réédité en 2007 sur PSP, dans Castlevania X : The Dracula Chronicles (sa seule sortie en Europe, en fait). Le second titre est une légende, puisqu’il s’agit de Castlevania : Symphony of the Night, publié en 1997 sur PlayStation. Cette pépite intègre une dimension RPG, et vous permet de jouer le charismatique fils de Dracula, Alucard ! Oui, « Dracula » à l’envers, pour ceux qui n’avaient pas compris 😉

Je n’ai pas fini SotN !!

Étrangement, pour réaliser ce test, c’est sur Rondo of Blood que j’ai passé le plus de temps. Un titre que, je dois vous l’avouer, je ne connaissais pas. Je suis en effet passé à coté de sa réédition sur PSP, donc c’est sur celui-ci que j’ai décidé de focaliser mon test… On y incarne Richter Belmont, dans une aventure qui se situe chronologiquement juste avant Symphony of the Night (dans lequel on retrouvera d’ailleurs Richter). Le choix de Konami n’est donc pas innocent.

Une démarche assez curieuse de ma part, lorsque l’on sait que Symphony of the Night compte parmi mes jeux vidéo préférés ! Et bien, justement ! Je vous rassure, j’ai tout de même passé quelques heures à jouer avec Alucard… Mais rien de comparable avec la « presque » centaine d’heures que je lui avais accordé il y a quelques années, sur une version US du jeu sur PS1 ! Un jeu que j’ai poncé, limé dans tous les sens… Pour atteindre les fameux 200% de finishment (très exactement 206% même, si je me souviens bien).

Vous comprenez maintenant ? Je n’ai pas insisté sur SotN plus que cela ! Que je vais reprendre néanmoins avec plaisir par la suite… Mais que je me suis surpris à connaître encore par coeur aujourd’hui (localisation des salles, passages secrets, techniques contre les boss…) ! Punaise, que j’aime ce jeu !

On est sur du Castlevania. Autrement dit, ici, on va traverser des niveaux à la manière des plateformers de la série… Combattre des monstres (et des boss) et ramasser des items (certains secrets sont bien planqués). SotN intègre, comme je le disais, des mécaniques RPG, notamment avec du level-up pour Alucard (en gagnant de l’XP)… Et des armes customisables.

Technique : un p’tit coup de pouce n’aurait pas été de refus

C’est maintenant que nous allons toucher au point faible du jeu : sa technique ! Rondo comme Symphony étaient deux merveilles à leurs époques respectives… Mais c’était il y a longtemps ! Et aujourd’hui, ces jeux sont parfaits si vous aimez les portages en pixelart. Sinon, vous risquez de vous frotter les yeux ! Surtout si votre écran est gigantesque !

Car Konami nous propose ici ces deux titres dans leur jus, avec leurs gros pixels et leur jouabilité d’origine. Les mêmes qu’à l’époque, rien de plus, ni cinématiques, ni remake des doublages (parfois loupés sur SotN).

Pas de bonus, ou de musée, pas de musiques ou d’artworks, comme la plupart des éditeurs savent si bien le faire avec leurs compiles rétro (coucou Capcom ou Sega) ! L’éditeur s’est simplement contenté de reprendre les deux jeux d’origine, de boucher les cadres noirs avec des images… Et de vous proposer des filtres (dont un qui lisse sommairement les graphismes, l’autre qui ajoute les lignes des écrans cathodiques, ou balayage). Ne comptez sur rien de plus !! Ah si, pardon : vous pouvez choisir entre des vois en anglais ou en japonais… Ou régler la taille de l’écran (mais pas de full-screen). Mais j’avoue avoir encore un peu la dalle…

Oui, mais…

Très clairement, ces deux excellents titres ne pourront donc compter que sur ce qu’ils ont été autrefois. Les performances de votre PS4 ne leur apporteront rien de plus ! SotN misera donc sur sa durée de vie colossale, son héros Alucard parmi les plus badass du jeu vidéo, et sa dimension RPG tout simplement passionnante !

Pour Rondo of Blood, cela risque d’être plus compliqué ! Le jeu a assez mal vieilli, et même s’il est sublimé par de superbes cinématiques animées, Richter est d’une rigidité… Cadavérique, si j’ose dire. Les fans de rétro (et de Castlevania) seront aux anges… Les autres risquent de déchanter.

Dernier argument qui peut faire pencher la balance : son prix ! Le jeu, seulement disponible en dématérialisé (pas de version physique d’annoncée), est proposé à 19,99€. Bien que le prix soit très attractif, le coté « bonne affaire » ne fera pas forcément l’unanimité, au regard de la qualité décevante de ce portage. C’est le même prix qu’une compile Mega-Man, avec deux jeux de plus et plein de bonus. Il faut aussi relativiser : sur le marché de l’occasion, Symphony of the Night se trouve aujourd’hui entre 100€ et 250€ sur internet…

Au final

Et voici venu le moment de vous pondre un avis qui, je ne vais pas vous mentir, sera plutôt mitigé ! Oui, les deux jeux compilés ici sont des merveilles, pour ne pas dire les meilleurs épisodes de la série. Et tout joueur qui se respecte doit y avoir joué au moins une fois dans sa vie. Mais, au beau milieu des portages à tout va, qui sortent chaque mois sur PS4/Xbox One… Konami ne s’est pas foulé sur ce coup là !

Peut-être l’éditeur se repose t-il sur l’aura gigantesque qui gravite autour de ces deux Castlevania ? Toujours est-il que nous avons affaire ici à un simple portage un peu trop paresseux… Qui ne se donne même pas la peine de vous offrir trois bonus et de doper l’aspect visuel des deux titres (si ce n’est avec un filtre désormais classique).

Si vous êtes fan de la série Castlevania, il va être difficile de passer à coté d’un Rondo of Blood sorti très tard chez nous (sur PSP)… Ou d’un Symphony of the Night juste monumental et cultissime… Mais… Ici avec une amère impression de boulot pas terminé… Personnellement, j’aime tellement la série que j’ai un peu de mal à digérer ce plat un peu fade…


Castlevania Requiem : Rondo of Blood & Symphony of the Night

  • Par Konami.
  • Sur PlayStation 4 (téléchargement).
  • Genre : Plate-forme/RPG/Metroidvania
  • Classification : PEGI 16.
  • Prix : 19,99€.

Castlevania Requiem test

 

On aime :

  • Le monumental Symphony of the Night ♥♥♥
  • Alucard, l’un des meilleurs personnages de jeu vidéo
  • Rondo of Blood enfin accessible en Occident
  • Les voix en Japonais
  • La bande-son : des thèmes mythiques
  • Énorme durée de vie
  • Prix attractif

On n’aime pas :

  • Juste un portage, pas de rehausse technique !
  • Visuellement, ça a pas mal vieilli
  • Pas de bonus : le fanboyisme en berne
  • Pas de plein écran
  • Une page d’accueil on-ne-peut plus austère
  • Rondo of Blood aussi rigide qu’une directrice de pensionnat de jeunes filles
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