Comme chaque année, cette rentrée 2019 va être sportive : du foot, du basket, du hockey… En réalité, en ce tout-début septembre, c’est le rallye qui ouvre le bal ! Nous allons aujourd’hui vous parler de WRC 8, dernier sorti des studios Kylotonn, pour le compte de Big Ben Interactive. Faites chauffer les moteurs !

WRC, qu’est-ce que c’est ?

Si l’on part du principe que, parmi vous, il existe peut-être des personnes qui ignorent encore de quoi nous allons parler aujourd’hui… Une petite piqûre de rappel s’impose ! WRC 8 (comme World Rally Championship) est un simulateur de rallye. Il est même plus exactement le jeu officiel du championnat du Monde FIA de WRC. Comprenez par là que nous allons trouver ici les écuries (ou les équipes) ainsi que les tracés officiels de la saison de rallye.

Aux commandes, pour la quatrième fois, on retrouve un nom qui n’est pas inconnu dans le milieu du simulateur de sport automobile : le Lyonnais Kylotonn Racing Games, spécialisé en la matière. On lui doit par exemple les autres épisodes de la licence, ou encore FlatOut 4, TT Isle of Man, ou V-Rally 4 l’an passé. Autant dire que nous avons affaire à un développeur qui maîtrise son sujet.

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Le jeu est distribué par un éditeur qui, lui aussi, est familier avec la licence (et avec de nombreux jeux de courses) : Big Ben Interactive. La licence WRC faisant office de référence en la matière, c’est en toute confiance que l’on lance le jeu… Dont on n’a pas vu la couleur depuis deux ans (puisque l’an dernier, les équipes se concentraient sur V-Rally 4). Voyons donc si cette pause a été bénéfique pour la licence…

Les 10 premières minutes de jeu

Ici, ce n’est pas vraiment comme si l’on découvrait la série ! C’est donc avec une certaine habitude que je lance le jeu. Je suis un peu comme à la maison ! Et la première destination sera bien sûr la zone de testtest area»)… Une vaste zone ouverte, où vous pourrez faire tout ce qu’il vous plaît, au volant de votre bolide préféré. Y compris changer la météo, ou l’heure de la journée. Notez aussi que, si WRC8 reste un jeu au pilotage très exigeant, la conduite est entièrement paramétrable, et vous permet une approche plus arcade.

Puis, comme à ma grande habitude, je décide de prendre le jeu en main en lançant une spéciale, histoire de me remettre dans le bain… De me réhabituer à une jouabilité qui n’est pas celle d’un Gran Turismo. Et premier bon point : on est bien dans un jeu officiel de la saison WRC. Autrement dit, vous pourrez compter sur 50 équipages, 14 rallyes et plus de 100 spéciales de la saison 2019 (y compris le rallye de Turquie qui remplace celui de Pologne depuis l’an passé). Quatre catégories s’ouvrent à vous : WRC, WRC2, WRC Junior et Bonus (avec des véhicules classiques : Lancia Fulvia HF, Lancia Stratos, Volkswagen Polo R WRC et Proton Iriz R5).

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Assez parlé ! Les commandes me reviennent, je vais enfin pouvoir me lancer ! Alors, cap sur le mode Carrière, qui est celui qui promet la plus grosse durée de vie dans le jeu (sans compter le online évidemment). Et pour bien débuter, selon votre niveau, le jeu vous propose de vous lancer soit en WRC Junior (essais illimités, et tout le monde roule en Ford Fiesta R2), soit en WRC 2 (le nombre d’essai pour les spéciales est limité)… Ce choix étant fait, nous voici dans le garage, mais je vous en parle dans le point suivant…

Un mode Carrière inspiré de F1 2019 ?

Nous y sommes ! Il est maintenant temps d’aborder LE gros morceau du mode solo ! Celui qui va vous occuper un loooong moment ! J’ai nommé : le mode Carrière ! Celui-ci a été considérablement revu à la hausse, avec encore plus de postes à gérer ! Et sur ce point précis, j’ai comme une envie de comparer ce WRC 8 au jeu de courses qui, pour moi, fait office de référence en matière de gestion : F1 2018 ou 2019 (de Codemasters). Et croyez-moi, c’est une bonne chose !

En effet, ce mode carrière a été entièrement repensé. Vous allez désormais devoir gérer le calendrier, le recrutement et management de votre staff (mécaniciens, ingénieurs, équipes médicale et météorologue, directeur financier…)… Sans oublier l’aspect qui m’a fait comparer WRC8 à F1 2018 : les points gagnés et qui vont venir alimenter la section R&D (recherche et développement) pour améliorer les performances de votre bolide. Comme chez Codemasters, vous allez dispatcher ces points sur un arbre de compétences assez copieux. Mais ces points peuvent aussi servir à améliorer les compétences et la forme de votre staff. C’est pour cette raison que l’arbre de compétences se divise en quatre familles : Écurie, équipe, performances, fiabilité.

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Au bout de quelques heures de jeu en mode carrière, les premiers défauts apparaissent. À commencer par le fait qu’il vous est impossible de changer la difficulté une fois votre carrière lancée. Pour un joueur qui connaît la licence, ça peut passer. Mais pour un débutant, qui aura découvert ce titre avec le mode carrière, premier choix logique qui vous est suggéré, il faudra bien choisir, un retour sur la difficulté n’étant pas possible ensuite. Et je pense que beaucoup se feront avoir ! Alors, puisque vous gérez votre calendrier, n’hésitez pas à planifier un maximum de séances d’essai pour vous perfectionner !

Que la jouabilité soit punitive, soit ! Mais que le jeu le devienne dans les règles qu’il impose… Ça peut rebuter ! Je m’explique : si vous n’obtenez pas les résultats satisfaisants (ni assez de points de réputation) pendant votre carrière, votre équipe peut vous licencier. Avec, de ce fait, l’obligation de relancer votre carrière depuis le début, en perdant toute votre progression. Un peu cruel, et surtout pas très logique, tout ça ! Il aurait en effet été plus réaliste de vous rétrograder, du WRC2 au WRC Junior, par exemple. Mais ici, la sanction est radicale, et tombe sans préavis.

Une physique améliorée

La physique des véhicules a été améliorée, c’est un fait. On ressent davantage le poids, la vitesse… La modélisation des véhicules est très agréable à regarder… Le jeu est nettement plus beau que ses prédécesseurs, et fourmille de petits détails (comme des drones qui vous survolent). Et vos bolides seront aussi agréables à entendre (avec un son moteur encore plus réaliste en vue intérieure). Les sensations sont jouissives, en vue à la troisième personne (proche ou éloignée), mais encore plus en vue intérieure. On est vraiment dans la voiture !

Et que dire de la météo dynamique, autre nouveauté de cette mouture, qui apporte encore plus de réalisme aux spéciales ? D’un départ sous le soleil, vous pouvez finir l’épreuve sous la pluie. Visuellement, le résultat est saisissant, avec les flaques qui se forment en temps réel sur la piste, l’intensité de la pluie qui va crescendo, le ruissellement sur votre pare-brise et la perte d’adhérence sur la piste. Mais cet aspect n’est pas là que pour faire joli. Et il va vous contraindre à mieux penser la gestion de vos pneus… Sous peine de perdre de précieuses secondes à l’arrivée (si votre voiture part toujours en glisse, ça vient d’un mauvais choix de pneumatiques 😉 .

En revanche, le réalisme n’est pas vraiment d’actualité en termes de représentation des dégâts (paramétrables, de «franchement pénalisants» à «juste esthétiques»). S’ils se font bien ressentir sur la conduite (quand ils sont activés), leur matérialisation se contente du strict minimum, avec quelques débris lâchés sur la piste, mais rien de plus.

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Cependant, on ne pourra s’empêcher de relever quelques petits défauts d’ordre technique. À commencer par un clipping plus ou moins prononcé selon le mode d’affichage choisi. Et lors des replays, ça crève les yeux. Ce sont tout simplement des éléments du décor entiers qui popent sous vos yeux. De même, et bien qu’il ne soit qu’accessoire, le public sur les bords de la piste, manque aussi parfois de crédibilité. Il est là, mais ne semble s’activer qu’à votre passage. Les fumigènes semblent eux aussi se déclencher uniquement lorsque votre véhicule arrive sur la zone… Encore une fois, les replays font davantage ressortir ces défauts.

Sur le plan sonore, on pourra aussi reprocher un copilote parfois trop robotique, qui semble se demander ce qu’il fait là (du moins pour ce qui est de la VF). De même, contrairement aux sons moteurs réalistes, le son peut sembler parfois étrange lorsque vous franchissez des flaques d’eau.

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Certains puristes pourront aussi critiquer le fait que, si le jeu propose les paysages officiels de la saison, les tracés des spéciales ne correspondent pas à ceux de la réalité. C’est un fait, mais les développeurs se sont exprimés à ce sujet. C’est un choix de leur part, afin de dynamiser les courses, notamment en les raccourcissant et en tuant la monotonie qui peut s’installer sur certaines pistes. Et croyez-moi : certaines spéciales sont effectivement longues dans le jeu. Je n’ose imaginer si nous devions faire le parcours réel…

Pour revenir sur la jouabilité, WRC8 retrouve des écueils qui trainent depuis quelques éditions maintenant. Comme par exemple ces éléments sur le bas coté, qui peuvent sans raison vous stopper net. Autant il est possible de traverser certains éléments (barrières), autant vous pourrez aussi faire des vols planés pour être passé sur de la rocaille. Et comme dans MXGP2019, testé ici, la moindre sortie, le moindre écart se solde par un respawn qui vous fait perdre entre 7 et 9 secondes au chrono général. Pas d’autre choix que de réaliser le parcours parfait !

Un contenu copieux

Le mode solo vous a occupé un long moment ? Il est maintenant temps de regarder ce que le jeu propose du coté du multijoueur. Car oui : dans WRC8, quand il n’y en a plus, il y en a encore ! Mais avant de commencer, j’aimerais attirer votre attention sur un mode que propose le jeu de Kylotonn, hélas devenu rare de nos jours : un mode 2 joueurs en local, en écran splitté. Tellement rare de nos jours que l’on prend, sans discuter 😉

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Du coté du multijoueur, donc, les challenges hebdomadaires et l’eSports WRC sont de retour, plus difficiles et encore plus compétitifs. Pas vraiment une surprise tant ces modes ont contribué au succès de WRC 7, lui assurant une longévité toujours d’actualité. Le online de WRC7 étant encore joué aujourd’hui par une solide communauté. On ne sera donc pas surpris par les similitudes entre les modes online des deux derniers épisodes en date.

Attendre pour publier notre test nous aura permis de tester le mode online, nerf de la guerre pour ce qui est de la prochaine saison eSport du jeu. Et, bonne nouvelle, le mode en ligne est stable. Avec toutefois un gros bug à corriger une fois en piste : les fantômes adverses peuvent, en cas de sortie de piste, projeter des obstacles (rochers, barrières…) qui vont venir vous emm¥⊇±©… Une grosse incohérence à corriger avec un futur patch…

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Le online, ce sont aussi les défis hebdomadaires, qui viennent d’ouvrir. Vous allez y affronter d’autres joueurs, en tentant de décrocher un chrono pour obtenir des points de réputation, selon votre classement. Comme leur nom l’indique, ils changeront chaque semaine. Et au moment d’écrire ce test, j’ai pu tester celui de Monte Carlo, avec je l’avoue, un challenge plutôt relevé. Il est simple de finir l’épreuve… Mais beaucoup plus difficile d’aller chercher une bonne place au classement ! Pour ce qui est du championnat eSport, il devrait en toute logique être lancé en début d’année, en même temps que le vrai championnat (visiblement privé de Tour de Corse en 2020)… Dont la première épreuve devrait se jouer entre le 20 et le 26 janvier à Monte Carlo (on attend toujours le calendrier officiel).

Au final

Quand, après avoir passé des heures entières sur un jeu de rallye, on rallume la console toujours avec le même plaisir et la même impatience… C’est qu’il y a quelque chose de plutôt réussi dans l’équation ! Une manière de dire qu’avec ce WRC8, Kylotonn nous propose une mouture réussie, et vraiment convaincante. Je ne suis pas fan de rallye, et pourtant j’adore… Je n’ose imaginer le pied que va prendre un fan !

Le jeu est accessible, chouette à regarder, sa nouvelle météo dynamique convaincante… Et d’une durée de vie exemplaire. Rien que son mode carrière vous promet des heures entières, à la fois de pilotage mais aussi de gestion. Comme écrit plus haut, cette version 2019 du mode carrière peut être comparée à celle de F12018/2019 pour sa richesse et sa durée de vie. Et c’est une très bonne chose, croyez-moi !

Globalement, et après une année de pause, WRC 8 revient en très grande forme. Aussi beau que bon, à la fois technique et accessible, il est le jeu de rallye que nous attendions… Faisant même jeu égal avec DiRT sur des points qui laissaient autrefois l’avantage au titre de Codemasters. Si vous aimez les courses ou plus particulièrement le rallye, WRC 8 est un jeu à posséder !


WRC 8 : The official Game

 

Points positifs :

  • La saison officielle WRC
  • Grosse durée de vie
  • Plutôt joli à regarder
  • Plutôt agréable à écouter
  • Génial à piloter
  • Le mode carrière très poussé
  • La météo dynamique
  • Un online stable

Points négatifs :

  • Des bugs d’affichage
  • En Carrière, pas possible de revenir sur le niveau de difficulté
  • Encore quelques mauvaises surprises sur le bas-côté
  • Les dégâts pas toujours crédibles
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