Disney Infinity est mort et enterré depuis longtemps, on n’a pas entendu un Skylander respirer depuis des mois… Sur le terrain des jouets-vidéo, la voie est libre ! Ubisoft se lance à son tour sur ce marché juteux ! Avec Starlink : Battle for Atlas, on remplace les créatures par des vaisseaux spatiaux… Et c’est parti pour la grande aventure intersidérale…

Les « jouets-vidéo » sont-ils devenus obsolètes ?

Cela faisait un moment que l’on n’avait pas entendu parler de « jouets-vidéo » ! Vous savez, ces jeux qui interagissent avec des figurines que vous collectionnez séparément. Au point que l’on se demandait si ce genre n’était pas tombé en désuétude. Tous les braves combattants étant tombés sur le champ de bataille.

Souvenez-vous : il y a quelques années, c’était la guerre ! D’un coté, nous avions Activision avec ses célèbres Skylanders, que Disney Interactive avait essayé de contrer avec son Disney Infinity, qui sera le premier à tomber après sa mise à jour 3.0 qui incluait les personnages de la franchise Star Wars, fraîchement avalée par Disney.

Une chaise s’étant libérée, la place était sitôt occupée par Lego, avec son Lego Dimensions, qui à mon sens était plutôt une chouette réussite. Mais à son tour, Lego a baissé les armes et Lego Dimensions s’est arrêté il y a plus d’un an maintenant. Du coté du mastodonte d’Activision, pas de signe de vie depuis Skylanders Imaginators, que nous avions testé à l’automne 2016 (si ce n’est un Skylanders sur mobiles).

Dans cette liste à la Prévert, vous remarquerez que je ne parle pas des Amiibo de Nintendo. Car si, effectivement, ces figurines offrent une interaction avec nombre de jeux Switch ou Wii-U… Ils appartiennent, selon moi, davantage à la collection qu’au « jouet vidéo » à proprement parler… On est donc parti aujourd’hui, avec un tout nouvel acteur sur ce créneau…

Ubisoft entre dans le game

C’est donc au beau milieu des cadavres que débarque aujourd’hui l’éditeur des Lapins Crétins et d’Assassin’s Creed, avec une toute nouvelle franchise : Starlink – Battle for Atlas. Balayant les corps sans vie de Disney Infinity ou de Lego Dimensions, Starlink veut donc se faire sa place sur un créneau qui, à en croire Ubisoft, a encore sa place sur vos consoles.

En gage de confiance, on peut se rassurer en revoyant la mine réjouie de Shigeru Miyamoto (le papa de Mario), lors de l’annonce du jeu, tandis qu’Yves Guillemot lui remettait une figurine de l’Arwing de Fox McCloud, lors du dernier E3. Peut-être est-ce un détail, mais lorsque Nintendo valide un projet auquel il est en partie associé… C’est que le géant japonais a estimé que le projet était suffisamment solide pour que ses personnages emblématiques y apparaissent !

C’est donc le 16 octobre dernier que débarquait Starlink, peu avant les fêtes de fin d’années, histoire de ne pas louper la hotte du Père Noël. Ubi était donc au rendez-vous cette année au pied du sapin…

Le craquage, c'est maintenant !
Avec un pack de démarrage entre 60€ et 70€ selon les revendeurs, on peut hésiter à craquer. Mais pas en ce moment ! Car en pleine période de soldes d’hiver, de nombreuses enseignes « cassent » les prix sur Starlink. Avec des packs de démarrage à 29,99€, des vaisseaux à 14€ ou des packs d’armes à 7€ (je vous laisse chercher autour de chez vous)… Si vous voulez craquer pour Starlink, c’est sans doute le bon moment…

Starlink, ça parle de quoi ?

Le scénario de Starlink est loin d’être le plus original. Il a été écrit à hauteur de son public, à savoir les enfants. Pourtant, pour un adulte fan de SF, il fait le job, et certains y verront même pas mal de références, tant cinématographiques que vidéoludiques. Pas original, donc, mais vraiment plaisant ! Si vous avez plus de 15 ans, vous n’allez pas bondir sur votre canapé, mais vous allez passer un bon moment…

Starlink : Battle for Atlas nous emmène dans le système stellaire Atlas. Un système à trois étoiles situé dans les Pléiades. Il renferme sept planètes que vous pouvez visiter en toute liberté et sans aucun temps de chargement : Kirite et son désert, le paradis mortel de Haven, le monde sépulcral de Necrom, l’étendue glacée de Tundria, l’utopie paisible de Sonatus, la jungle bactérienne de Vylus ou encore les terres volcaniques d’Ashar.

Selon le pack ou le vaisseau que vous utilisez, vous incarnerez l’un des membres de Starlink. Une équipe de pilotes interstellaires héroïques tels que la nouvelle recrue Mason Rana (livré avec le pack de démarrage), Calisto, Hakka, Judge, Shaid ou encore Levy McCray (doublé par Norman). Ceux-ci parcourent l’univers à bord du gigantesque vaisseau Equinox. Jusqu’à ce qu’ils subissent une terrible attaque du maléfique Grax…

Pour le reste du scénario, on est dans du « très classique » avec des rebondissements prévisibles, et un scénario qui glisse tout seul. Sans se prendre la tête, sans vous engager dans un grand débat métaphysique… Le script de Starlink est accessible de 7 à 77 ans. Et si je suis habituellement pointilleux sur cet aspect, je suis ici beaucoup plus tolérant, dans la mesure ou le dernier né d’Ubisoft fait le job, et le fait bien ! Au niveau du gameplay, Starlink est principalement un shooter, qui vous proposera aussi des phases d’exploration, et quelques passages de plate-forme…

Il va falloir bricoler maintenant !

Le pack de démarrage de Starlink se compose de différents éléments, qui viennent compléter le jeu soigneusement rangé dans sa boite :

  • Un vaisseau
  • Un personnage
  • Des armes
  • Un socle pour votre manette.

Vous devrez tout d’abord fixer le support sur votre manette. Puis, y glisser le personnage. Enfin, celui-ci sera recouvert par le vaisseau. Avec une manette qui vient de doubler son poids, vous voilà parés pour la grande aventure. Il ne reste plus qu’à laisser le jeu scanner votre engin, en temps réel.

Et les armes, me demanderez-vous ? Elles se fixent au bout des ailes de votre vaisseau. Et pendant la partie, vous pourrez les changer à loisirs, selon la situation. Certains ennemis seront plus sensibles à des armes de feu, d’autres à la glace… En fonction de l’adversaire, vous pourrez démonter, puis remplacer vos puissants canons.

Notez aussi que, pendant votre partie, tout est modulable ! Les armes, mais aussi les ailes. Vous pouvez ainsi déboîter les ailes de votre vaisseau, pour les remplacer par celles d’un autre. Et ainsi obtenir un aéronef totalement improbable. Et bien entendu, le jeu reconnaît vos manips en temps réel, pour afficher à l’écran ce que vous tenez entre les mains ! Starlink, c’est comme le petit-train : c’est pour les enfants, mais c’est papa qui risque de jouer avec…

Versions physique et digitale

Starlink : Battle for Atlas est disponible en deux versions : physique et digitale. La première est le pack décrit plus haut. Mais si vous n’avez pas envie d’installer un coffre à jouets dans votre salon, vous pouvez aussi opter pour une version digitale. Elle embarque encore plus d’items (plusieurs pilotes et vaisseaux, une dizaine d’armes…), en nombre variable selon que vous choisissiez la version normale ou deluxe… (voir le détail ici).

Mais la version digitale est, à tout moment, compatible avec les objets physiques (il faudra alors acheter un support-manette et les vaisseaux désirés, vendus séparément). De même, il est possible d’utiliser des items digitaux sur la version physique. Vous pouvez d’ailleurs aussi scanner des vaisseaux physiques, pour en garder une copie numérique pendant sept jours (idéal sur Switch en mode nomade)… Ou aussi scanner les jouets d’un ami, pour les essayer sur votre version. Les possibilités sont multiples, et Starlink vous permet ainsi de jouer sans forcément investir dans toute la collection. Il est d’ailleurs possible de finir le jeu avec le simple pack de démarrage… 

No Man’s Starlink

Avec son level-design délicieusement rétro et ultra-coloré, et avec ses grosses bébêtes à scanner et inventorier, c’est la référence qui a fait « tilt » dans ma tête, dès lors que j’ai exploré ma première planète. Ma première réflexion a été de me dire que Starlink est, visuellement parlant, un No Man’s Sky mais en plus vivant.

Pour le reste, le jeu est un shooter on-ne-peut plus classique, qui va vous envoyer de mission en mission, avec des points à rejoindre sur une planète qui se découvre au fur et à mesure… Et des missions, entrecoupées de collecte de matériaux (avec quelques quêtes FedEx redondantes). Et comme dans No Man’s Sky, vous pouvez vous envoler pour quitter l’orbite de la planète (sans temps de chargement)… Puis ainsi rejoindre les étoiles pour quelques batailles épiques au milieu des champs d’astéroïdes…

Mais contrairement au jeu de Hello Games, on ne subira pas ici les ralentissements, ou l’affreux combo aliasing/cliping qui fait apparaître les éléments du décor à deux mètres devant vous. Techniquement, Starlink est un jeu plus que correct, qui tourne sans embûches sur ma bonne vieille PS4 classique. Il peine parfois à cause d’un grand nombre d’éléments à afficher, mais sans réel incident. Si je devais pinailler sur la réalisation, je pointerais sans doute un HUD (les infos de santé, armes… Qui apparaissent à l’écran) un poil trop bordéliques à mon goût…

Quelle est la meilleure version ?

Voici une question assez délicate, mais que vous vous êtes sans doute déjà posée. Le jeu étant disponible sur plusieurs supports, pour laquelle faut-il craquer ? Et bien, pour vous faire une réponse de Normand, j’aurais tendance à vous dire que tout dépend de vos goûts !

En effet, je ne vais pas vous mentir : la version PS4 ou Xbox One est clairement au dessus du lot, graphiquement parlant. Même si le jeu n’est pas le plus beau que l’on ait vu (bien qu’il tienne la route), il reste légèrement mieux optimisé sur PS4 et Xbox One que sur Switch.

Vous pourriez donc penser que le choix est fait ! Mais… Car il y a un « mais » … La Switch a un gros argument à son avantage : son coté collector ! Car la nomade de Nintendo sera la seule à vous proposer un vaisseau (et son personnage) que vous ne trouverez nulle part ailleurs : L’Arwing et Fox McCloud, de la célèbre série de Nintendo Starfox ! Et rien que pour cela, j’aurais tendance à préférer la version Switch !

Ce jeu va t-il vous coûter un bras ?

Les parents dont les enfants ont déjà collectionné des Skylanders ou autres « jouets vidéo » le savent déjà ! Le modèle économique de ces titres repose sur l’envie de collectionner provoquée chez les enfants… Et sur des passages en caisse qui ne sont pas compatibles avec les fins de mois qui tombent dès le 15 ! Et si votre petite tête blonde s’entiche de ce nouveau joujou, vous risquez de vous fâcher avec votre banquier.

Car si le titre est jouable avec son kit de démarrage, qui offre un vaisseau, un personnage et des armes modulables… Vous vous doutez bien que vos magasins préférés dégueulent de packs à acheter pour compléter sa collection. Allez, on va vous faire mal, voici la douloureuse :

  • Un vaisseau supplémentaire coûte environ (en moyenne) 30€.
  • Comptez entre 12 et 15€  pour un kit d’armes
  • Un personnage supplémentaire ? Comptez autour de 10€.
  • N’oubliez pas environ 20€ pour un support-manette supplémentaire, pour jouer en multi…

Il est cependant bon de rappeler que Starlink est jouable AVEC ou SANS ses figurines (lire plus haut). Vous n’êtes donc pas obligés de collectionner tous les accessoires pour plier l’aventure ! Un énorme point fort par rapport à la concurrence. Cependant, on ne peut pas occulter l’aspect financier de cette collection car, croyez-moi, votre enfant, lui, va vouloir en posséder un max, mais pas virtuellement !

Norman au doublage ? « FAUX » ! Ah si, pardon !

Avant la sortie du jeu, Ubisoft s’est empressé de communiquer sur le doublage français. Et en particulier celui de Levi McCray, doublé par le célèbre YouTubeur Norman. Une excellente nouvelle pour les fans, mais… Hélas, il s’agit ici d’un argument purement commercial. N’espérez pas plus !

Car si c’est toujours un plaisir de retrouver Norman, il n’est pas ici le personnage que vous attendez sans doute. Il lit soigneusement le texte qui lui a été confié, sans réelle originalité et sans vraiment sortir des clous. Les fans attendaient sans doute du Norman, avec son humour, son ton décalé et une bonne dose d’auto-dérision… Ils n’auront ici que le personnage de Levi McCray, trop cliché pour sortir du lot.

Au final, l’apparition de Norman dans le jeu reste très anecdotique. On essaye de reconnaître sa voix, mais on oublie vite son personnage, très lambda dans cet univers très stéréotypé. Ceci dit, je n’ai pas testé le Levi McCray en version jouable… Peut-être est-il plus intéressant une fois branché sur votre manette ? Car si les doublages français semblent parfois peu inspirés, les héros se dotent de quelques punchlines plutôt sympas dès lors que vous les jouez…

Au final

Starlink : Battle for Atlas est un jeu très sympa à faire si vous êtes un enfant, ou un joueur occasionnel. Vous serez happé par son univers aux allures de Space-Opéra, par ses biomes très variés, par ses mondes très colorés… Ou encore par ses missions très agréables à faire, manette (et vaisseau greffé dessus) en main. On ne s’ennuie pas, le jeu va vous tenir en haleine pendant pas mal d’heures…

Mais pour le jeu d’Ubisoft, les choses se compliquent si vous êtes un joueur aguerri. Si vous avez l’habitude de pratiquer d’autres titres s’inspirant de SF, le scénario va vite vous sembler trop classique, vous ne pourrez vous empêcher de trouver des repompes sources d’inspiration ici et là… Mais c’est surtout la redondance du titre qui risque de vite vous refroidir… Starlink deviendra alors un bon jeu, bien sympa, mais que vous oublierez sitôt terminé…

Le jeu est donc dans la moyenne, mais regagne quelques bons points. Parce qu’il est à ce jour le seul « jouet-vidéo » encore opérationnel (bien que Skylanders Imaginators soit toujours là, si si), j’ai décidé d’accorder un point supplémentaire à Gryffondor Starlink ! Et un autre car il permet aussi de jouer sans acheter forcément toutes les figurines (les économes apprécieront)… Le jouet-vidéo n’est pas mort, et il a encore des choses à nous raconter… Reste à savoir pour combien de temps…


Starlink : Battle for Atlas

 

On aime :

  • Une aventure plutôt sympa
  • Aussi jouable sans les figurines
  • Les cut-scenes agréables à regarder
  • Les vaisseaux joliment designés
  • Des musiques pas mémorables, mais qui font le job
  • L’absence de temps de chargement
  • Visuellement, le jeu est plutôt chouette

On n’aime pas :

  • Économiquement, ça va vous coûter un bras (si votre enfant veut collectionner)
  • Le doublage par Norman, très anecdotique, et des doublages VF qui manquent parfois d’inspiration
  • Un HUD un peu trop fouillis
  • Scénario assez générique
  • Missions vite redondantes
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