Avec Pushy and Pully in Blockland, la Switch se dote d’un nouveau jeu de réflexion délicieusement rétro. Tout en gros pixels, le jeu de Resistance Studio réveille des sensations que l’on n’avait que rarement retrouvées depuis les années 80-90. Vous savez ? L’époque pendant laquelle on s’éclatait sur les Bomberman

La touche des années 80- 90

Disponible sur PC, PS4 (bientôt), Xbox One et Switch, Pushy and Pully in Blockland est le premier jeu développé par Resistance Studio, basé à Amsterdam. Et il suffit de quelques minutes de jeu pour se dire que l’équipe de développement a dû, dans sa jeunesse, se doper à la série des Bomberman ou Adventure of Lolo (NES), voire, pour les plus anciens, Mole Mania, sur Gameboy ! Ce sont en tout cas les références qui me sont immédiatement venues en tête en découvrant ce Pushy and Pully. Et c’est une très bonne chose.

Pour ce premier jeu, Resistance Studio s’inspire clairement des hits des consoles 8 et 16 bits. Et ce titre tout en pixel-art respire la passion pour le jeu vidéo. Loin des grosses productions et des carnets de chèques bien dodus, le jeu mise sur la simplicité, tant en termes de graphismes que de jouabilité.

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Vous l’avez compris, nous allons donc parler d’un jeu entre arcade, réflexion, puzzles… Dans la pure tradition de ce qui se faisait autrefois sur arcade, ou pour des parties multijoueur endiablées sur consoles. Et si j’insiste sur cette notion, ce n’est pas innocent : à chaque instant, et continuellement, Pushy & Pully réveille la nostalgie qui sommeille en chacun de nous.

Perdus dans l’Espace

Dans un monde de gros pixels, tout coloré et tout kawaï… Le joueur incarne Pushy et Pully, deux enfants à bord de leur vaisseau spatial. Mais soudain, c’est le drame ! Patatras ! Leur vaisseau se fait dégommer, et nos deux héros se retrouvent naufragés à Blockland… Une planète où… Il y a des blocs partout (merci Cap’tain Obvious pour cette précision).

Dès lors, votre objectif sera d’enchaîner les niveaux, chacune des cinq zones du jeu étant gardée par un boss. Dans quel but me demanderez vous ? Et bien… Tout simplement de récupérer les pièces de votre vaisseau, pour pouvoir repartir vers de nouvelles aventures…

Aujourd’hui, en 2020, le scénario vous semblera sans doute bien naïf, avec un pitch enfantin qui tient sur un post-it. Mais une fois encore, cette narration très sommaire s’inscrit dans la veine des hits des années 90. Mais si, souvenez-vous : ces jeux sur consoles 16 bits qui plantaient le décor en trois images fixes… Depuis le début de ce test, j’ai comme l’impression d’avoir rebranché ma bonne vieille Super-Nintendo… Et j’avoue que j’aime ça !

Du gameplay à l’ancienne

Si le jeu me fait irrésistiblement penser à Bomberman dans son aspect visuel, il en est de même pour son gameplay… Si ce n’est qu’ici, vous ne lancez pas des bombes. Cinquante niveaux labyrinthiques, dessinés à la main, s’offrent à vous. Votre personnage (ou « vos » puisque le jeu est aussi jouable à 2 en co-op) a la faculté de déplacer des blocs sur les axes horizontal ou vertical. Et écraser les ennemis sur la trajectoire des blocs est une possibilité. Mais ça ne suffit pas toujours…

Car les monstres sont soit en perpétuel mouvement, soit protégés par d’autres blocs, inamovibles. Alors, les développeurs ont emprunté une autre mécanique, cette fois aux Match-3 : Si vous réunissez trois blocs identiques, ils vont se transformer en item, selon leur couleur et le motif qui les orne. Une bombe, un diamant qui vous offre des points de score… Et comme dans Bomberman, vous disposez d’un temps limité pour finir le niveau : lorsque la fin du temps imparti arrive… Vous vous en rendrez compte par vous même 😉 À contrario, lorsque vous bouclez un niveau, le jeu vous note, avec un système d’étoiles (trois étant le maximum à obtenir).

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L’hommage aux jeux 8 et 16 bits ne pourrait être parfait si un boss ne gardait pas chacune des cinq zones du jeu. Et qui dit boss dit aussi technique un peu plus élaborée pour en venir à bout. Alors, observez ses mouvements, ses paterns… Et trouvez l’item qui en viendra à bout. Car il faut reconnaître que, sur mes premières parties, j’ai parfois galéré sur des boss qui peuvent s’avérer longs. Non pas que le combat soit interminable… Mais la manip nécessaire loupe parfois, alors il faut recommencer en espérant ne pas se faire toucher entre temps.

Pour son gameplay, Pushy & Pully est assez réussi, avec une difficulté croissante et une bonne progressivité, par des puzzles qui se complexifient au fil du jeu. Les personnages se contrôlent globalement plutôt bien… Malgré une relative lenteur et une rigidité qui proviennent elles aussi des années 90. En revanche, rien à dire au niveau de la réalisation : ça tourne proprement, sans bug et sans difficulté majeure.

Vous pouvez aussi vous procurer l’OST

La bande-originale du jeu a été composée par José Ramón « Bibiki » García. Bien que les thèmes soient assez répétitifs (en gros, un pour chacun des dix niveaux de chaque monde, et un par boss), ils sont à l’image du jeu : très colorés, enfantins… Et collent parfaitement à l’ambiance pastel de Pushy & Pully.

Et si vous êtes dans le trip, sachez que vous pouvez vous procurer l‘OST du jeu via Steam. Il vous en coûtera 3,99€, pour les 12 pistes qui la composent.

Des points à améliorer ?

Très clairement, avec un menu Play, des Options et des classements… Le plus gros défaut de Pushy & Pully est son contenu. Pas de mode aventure, pas d’épreuves alternatives ou de modes variés pour le multijoueur, pas d’histoire approfondie… Voilà une réminiscence des années 90 dont on se serait passés volontiers en 2020. Certes, le jeu nous offre le strict minimum, mais rien de plus, et c’est bien dommage. D’autant que si vous jouez en solo, l’aventure se plie en un peu plus de 3 heures grand max (vous débloquerez alors le « select-stage » ) !

Certes, le jeu porte le nom de deux héros… Mais le standard aujourd’hui, pour le jeu multi, est de nous proposer de jouer au moins jusqu’à quatre, et non à seulement deux joueurs. Si Resistance avait la bonne idée, avec une prochaine mise à jour, de proposer un mode 4 joueurs… Vos soirées console entre potes en deviendraient bien différentes. Et si cette remarque peut sembler n’être qu’un détail, cet aspect pèsera pourtant dans le choix de certains, au moment de valider ou non leur panier.

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Enfin (et on va cette fois aller dans le sens des développeurs), on a cru à un moment que son prix était soit un bug, soit une blague ! Généralement, nous avons l’habitude de voir des studios qui ont tendance à surcoter leurs jeux. Ici, Resistance Studio prend le parti de proposer son soft pour 9,99€ seulement, quel que soit le support. Ce qui en soit est très abordable, et nous offre un rapport qualité-prix honnête. Et dans lequel le joueur est gagnant : Resistance n’est pas un gros studio, et au regard du produit final proposé, nous aurions signé même avec 5€ de plus

Au final

Pushy and Pully in Blockland n’est clairement pas le jeu sur lequel je me serais arrêté, en visitant le store. Pourtant, une fois installé sur la console, et une fois lancé… Le jeu se révèle être une bonne surprise. Un titre qui a beaucoup plus d’aspects positifs à faire valoir que de points négatifs.

Mais attention : la recette a fonctionné parce que je suis un passionné de rétro-gaming, et un nostalgique de l’époque des 16 bits. Si vous n’aimez ni les gros pixels, ni l’ambiance des jeux d’avant le support CD… Il y a des chances que vous adhériez moins à ce voyage, voire pas du tout. De plus, Pushy & Pully est parfait en multi, peut-être plus vite lassant en solo. Alors si vous n’avez pas d’amis, il y a des chances que sa durée de vie en prenne un coup. Mais le constat est là : si vous accrochez, il vous rendra aussi accro qu’un match-3…

L’essai est donc transformé pour Resistance Studio, que l’on espère bien retrouver bientôt pour de prochains jeux… Toujours est-il que je vous avoue avoir passé un très bon moment. L’expérience est très satisfaisante, et un amateur de rétro ne pourra que signer pour cette aventure pixélisée et haute en couleurs. D’autant qu’à ce prix, le joueur en ressort gagnant, quoi qu’il en soit.


Pushy and Pully in Blockland

Testé sur une version Switch, fournie par l’éditeur.
Points positifs :
  • Jouable à 2 en co-op, en local
  • 50 niveaux à explorer
  • Visuellement très coloré et tout mimi
  • Des puzzles variés et qui deviennent complexes
  • Des niveaux dessinés à la main
  • L’ambiance sonore dans le thème et dans le ton
  • Un puzzle-game feel-good
  • Un prix honnête, peut-être même sous-coté
Points négatifs :
  • Un contenu un peu limité
  • Du multijoueur seulement à 2
  • Intérêt plus limité en solo
  • Les thèmes musicaux répétitifs
  • Durée de vie solo
  • Quelques soucis de lisibilité dans certains niveaux un peu trop chargés