Avez vous déjà entendu parler de Potion Permit ? Un RPG de simulation/gestion ouvert en pixel-art développé par MassHive Media et édité par PQube. Il est disponible depuis fin septembre sur PS4 (et PS5), XBox, PC et Switch. Toujours pas ? Alors, il faut que je vous en parle !

Bienvenue à Moonbury !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les alchimistes, ou les apothicaires, n’ont pas vraiment bonne presse dans le petit village de Moonbury. Tantôt considérés comme des escrocs, tantôt comme les responsables d’un incident survenu il y a quelques temps… Les villageois préfèrent miser sur la science et sur la médecine traditionnelle, plutôt que par ce qui, à leurs yeux, relève de la magie et de forces obscures.

Oui mais voilà : lorsque la fille de Ryer, le maire, tombe gravement malade, mais que les médecins ne parviennent pas à la sauver malgré de nombreuses tentatives… Devinez un peu qui l’on vient chercher, qui on appelle ? Nan, pas les Ghostbusters… On appelle, bien évidemment… Un apothicaire !! Et là, il n’y a plus de charlatanisme ou de méfiance qui tienne !! Le sort de Moonbury est entre vos mains, et vous pourriez vite mettre la ville à vos pieds… Si ce n’est que ce n’est pas votre genre ! Vous êtes plutôt du genre à aider, à prendre soin des habitants… C’est d’ailleurs pour ça que l’Association Médicale vous a désigné : parce que vous êtes le meilleur ! Il est temps d’emménager, accompagné de votre fidèle toutou.

Atelier Harvest Moon(bury)

Pour faire simple et vous donner une bonne vision d’ensemble, Potion Permit, c’est un peu comme si la série des Atelier de Gust avait un enfant avec Harvest Moon. De Harvest Moon, on retrouvera l’aspect jeu bac à sable et gestion, que l’on suit au fil du temps, en mode peinard. La série Atelier est quant à elle, bien évidemment, une référence à l’alchimie, qui va vous permettre de concocter des potions dans votre grand chaudron. C’est le cœur même du jeu que de créer des potions pour soigner vos habitants quand ils en ont besoin… Et plus vous progressez, plus vous augmentez votre expérience, et plus vous débloquez de nouvelles recettes.

La boucle de gameplay suit un cheminement précis, qui va se répéter au fil de vos missions. Un habitant tombe malade. Vous allez devoir l’ausculter et établir un diagnostic, afin de choisir le bon traitement, celui qui colle au mieux avec les symptômes que vous avez notés (en fait, vous ne choisissez pas, la recette est affectée automatiquement une fois la maladie déterminée). Attention : pour chaque patient, vous ne disposez que d’un nombre de jours limité pour agir. Il est matérialisé par un chiffre au dessus de leur tête.

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Pour concocter votre remède, vous allez devoir vous procurer des ingrédients, soit en les trouvant en ville ou en dialoguant, soit en les lootant sur des monstres (votre chien vous aide aussi à en trouver certains dans la forêt). Une fois les ingrédients obtenus, il faut les préparer. Et là, une nouvelle mécanique entre en jeu. Dans une phase qui ressemble à un Tetris, vous devez empiler vos items élémentaires (feu, eau, air, etc) et faire coïncider leur forme avec un modèle prédéfini. Si vous guérissez votre patient, vous marquez des points et votre réputation augmente. À l’inverse, si vous échouez, le malade ira se faire soigner en ville et vous perdrez du crédit, ou plutôt des points de réputation, aux yeux des villageois.

Si je comparais plus haut le jeu Harvest Moon, on pourrait pousser l’analogie encore plus loin avec le système d’écoulement du temps, avec ses semaines découpées en jours. Vous disposez d’un temps limité pour accomplir vos actions, et à la fin de chaque journée, vous devez rentrer dormir. Ce qui vous permet de récupérer votre barre de vie, et de recharger votre barre d’énergie. La première se vide quand un monstre vous touche, la seconde quand vous accomplissez une action. Prenez garde aussi au fait que chaque magasin, chaque bâtiment de Moonbury n’est pas tout le temps ouvert. Chacun a des horaires d’ouverture, et des jours de fermeture dans la semaine…

Un jeu contagieux ?

Je ne vais pas vous mentir : mes premiers pas dans le jeu ont été un peu difficiles. La raison ? Sa mise en place est lente, et son scénario nous amène vite vers des pistes que vous avez déjà vu, ou lu, dans des jeux vidéo du même type. Lors de mes premières heures de jeu, Potion Permit me semblait juste être un bon jeu. Pas mauvais, pas excellent, mais pile dans la moyenne.

Et puis, je me suis accroché, pour découvrir un titre beaucoup plus riche que je ne l’avais soupçonné, au bout de deux ou trois heures de jeu. Car l’alchimie n’est pas le seul aspect qui va vous tenir en haleine. Et la progression de votre apothicaire ne se limite pas à son XP, ou à son registre de recettes. Vous allez aussi devoir tisser des liens avec les habitants pour vous lier d’amitié avec certains d’entre eux. Et bien entendu, lorsque votre personnage progresse, la ville se développe aussi. Potion Permit cache bien son jeu, et derrière le simple RPG/sandbox de bonne facture se cache une pépite beaucoup plus riche qu’on ne l’aurait pensé.

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Nous n’avons pas encore abordé la question de la technique. « Forcément, il n’y a pas grand chose à attendre d’un jeu 2D en pixel art, c’est pas trop compliqué à faire tourner sur les machines actuelles » penserez vous. Et bien, oui sans doute… Pourtant, on a déjà vu des jeux se planter sur ce terrain. Et ici, force est de constater que MassHive Media a rendu une copie propre. Un jeu certes à l’allure rétro, mais qui tourne proprement en 60 fps, sans réel problème d’affichage ou de fluidité. Avec un très gros bémol sur la partie sonore, avec un thème musical qui tourne en boucle et peut vite prendre la tête. C’est dommage, car la musique n’est pas mauvaise. Mais l’OST du jeu manque cruellement de variété.

Toujours est-il que Potion Permit est un bon jeu. Et comme le laisse entendre l’intertitre ci-dessus, un jeu contagieux. Une fois que vous serez tombé dans la marmite… Vous connaissez la suite. J’avoue m’être interrogé sur la pertinence du support, car le soft est typiquement de ces jeux que l’on aime jouer sur mobile, n’importe où et n’importe quand. Mais au final, la version salon, sur la TV, est bien aussi. Le jeu ne déclenche pas des gros runs intensifs, mais l’envie d’y revenir régulièrement est là. Le joueur progresse à la cool, à son rythme, avec cette envie de faire évoluer son personnage, son histoire, sa ville. Comme pour un Animal Crossing ou un Harvest Moon, on peut très vite devenir addict. Dans le bon sens du terme.

Au final

Potion Permit est typiquement de ces jeux qui prouvent que de superbes graphismes, c’est chouette, mais ça ne fait pas tout. Et que même un jeu en pixel art, avec ses visuels rétro en 2D, et sans fioritures, peut nous faire voyager très loin si son concept est maîtrisé et si son écriture est accomplie. Les développeurs ont su planter les fondations d’un titre original qui vous fera relancer une partie. « Juste cinq minutes, et après j’arrête » … Oui, bien sûr que vous la connaissez celle-là, et vous savez que ces cinq minutes durent en réalité des heures…

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Alors au final, faut-il craquer pour ce Potion Permit ? Non si vous recherchez des sensations fortes, des graphismes à tomber et des séances de tir frénétique… En revanche, si vous avez fait le tour de Animal Crossing New Horizons, des Harvest Moon, de Stardew Valley ou de Grow : Song of the Evertree, et que vous avez aimé ces titres, alors foncez ! Ne vous fiez surtout pas à l’apparence modeste de Potion Permit : le jeu de MassHive Media a beaucoup plus à vous offrir que vous ne l’imaginez.


Potion Permit

Les points positifs :
  • L’ambiance toute mignonne
  • Les mécaniques de jeu pas prise de tête
  • La progression générale (village, relations) qui vous pousse à y revenir
  • Beaucoup de personnages
  • Le scénario plus intéressant qu’il n’y paraît
  • Un contenu généreux
  • VF disponible
Les points négatifs :
  • Le jeu tarde à démarrer
  • Un peu répétitif à la longue
  • La musique qui manque cruellement de variété