Un conte féerique… Une aventure dépaysante au possible… Une héroïne aussi mignonne qu’attachante… Le menu est plus que copieux ! Cerise sur le gâteau, il est servi en réalité virtuelle ! Moss est donc notre tout premier test effectué sur PlayStation-VR ! Mais un test reste un test, alors, voyons ce que Polyarc a à nous raconter, en bon et en moins bon… 

Il était une fois… Une pépite en VR !

Oui, je vous l’accorde ! J’ai mis du temps pour franchir le pas et investir dans un PS-VR ! D’une part parce que, comme je viens de le dire, c’est un investissement… D’autre part parce que (et c’est aussi une question de goûts) je n’avais pas trouvé, jusqu’alors, de jeu justifiant un tel achat. Certes, il existe de nombreux titres, mais beaucoup ne sont que des « expériences » (assez courtes en plus).

Je le concède : des jeux en VR, il en existe tout de même quelques uns qui valent le coup : Resident Evil 7 (extraordinaire)… Eve Valkyrie… Et le possesseur d’un casque pourra même se faire plaisir sur certains titres ouverts à la VR, tels que Gran Turismo Sport ou WipEout Omega Collection (deux titres que je vous recommande en réalité virtuelle)… Oui, j’ai sorti de ma liste Robinson et Skyrim, deux magnifiques jeux, mais qui ont une fâcheuse tendance à vous donner envie de vomir au bout de cinq minutes.

Et puis est arrivé Moss ! Un jeu présenté d’entrée, lors de son annonce pendant l’E3 2017, comme une petite merveille en VR. Initialement sorti en version dématérialisée sur PlayStation-VR en début d’année, il est aussi disponible depuis juin en version physique. Longtemps une exclusivité Sony, il est également sorti sur PC en juin, pour l’Oculus Rift.

Quête Moss

Par son intro, son ambiance, sa mise en scène et sa narration tout au long de l’aventure… Moss est présenté comme un conte. Le joueur découvre une bibliothèque joliment stylisée, et un livre posé sur un chevalet. Une voix off (en français) commence alors à vous raconter l’histoire de Quill, une attachante petite souris qui sera ici l’héroïne de cette aventure. Par son style graphique, son ambiance et sa bande-son, Moss me fait irrésistiblement penser à une licence que j’adore : Trine.

Quill est une jeune souris avide de découvrir le monde qui s’étend au-delà des limites de son petit village sylvestre. Mais lorsqu’une une magie ancienne particulièrement puissante refait surface, Quill se trouve liée à un autre être (vous, le joueur, avec un look qui me fait penser au Sans-Visage du Voyage de Chihiro). Et vous allez interpréter votre propre rôle dans l’histoire. Celui du lecteur, qui peut agir et venir en aide à Quill dans ce conte.

L’histoire pourrait s’arrêter là, mais… Un terrible mal s’est lui aussi éveillé. Et étend peu à peu son ombre. L’histoire ayant besoin d’un héros légendaire, vous allez devoir tous deux embarquer pour une incroyable quête. Celle-ci vous mènera dans un univers riche en mythes et en magie. Le tout porté par une narration digne des meilleurs contes.

Jouabilité en deux temps

Fait plutôt appréciable, Moss se joue intégralement à la DualShock. Aucun soucis si vous ne possédez que le PlayStation VR, sans ses deux PlayStation Move ! C’est donc à l’aide de la manette PS4 que vous allez diriger Quill, mais pas que ! Car en réalité, vous allez devoir garder l’oeil sur les deux protagonistes de l’aventure. Et tant qu’à faire, contrôler les deux.

Le premier personnage n’est autre que Quill, qui se contrôle de manière assez conventionnelle à l’aide des touches de la manette. Le gameplay est très agréable et bien équilibré, Quill est simple à prendre en main : une touche pour sauter ou passer un obstacle, une autre pour dégainer votre épée… De plus, un effet de transparence progressive fait que, en vous approchant d’un mur ou d’un obstacle, Quill sera toujours visible.

Le second personnage, c’est… Vous ! Le lecteur ! Ici, vous déplacez une orbe bleue en déplaçant la manette dans l’espace. Vous pouvez ainsi saisir des objets en déplaçant l’orbe dessus, et en pressant L2+R2, puis en tirant la manette vers vous. Une mécanique qui va être très utile, notamment pour débloquer des passages ou résoudre certaines énigmes. L’entraide sera aussi de mise, le « Lecteur » pouvant par exemple retenir des ennemis pendant les combats, ou aider Quill à se relever… Ici, la jouabilité me semble moins convaincante, la caméra ayant parfois du mal à gérer la distance lorsque vous déplacez la manette trop rapidement. Le déplacement de l’orbe est parfois minimisé par rapport aux mouvements que vous effectuez…

Et la VR dans tout ça ?

Et bien oui ! C’est une excellente question, puisque c’est ce qui permet à Moss de passer du statut de simple jeu d’aventure comme on en fait des caisses entières à… Un jeu excellent ! Sans sa VR, Moss serait un bon jeu, mais serait sans doute trop classique…

Et ici, il va vous falloir environ cinq secondes pour tomber sous le charme. Et autant de temps pour vous immerger dans cet univers en 3D. L’immersion est instantanée, le choc immédiat ! Le jeu est magnifiquement réalisé, et votre tout premier réflexe sera d’essayer de choper ces fougères si réalistes. Le second sera de tendre la main en avant pour essayer de toucher Quill, tellement crédible et diablement attachante.

Peut-être hésitez vous à investir par crainte du fameux motion sickness, cet effet secondaire de la VR qui peut déclencher, chez certaines personnes, vertiges, nausées, voire vomissements. Nous ne sommes pas tous égaux face à la VR, mais en ce qui me concerne, même après une longue session de jeu, je puis vous assurer que je n’ai ressenti aucun de ces symptômes. On est loin de Robinson, qui vous faisait tourner la tête au bout de cinq minutes.

Enfin, lorsque je parlais tout à l’heure de réalisation, il est plaisant de constater que la 3D offre ici un respect minutieux des échelles. Entre le premier plan et les arrières plans, les proportions sont respectées, y compris lorsque vous changez de point de vue. En vous penchant par exemple en avant pour vous rapprocher de l’action.

Il a bien quelques défauts, quand même !

Le jeu pourrait être parfait si… Tout simplement s’il n’avait pas quelques petits défauts. Rien de bien méchant, mais je me devais cependant de vous en parler.

Et le premier est tout simplement la durée du jeu. Depuis le début, je vous parle d’un jeu vidéo. Mais cet aspect nous rappelle que, avec un casque de VR sur la tête, de nombreux titres ne sont que des expériences. Autrement dit des programmes plus courts, plus simples, juste histoire de voir ce que cela fait de se plonger dans un univers en vraie 3D.

Et si l’histoire laissait entrevoir un long périple pendant les premières minutes du jeu, l’aventure de Quill se plie finalement entre deux et quatre heures. Et c’est bien dommage, tant Moss nous a vendu un rêve que l’on espérait sans fin. L’expérience est courte, mais en guise de satisfaction, on se console en se disant que la quête qui se referme sur une fin de livre 1 en appelle d’autres. Et ce n’est pas une spéculation, c’est franchement assumé par l’éditeur. Reste à savoir si Moss va adopter le modèle épisodique des jeux narratifs de TellTale ou DontNod… Ou s’il faudra attendre un Moss 2 pour découvrir le « livre 2 » des aventures de Quill.

Enfin, on pourrait aussi parler du bestiaire ennemi, plutôt limité, qui se cantonne à quelques insectes à combattre. En termes de rejouabilité, vous devrez vous contenter de repartir récupérer les quelques parchemins que vous aurez ratés lors de votre première aventure. Ce afin de compléter la rosace qui vous attend sur la page d’accueil.

Au final

Moss est de ces jeux qui justifient l’achat d’un casque VR ! Vous l’avez compris : le jeu de Polyarc est une véritable claque, un enchantement qui dépasse de très loin de nombreuses expériences PS-VR. Et donc un titre que nous ne pouvons que vous recommander si vous possédez un casque, mais que vous avez déjà retourné Resident Evil 7 (dans un autre genre).

Personnages attachants, scénario enchanteur, gameplay agréable, pas d’effets secondaires désagréables et 3D immersive… Tous les ingrédients des bons jeux VR sont réunis !  Le seul reproche que l’on pourra lui faire est cette fin qui arrive beaucoup trop tôt. Enfin, une « fin » qui n’en a que le nom, puisqu’il s’agit en réalité d’un « à suivre » qui nous laisse sur notre faim, mais préfigure d’une suite que l’on espère vite, très vite !


Moss

  • Par Polyarc, sur PlayStation VR (PS4) et Oculus Rift (PC).
  • Genre : action/aventure/réflexion en VR.
  • Classification : PEGI 7.
  • Matériel : casque PlayStation VR et PlayStation-caméra obligatoires.
  • Prix : 29,99€.

 

C’est Moss :

  • Un univers féérique
  • C’est visuellement magnifique !
  • Quill !
  • Le rendu en VR est incroyable
  • La bande-originale
  • Un vrai lien vous lie à Quill
  • Pas de nausées en vue
  • Les énigmes
  • Le jeu est en VF
  • Un jeu pour tous

C’est Moche :

  • Le bestiaire d’ennemis trop peu varié.
  • L’aventure est trop courte !
  • Peu de rejouabilité.
  • Des énigmes « grand public » donc assez faciles.
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