Après deux adaptations de films version Lego (Ninjago et Les Indestructibles), les petites briques danoises reviennent avec une histoire cette fois exclusive. Car si Lego DC Super-Vilains s’inspire de personnages de comics bien connus, son scénario, lui, est complètement inédit ! On vous explique tout ça maintenant !

Incarnez les méchants !

Une année sans jeux vidéo Lego, c’est un peu comme le dahu ou comme le croque-mitaines : ça n’existe pas ! Les petites briques de plastique sont même tellement ancrées sur le calendrier des sorties que Warner Bros a trouvé son rythme, soit en moyenne deux jeux par an. Ainsi, en 2018, nous avons eu un Lego Les Indestructibles (inspiré des deux films de Pixar, notre test ici) avant l’été.

Et le deuxième semestre a donc été marqué par la sortie de Lego DC Super-Vilains en octobre. D’ailleurs, c’est aussi l’occasion de remercier La Poste, sans qui ce test serait paru dans les temps, peu après la sortie du jeu, si la version gentiment envoyée par l’éditeur n’avait pas été paumée par mégarde 😉 De rien !

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Mais revenons à nos briques. Comme je l’ai écrit plus haut, Lego DC Super-Vilains a donc pour particularité de proposer un scénario totalement inédit, et non-inspiré par un film. Après avoir déjà exploré l’univers DC à trois reprises (les trois Lego Batman), Warner Bros revient donc une nouvelle fois chez le « rival de Marvel » mais cette fois en basculant du coté obscur.

Nous allons y retrouver, comme vous pouvez vous en douter, les super-vilains de chez DC, du Joker à Lex Luthor, en passant par Harley Quinn, Ra’s Al Ghul, Raven, Reverse Flash, Le Roi des Mers, Sinestro et j’en passe… Soit plus de 160 personnages en comptant aussi l’avatar que vous allez créer en début de partie.

Des méchants pas si méchants

L’histoire s’articule autour d’un pitch qui tient sur un post-it : quand le monde est en danger, mais que les Super-Héros ont piscine, qui appelle t-on ? Voilà ! Si ça vous rappelle quelque chose, on ne peut que se réjouir que, suite à la médiocrité du film, Warner Bros ait eu la bonne idée de ne pas évoquer la Suicide Squad 😉

Les humains sont dans la mouise : Alors que la Terre 1 est menacée par Darkseid, il n’y a plus de Justice League pour la défendre. Aussi, le Syndicat de la Justice (de la Terre 3) se manifeste t-il pour intervenir. Ce qui n’est pas au goût de nos Super-Vilains qui, en devenant les héros d’un jour, voient l’opportunité de conquérir le monde à la cool, une fois la menace éradiquée. Un scénario générique, mais qui fait le job.

Si l’on cumule les antagonistes de toutes les licences DC (y compris les plus récentes comme Aquaman), et si l’on ajoute aussi quelques héros… Les développeurs sont parvenus à réunir plus de 160 personnages, comme je le disais plus haut. Tous ne seront évidemment pas disponible dès le départ, ce qui vous obligera comme dans chaque épisode, à refaire chaque niveau en mode libre pour tout débloquer… Astuce qui permet aux jeux Lego de bénéficier d’une solide durée de vie.

Surprise : c’est un jeu… Lego !

Si le contexte et les personnages changent, les mécaniques de gameplay ou l’architecture même du jeu trahissent sa parenté avec le jeu de briques danois. Des (longs) niveaux qui vont vous tenir pendant près d’une heure chacun, un hub central où il est possible de faire une pause en cherchant des objets et autres, des énigmes à résoudre grâce aux pouvoirs de personnages précis… Sans oublier les éternelles pièces Lego à collecter, les briques dorées à collectionner, les personnages à débusquer… Si vous êtes fan de la licence, il y a de très faibles chances que vous soyez dépaysé.

Pourtant, le jeu ose quelques mécaniques de gameplay nouvelles, liées à votre statut de méchant. Vos super-vilains peuvent ainsi enrôler des hommes de mains, et commettre quelques méfaits aux yeux de tous vous affublera de badges de Police ayant un effet proche des étoiles de GTA : plus vous êtes recherché, plus les policiers viennent vous traquer en nombre. D’ailleurs, on remarquera que, selon votre niveau de recherche, plusieurs types vous attendront au tournant, du simple agent aux snipers, en passant par des hommes sur-entraînés équipés de tenues anti-émeutes.

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Autre caractéristique des jeux Lego, que nous allons retrouver ici : le ton de la narration. Avec plus ou moins d’efficacité, les jeux Lego sont aussi caractérisés par leur ton décalé, et l’humour de leurs dialogues. Selon les épisodes, cela va du « bof » au « franchement drôle » ! Et si l’humour est très subjectif, il est ici, à mon sens, de bonne facture. On ne se tord pas en quatre à chaque réplique, mais le jeu a le mérite de vous faire souvent sourire. Ce qui ne marche pas à chaque épisode, et j’ai des noms.

Mais la vraie nouveauté de cet opus est le fait que vous allez devoir, en début de partie, créer votre avatar, votre propre vilain qui vous accompagnera tout au long de l’aventure. Une excellente idée en soit. Et qui a le mérite de mieux exploiter, et donner beaucoup plus d’importance, à une option (je parle du créateur de personnages) qui est plus que facultative depuis les premiers jeux Lego. Bref, vous l’avez compris : c’est un jeu Lego, avec ses qualités, mais aussi ses inconvénients. Mais ça, je vous en parle plus bas.

Le gros point faible du jeu : son manque d’originalité

Que l’on soit bien d’accord, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! Oui, le scénario de Lego DC Super-Vilains est original ! Et oui, comme dans chaque épisode, ce titre apporte quelques nouveautés de gameplay, plutôt bien pensées d’ailleurs, qui amènent de la fraîcheur. Tels que le téléphone mobile qui apporte quelques fonctions (vous pouvez même faire des selfies). Mais…

Mais lors du test de Lego Les Indestructibles, nous avions déjà prévenu. La série Lego, aussi bonne qu’elle soit, commence sérieusement à faire du sur-place. Et il devient plus que nécessaire que les développeurs sortent de leur zone de confort, pour nous proposer quelque chose de plus original. La nouveauté par petites touches ne suffit plus à nous empêcher d’avoir l’impression de tourner en rond, à refaire à chaque fois le même jeu avec de nouveaux personnages.

J’en veux pour preuve l’engouement que j’avais autrefois à platiner les jeux Lego. Réflexe que je n’ai plus (mon dernier platine Lego en date est celui de Lego Jurassic World). Tout simplement par flemme de chercher 100% des briques dorées une énième fois, ou de terminer toutes les courses du jeu pour un trophée. Un fait qui, selon le joueur que vous êtes, peut avoir des conséquences sur la rejouabilité du soft. Etes vous fan au point de tout refaire en mode libre pour viser le 100% ?

On vous l’a déjà écrit : il est aujourd’hui nécessaire que la série Lego sorte de sa zone de confort, et prenne quelques risques pour se démarquer, ou tout simplement pour évoluer.

Doit-on parler de la technique ?

Je me pose vraiment la question, car cette partie risque d’être très courte. Car là encore, j’ai l’impression de me répéter d’une édition à l’autre. Les développeurs maîtrisent désormais leur sujet, et ont appris depuis quelques épisodes déjà à éradiquer les freezes et autres bugs majeurs qui vous pourrissent la partie. Du moins, pour ma part, je n’ai constaté aucun plantage, je touche du bois !

Ce test a été réalisé sur une version Switch, qui affiche des graphismes vraiment impeccables, que l’on soit sur la TV ou en mode nomade. Les décors sont magnifiques, les jeux de lumière et reflets convaincants, et aucun lag ne se fait sentir, tant pendant les cinématiques que pendant la partie (à peine quelques rares chutes de framerate en mode nomade, ou en co-op). La réalisation est vraiment maîtrisée, et encore une fois, je parle de la version Switch. Et j’imagine que les versions PS4 ou Xbox One sont encore un degré au dessus.

Le seul bémol concerne la direction artistique : si elle s’inscrit parfaitement dans la veine des univers DC, avec leurs décors sombres… Certains tableaux le sont un peu trop, justement. Et notamment dans certains niveaux, ou dans le hub, où la lisibilité n’est pas toujours optimale si vous vous baladez dans la forêt, de nuit.

Rien à dire non plus du coté du son, avec des musiques qui collent parfaitement à l’ambiance… Et des doublages intégralement en VF.

Au final

Lego DC Super-Vilains est vraiment un jeu très plaisant. Hélas, on ne peut s’empêcher de lui reprocher la même chose qu’à ses prédécesseurs : malgré quelques nouveautés sympas, il peine à véritablement nous surprendre. Malgré une histoire agréable, il n’est qu’un nouveau jeu Lego, avec ses standards, et ses mécaniques que l’on connaît désormais par coeur.

Il n’empêche qu’il plante une ambiance sympatoche, et l’on prend un malin plaisir à jouer le super-délinquant aux cotés du Joker ou de Lex Luthor. Jouissant d’une solide durée de vie, il va vous tenir en haleine pendant quelques dizaines d’heures si vous visez le 100%. Les fans ne seront pas déçus ! Mais pour les autres, qui devront choisir entre pas mal de hits, le choix risque d’être un peu plus serré.

Si le jeu ne restera pas dans les mémoires comme un gros bouleversement dans la franchise Lego, il a le mérite de proposer un scénario aussi original qu’attachant… Et de laisser parler notre côté sombre en incarnant les méchants. Alors rien que pour ça, on valide !


Lego DC Super-Vilains

 

On aime :

  • Le ton encore plus décalé que d’habitude
  • Incarner les Vilains
  • Visuellement, c’est chouette
  • Créer un avatar ayant un vrai rôle dans l’histoire
  • Plus de 160 Super-Vilains dans un même jeu
  • Bonne durée de vie, solide rejouabilité
  • Intégralement jouable en co-op
  • Doublage VF

On n’aime pas :

  • Le manque d’originalité : ça commence à se voir
  • Un coté répétitif
  • Les temps de chargement
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