Ce n’est pas vraiment une surprise ! Comme chaque année, Codemasters est de retour avec un nouvel opus de sa licence officielle basée sur le championnat du monde de Formule 1. Et comme chaque année, ce nouvel épisode apporte son lot de nouveautés. F1 2020 poursuit-il l’ascension initiée par la série depuis plusieurs épisodes maintenant ? La réponse avec notre test !

Une année un peu spéciale

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette saison de Formule 1 est vraiment particulière : pour cause de crise du coronavirus, la saison a été amputée de la plupart de ses grands prix. Elle n’a repris que le 4 juillet, avec le GP d’Autriche. Et pour les premières courses (annulées) de l’année, quelques pilotes auront toutefois joué le podium de manière virtuelle… Sur le jeu F1 2019 de Codemasters, justement.

Mais qu’importe : l’activité a repris sur le tarmac ! Et sur consoles et PC, le nouveau bébé de Codemasters est là ! Avec tous ses pilotes, écuries et tous ses GP (dont les deux nouveaux Hanoï au Vietnam, et Zandvoort en Hollande). De plus, cette année est aussi particulière dans le sens où elle marque les 70 ans de la discipline. Anniversaire que Codemasters ne va pas se priver de célébrer (avec le nom de sa version standard, Seventy, et une livrée spéciale pour le multi-online).

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Je ne vais pas vous mentir : ce F1 2020 est similaire sur de nombreux points à son prédécesseur (même le générique d’intro reprend le thème musical de F1 2019, thème officiel des GP à la TV). Aussi, je ne m’éterniserai pas sur ces aspects dans ce test : vous pouvez relire notre test d’il y a un an, peu de choses ont changé.

En revanche, le jeu propose suffisamment de nouveautés pour justifier l’achat de ce cru 2020. Et bien évidemment, ce nouvel opus tient compte des nouveautés de la saison : transferts de pilotes, nouvelle réglementation, etc. C’est donc particulièrement sur ces nouveautés que nous allons nous attarder.

Mon Écurie, la nouveauté chronophage de F1 2020

Après un petit tour dans les modes classiques que vous connaissez déjà (courses rapides, mode carrière, etc)… Celui qui m’intéressait particulièrement est le tout nouveau mode Mon Écurie (MyTeam en vo). Un mode très intéressant et particulièrement chronophage (90% de mon temps, passé sur le jeu pour ce test, l’a été dans ce mode). Sa longueur, couplée à celle du mode Carrière original, offre à F1 2020 une durée de vie colossale ! Autrement dit, cette nouveauté est aussi LE gros morceau de cet opus !

En résumé, ce mode vous propose tout simplement d’incarner un directeur (ou directrice) d’une jeune écurie, la onzième du plateau. Avec pour objectif, évidemment, de monter dans le classement des constructeurs. Vous êtes manager, mais aussi pilote N°1, histoire de bien gérer TOUS les aspects (ce qui rappellera, aux fans, l’histoire de Bruce McLaren ou Jack Brabham). Recrutement du 2e pilote, budgets, objectifs, calendrier, gestion du sponsoring (pour financer votre écurie), communication, recherche et développement, couleurs et logos de l’écurie, et bien sûr pilotage pendant les courses… Ce mode vous propose de gérer votre team de A à Z. Vraiment, ce n’est pas un effet d’annonce publicitaire !

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C’est très proche du mode Carrière, me direz vous ? Certes, mais ici, Mon Écurie couvre tous les aspects, y compris la façon dont vos ingénieurs doivent occuper leur temps. Avec pour défi principal de démarrer tout en bas du classement et de finir en tête du championnat.

Ici, la partie gestion est plus aboutie que dans le mode Carrière, car elle comprend aussi une part d’aléatoire. Je m’explique : dans la section R&D (recherche et développement), vous pouvez tenter d’améliorer par exemple votre motorisation. Mais rien ne vous assure que vos recherches vont aboutir, et le jeu vous indique un pourcentage de réussite, variable. Avec les investissements financiers que cela implique. Par exemple, vous pouvez payer pour améliorer votre aérodynamisme juste avant un GP, par nécessité, avec un taux de réussite de 20%. Alors que, si vous aviez attendu d’avoir plus de temps entre deux grands prix, ce même taux aurait peut-être été de 70 ou 80% de réussite. Il va falloir réfléchir…

Enfin du multijoueur local !

Autre grosse nouveauté, et non des moindres… S’il est une option que l’on n’espérait plus revoir un jour dans un jeu F1, mais qui fait son grand retour… C’est bien la possibilité de jouer à deux en local, en écran splitté ! Une possibilité qui n’existait plus depuis 2014.

Car on ne peut que le constater : aujourd’hui, une grande majorité des développeurs ne vont plus s’embêter à inclure un mode deux joueurs dans leurs titres ! C’est compliqué, et le multi-online vous permet de jouer à distance, chacun sur sa console… Le temps des soirées entre potes semble révolu, une majorité des gamers jouant désormais en ligne.

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Mais il subsiste une petite communauté de joueurs qui aiment les parties en local. Inviter des potes à la maison pour jouer sur le même écran. Des joueurs qui réclamaient un vrai mode multi-local, devenu tellement rare dans les jeux de courses. Et bien, vous l’avez lu, c’est désormais chose faite, puisqu’après des années de jeu en solo, Codemasters nous permet à nouveau, cette année, de s’affronter sur un écran partagé.

Seul petit bémol : ce mode multijoueur ne vous fera pas bénéficier des prouesses graphiques du mode solo… Et visuellement, le split-screen est un joli retour en arrière, avec un affichage qui n’est certainement pas du 60 fps (ou alors du 2×30 fps) ! Mais ce mode a au moins le mérite d’exister !

Jouabilité : un jeu plus accessible ?

Je dois vous avouer que je me pose encore la question. Est-ce le fait d’avoir littéralement poncé F1 2019 (jusqu’à il y a peu), ou Codemasters a t-il simplifié le pilotage de F1 2020 ? Toujours est-il que la conduite de ce cru 2020 me semble beaucoup plus accessible que ses prédécesseurs. Toujours aussi technique… Mais plus simple à prendre en main, avec des voitures moins capricieuses.

Généralement, ma toute première partie sur un jeu F1 se solde par un accident ou une place en fin de classement (malgré la fonction « rewind » toujours présente). Ici, en découvrant le jeu la première fois (sans aucune aide, bien qu’elles soient toujours présentes ), j’ai pu goûter au champagne du podium. Mais encore une fois, peut-être l’habitude y est-elle pour quelque chose ? De même, au risque de me tromper, il m’a semblé qu’en course, les pannes mécaniques étaient un peu moins présentes que dans les volets précédents (bien qu’il y ait toujours des abandons en queue de course).

Il est très compliqué de vous expliquer la jouabilité d’un jeu F1. Pour faire court, disons qu’il y a plus exactement deux jouabilités. Celle en course, avec un pilotage classique (accélérer, freiner, utiliser le DRS, éviter les autres voitures et finir premier)… Et une (grosse) partie simulation qui se passe dans votre garage, quand vous n’êtes pas en piste.

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C’est là que vous allez gérer votre voiture, son aérodynamisme, sa motorisation, ses pneus, etc. D’une part en effectuant les bons réglages, qui correspondent à chaque type de course (aucun GP ne ressemble à un autre)… D’autre part en améliorant votre bolide grâce à la division R&D (recherche et développement). Comme l’an passé, l’expérience gagnée vous permettra d’améliorer plus d’une centaine de points, dans plusieurs catégories.

Outre le mode Carrière et le mode Mon Écurie, pas grand chose à dire du coté du contenu. Le jeu reprend tout simplement les impondérables des éditions précédentes. À savoir le Grand Prix, Championnat, Contre-la-Montre… Et bien évidemment le online via un onglet dédié à l’eSport sur F1 2020.

Pas vraiment une surprise lorsque l’on voit l’importance qu’à pu prendre la compétition en ligne, sur la licence, durant le confinement. J’avoue avoir peu utilisé ce mode online (qui ne m’intéresse pas plus que cela)… Mais durant mes parties, je n’ai pas vraiment ressenti une optimisation de folie : connexion pas forcément stable, fluidité relative à l’écran, parfois longue attente… On va dire qu’il faut laisser au jeu le temps de se mettre en place, et attendre un patch pour doper tout ça. Patch qui devrait d’ailleurs aussi, on l’espère, rééquilibrer l’IA.

Techniquement, pas vraiment de nouveauté

F1 2020 caractéristiques

Je n’ai pas encore abordé la question de la technique, tout simplement parce que ce cru 2020 est, sans grande surprise, très très proche de F1 2019 (qui était très bon visuellement parlant). Le titre tourne toujours en 60 fps pour des sensations de vitesse réussies… La modélisation des différentes pistes est excellentes (y compris les circuits urbains comme Monaco), et le rendu sous la pluie est convainquant.

Pour un fan, s’il est un point qui a son importance, c’est bien la modélisation des pilotes. Et cette année, il y a un mieux sur ce point. Si autrefois, seuls les leaders du championnat étaient soignés… On apprécie cette année de ne pas voir un Romain Grosjean complètement massacré ! Le Français est enfin reconnaissable, pour notre plus grand plaisir… Tout comme les autres pilotes des plus petites écuries.

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Et puis, la technique, c’est aussi le son. Et sur ce point, c’est aussi du tout bon ! Si les musiques sont un poil trop génériques, elles sont dans le ton de ce grand show télévisuel qu’offre la mise en scène (réussie) du jeu. Les dialogues sont intégralement en VF. Et on ne peut qu’apprécier de voir très judicieusement utilisée une fonctionnalité de la Dualshock que beaucoup de développeurs ont oubliée : son micro ! Quel plaisir (comme dans les éditions précédentes) d’entendre l’ingénieur vous parler, pendant la course, via le micro de la manette. En termes d’immersion, c’est un plus indéniable !

Un hommage à « Schumi »

L’édition Deluxe de F1 2020 rend hommage cette année à un grand champion de la F1 : Michael Schumacher. Le septuple champion du monde aux 91 victoires et 68 poles position ! Une impressionnante carrière ruinée en décembre 2013 par un accident de ski, en Savoie. Le champion allemand est toujours en vie, mais faute d’informations, nul ne sait dans quel état.

Outre le fait qu’elle soit livrée (en version physique) dans un packaging qui met en scène Michael Schumacher (avec un Steelbook si vous le commandez sur Amazon)… Et au delà des tenues et des célébrations du « Baron rouge »… Cette édition vous permet de piloter quatre voitures « classiques » emblématiques du champion : la Jordan 191 de 1991, la Benetton B194 de 1994, la Benetton B195 de 1995 et la Ferrari F1-2000 de 2000.

Attention : si vous avez opté pour la Seventy Edition (et non la deluxe), il est possible d’upgrader le jeu vers la Schumacher Edition. Mais l’upgrade vous coûtera 12,49€ de plus.

Un air de déjà vu… Avec des nouveautés

Pour le reste, et même s’ils ont été moins développés dans ce test, vous retrouverez tous les modes habituels de la série. Ainsi, pour la deuxième année, ce jeu estampillé F1 vous propose également de débuter tout en bas de l’échelle en participant au championnat F2, là encore avec les écuries et pilotes officiels.

Mais attention, gros point positif par rapport à 2019 : vous avez cette fois la possibilité de courir la totalité de la saison de F2, en pas seulement quelques courses comme l’an passé. D’ailleurs, en F2 comme en F1, le jeu vous permet de paramétrer la longueur de votre championnat, que vous pourrez faire partiellement ou dans son entièreté : à partir de 3 courses pour la F2, ou à partir de 10 courses pour la F1.

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Le mode Carrière est lui aussi semblable à 90% à celui de l’an passé, bien que légèrement modifié. Avec notamment la disparition des différentes parties qui lui offraient, en 2019, une dimension narrative. De ce fait, on pourrait avoir l’impression que Codemasters nous sert un mode Carrière light, si ce n’est que ce retrait est compensé par le mode Mon Écurie qui risque de vous combler en la matière.

Le jeu est toujours aussi technique. Et au risque de me répéter d’une année sur l’autre, il démontre qu’un championnat de F1 ne se gagne pas uniquement derrière un volant. F1 2020 martèle, si cela était nécessaire, que la F1 est un sport d’équipe, et que l’ingénieur est tout aussi important que le pilote dans la course à la victoire. Et ça tombe bien, puisque vous porterez ici plusieurs casquettes : pilote, manager, technicien, mécano…

Ça ne marche toujours pas

Et puis, F1 2020 reprend aussi hélas des points négatifs des éditions précédentes, pas vraiment améliorés. Le plus flagrant sera la partie Interview, dans le mode carrière. La journaliste a toujours le charisme d’un feu tricolore, et ses questions ne volent pas plus haut que celles de F1 2019. Mais cet aspect, bien que l’idée soit intéressante à la base (vos réponses qui influent sur votre notoriété, c’est cool), est vraiment très accessoire dans le jeu. Si bien qu’on l’oublie (très) vite.

Même s’il y a (encore cette année) un mieux pour l’IA, elle demeure perfectible, et c’est peu de le dire. Vos adversaires sont de gros bourrins qui vont vous défoncer sur la piste, dans tous les sens du terme… Ce qui procure chez le joueur, pendant les dépassements ou au départ de la course, un stress inévitable (on se concentre davantage sur l’adversaire que sur la trajectoire).

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Ce point pourrait être acceptable si l’arbitrage était juste, ce qui n’est pas le cas. De ce fait, autre source de stress permanente : si vous vous accrochez avec un rival, la pénalité sera pour votre pomme, même si vous êtes la victime, et non l’auteur de l’accident. Ainsi, lors de mon premier championnat, je finissais ma première course en 5e position (après l’avoir dominée en 1re place), avec une pénalité de surcroît, parce que Max Verstappen m’avait méchamment poussé dans le décor (et aucune sanction pour lui).

Au final

  • F1 2020
  • F1 2020 caractéristiques
  • F1 2020 caractéristiques

Ne cherchons pas midi à quatorze heures : F1 2020 n’est rien d’autre que F1 2019 (qui a été la référence pendant un an), mais en mieux ! Des ajouts non-négligeables en font beaucoup plus qu’une simple mise à jour annuelle, avec un plateau actualisé. Et le nouveau mode Mon Écurie, particulièrement copieux, multiplie une durée de vie déjà conséquente, pour la rendre juste colossale. Et fait passer la pilule des 70€ demandés. Une nouveauté très réussie qui nous fait passer de justesse à coté de la « simple grosse mise à jour » !

En matière de F1, Codemasters est le leader incontesté, mais en même temps, il est le seul sur ce marché. On pourrait donc penser qu’il n’a aucun mérite. Si ce n’est que le studio pourrait se contenter de nous resservir chaque année la même soupe, tout juste réchauffée, mais… On doit lui reconnaître qu’il met les mains dans le cambouis. Chaque année, Codemasters améliore sa licence, la perfectionne, corrige ses erreurs pour aller vers du mieux…

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Et le résultat est là. F1 2019 a été la référence absolue, en matière de F1, pendant un an. Et nous pensions qu’il serait difficile de faire mieux. Pourtant, force est de constater que Codemasters a encore monté la barre de quelques centimètres. Avec suffisamment de nouveautés pour justifier l’achat de ce nouvel opus. F1 2020 est la nouvelle référence, le nouveau champion du monde des jeux de F1, et le titre est mérité !

Si vous cherchez juste un bon jeu de voitures, pas sûr que vous soyez sensible à l’aspect « upgrade de l’édition précédente » ! Vous vous contenterez alors largement de F1 2019. Mais si vous êtes fan de la discipline, pas moyen de passer à coté…


F1 2020

  • Par : Codemasters
  • Sur : PS4, Xbox One, PC et Stadia.
  • Genre : Simulation de Formule 1/Formule 2.
  • Classification : PEGI 3.
  • Prix : 69,99€ pour l’édition « Seventy » (standard)
Testé sur une version PS4 fournie par l’éditeur.
Points positifs :
  • C’est vraiment très beau !
  • Le retour de l’écran splitté
  • Le mode Mon Ecurie très complet
  • On peut toujours incarner une femme pilote
  • Le pilotage toujours aussi réaliste, les sensations aussi bonnes
  • Des visages reconnaissables
  • Toutes les qualités de F1 2019
  • La saison de F2 complète
Points négatifs :
  • Le split-screen techniquement downgradé
  • Les commentaires toujours plats
  • Les interviews chi… redondantes
  • L’IA toujours aussi « brut de décoffrage »
  • L’arbitrage qui vous saque systématiquement, même lorsque vous n’êtes pas l’auteur de la faute