La licence qui nous intéresse aujourd’hui fête ses 15 ans. Sorti en toute discrétion sur Switch et PS4, Cooking Mama Cookstar va vous proposer de devenir un cordon bleu, une star de la gastronomie, un grand chef… Une fois le jeu lancé, on se pose la question : a t-on affaire à un jeu « Top chef » ou à « Cauchemar en cuisine » ? La réponse avec notre test.

Le retour de la Mama cuisinière

C’est en mars 2006 que nous avons pu découvrir Cooking Mama pour la première fois, sur Nintendo DS. Une série qui vous propose de réaliser des recettes de cuisine dans un timing précis. Et une série qui deviendra très vite très populaire. Au point de voir une douzaine de titres sortir sur les consoles Nintendo. Philippe Etchebest n’a qu’à bien se tenir !!

La série est même tellement populaire que notre personnage de Mama s’est trouvé de nouvelles passions, comme le jardinage ou les vacances, avec Gardening Mama ou Camping Mama. Mais qu’on se le dise : la version la plus connue reste Cooking Mama. Une série qui est néanmoins en perte de vitesse, au point que Ravenscourt et Planet Entertainment se sont attelées à une version consoles de salon (Switch fin 2020, et aujourd’hui sur PS4).

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D’ailleurs, les fans de la licence n’auront pas manqué la petite histoire qui a secoué la « Cookingmamaosphère » ! En résumé, ce nouvel épisode est développé par Planet Entertainment, qui n’est pas le développeur historique de la franchise, Office Create. Tout pourrait aller pour le mieux si Office Create n’avait pas accusé Planet Entertainment d’avoir d’une part développé une version Switch non conforme avec sa propre vision, et une version PS4 non autorisée.

De son coté, Planet Entertainment se défendait en soulignant qu’aucune procédure judiciaire ne l’empêchait de développer la version PS4, et que le cahier des charges de la version Switch avait été validé par le créateur historique. Mais la polémique avait conduit, dans un premier temps, au retrait de la version numérique du jeu de l’eShop de la Switch. Au USA, la version physique se vendait dans la plus grande confidentialité. Mais depuis le 23 juillet, le jeu est aussi disponible en version physique sur PS4 en Europe. Le jeu est donc bien là, essayons de passer outre ce couac…

Comment on joue ?

Et bien, c’est très simple ! Cooking Mama Cookstar est un jeu de rythme, sur le thème de la cuisine. Ce qui constitue en soi une véritable originalité, puisque le genre « jeux de rythme » est généralement associé à la musique. Vous devez réaliser des recettes (le jeu en compte plus de 90), en un temps qui vous est donné. Le jeu vous propose un plat, et vous devez le réaliser en préparant et en agençant ses différents ingrédients. À vous la joie d’éplucher des légumes, de découper de la viande ou du poisson, de réaliser des sauces… Burritos, bibimbap, thé aux perles, poke bowls… Ou des spécialités plus délirantes, comme de la nourriture pour licornes !

La tache se complique avec deux aspects du jeu que l’on pourrait presque présenter comme des handicaps si l’on était de mauvaises langues. Le premier problème est hélas bien réel, puisqu’il s’agit du timer mal calibré, qui va vous mettre une pression folle plus qu’il ne vous permettra de vous détendre sur le jeu. Franchement, on n’aurait pas craché sur un chrono plus permissif, et sur plus de temps pour sortir nos plats ! Le second défaut est le son. Je ne parlerai pas ici des musiques qui deviennent vite entêtantes ! Car le soucis est que Mama parle, et est très bavarde. Au point de vite vous saouler, croyez-moi !

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Il serait néanmoins sévère de juger le jeu sur ces simples aspects. D’autant qu’il fourmille de bonnes idées. Par exemple, les développeurs ont pensé à nos camarades vegans, en incorporant à leur recette un mode végétarien ! C’est vraiment sympa d’y avoir pensé, et les amateurs de seitan ou de burgers aux haricots noirs seront aux anges ! On apprécie aussi de pouvoir jouer sur la présentation des plats. De même, il est amusant de voir que la licence se modernise en jouant avec les codes actuels des réseaux sociaux. À la fin de votre recette, vous pourrez prendre votre plat en photo, lui appliquer un filtre insta, poster le cliché sur les réseaux… Et obtenir une note en fonction du nombre de likes que vous obtiendrez.

En revanche, le titre souffre de quelques bugs qui vont vite venir gâcher l’expérience. Ainsi par exemple, il ne reconnait pas toujours les commandes. Et parfois, en pleine préparation avec le timer qui défile, le jeu ne valide pas les commandes que vous pressez. Et il peut vite devenir rageant de louper une recette (et de devoir la recommencer) quand on a pressé sur les bonnes touches. De plus, on peut vite se perdre à cause d’explications ou d’objectifs qui ne sont pas toujours très clairs. Ou d’une ergonomie pas forcément bien pensée pour la Dualshock de la PS4 (retourner un poisson ou un steak à l’aide du stick analogique, pas top !).

Un jeu jeune public ?

Si vous trouvez le jeu dans le commerce, il peut amuser vos enfants, pour qui il semble avoir été conçu. En témoignent certains nouveaux modes, comme la cuisine arc-en-ciel, qui nous éloigne de la cuisine plus ou moins crédible pour un rendu plus kawaï. Ou le mode multijoueur qui vous permettra de les accompagner dans leurs premières recettes (jusqu’à deux joueurs sur PS4).

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Le jeu plaira sans doute aux plus jeunes pour son coté amusant, ses graphismes colorés et pour ses mini-jeux addictifs. Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser que les développeurs loupent leur cible par la relative difficulté du titre. Je parlais du timer un peu plus haut, avec des recettes qui se terminent souvent au poil de fesse près pour un adulte : je n’ose imaginer pour un enfant ! De même, quand le jeu vous demande d’obtenir trois étoiles pour une recette, mais qu’il vous pénalise à la moindre petite erreur. Quand on sait qu’il faut parfois compléter avec succès une recette pour débloquer la suivante, de jeunes joueurs pourront vite se décourager !

Pour un adulte, le constat est hélas bien différent. Le jeu est très répétitif, ses musiques entêtantes, Mama est (trop) bavarde, au point que vous allez vite couper le son de votre TV… Bref, vous l’aurez compris : Si vous cherchez absolument à devenir un cordon bleu, rien ne remplacera jamais votre vraie cuisine ! Et loin d’être un simulateur de chef étoilé, ce titre ne vous offrira pas davantage que quelques parties rigolotes, une heure ou deux, avant de passer à autre chose !

Au final

Difficile de vous recommander ce Cooking Mama Cookstar, qui nous arrive au beau milieu d’une salve de sorties de très bonne facture ! Le plus gros problème du jeu est qu’il se perd sans trop savoir à qui il se destine exactement. Pour son aspect mignon et coloré, on pourrait penser qu’il vise le jeune public… Si seulement la difficulté de ses épreuves (notamment à cause d’un timer trop serré et de soucis de jouabilité à la Dualshock) ne leur fermait pas la porte à la figure. Pour les plus grands, idem : trop redondant, finalement peu de menus et d’épreuves suffisamment variées pour vous retenir longtemps… Il cumule trop d’aspects qui vous feront aller voir ailleurs.

Pire : la « polémique » évoquée plus haut, et que l’on aurait volontiers souhaité oublier pour que le jeu puisse vivre sa vie, est omniprésente. On a très vite cette impression que les développeurs ont fabriqué, à la hâte, un produit qu’ils ont essayé de cacher sous le tapis à peine sorti (je ne leur jette pas la pierre. Dans une certaine mesure, ils sont aussi les victimes d’un contexte). Autrement dit, Coocking Mama Cookstar laisse cette amère sensation d’être un jeu mort-né, ça se sent manette en main. Ce qui, dans une certaine mesure, peut en faire un titre à posséder pour cet aspect collector malgré lui : ce sera peut-être le dernier.

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Ici, nous sommes face à l’exemple concret de jeux qui peuvent être terriblement addictifs sur une console portable, mais qui supportent assez mal le passage sur une console de salon. Certes, il est amusant, et on aime l’ambiance naïvement kawaï de Cooking Mama. Mais le tout est gâché par le trop peu d’épreuves, donc une redondance qui s’installe vite, ainsi qu’une difficulté qui ferme la porte aux plus jeunes. Et globalement, le produit proposé, bien sympathique dans ses intentions, est au final affiché à un tarif trop élevé. Pour un anniversaire, c’est bien dommage. À réserver aux fans acharnés de Mama, donc.


Cooking Mama Cookstar

Testé sur PS4, sur une version fournie par l’éditeur.
Points positifs :
  • Un jeu qui donne envie de cuisiner et de bouffer
  • Fidèle à l’esprit « Cooking Mama »
  • Ajout d’un mode végétarien (si si)
  • Tout mignon et kawaï
  • Beaucoup de recettes
  • Parfait pour amuser les plus jeunes
  • Un mode multi
Points négatifs :
  • Le minuteur qui vous laisse peu de temps
  • Mama trop bavarde, vraiment trop
  • Très répétitif
  • La musique entêtante
  • La jouabilité inadaptée à la Dualshock
  • Certaines recettes avec parfois des explications floues
  • Son prix