Pour lancer cette nouvelle rubrique, dédiée une nouvelle fois au partage de notre amour pour le jeu vidéo, et ici plus particulièrement ses personnages emblématiques… Quoi de mieux que de vous parler d’une licence qui me tient à cœur : Street Fighter (Capcom), et son mystérieux héros… Ryu !

Un look reconnaissable entre mille

Je sais déjà ce que vous allez me dire ! Ryu (リュウ) n’est pas vraiment l’unique héros de Street Fighter… Et à ce titre, on pourrait en effet en dire autant de Ken, Chun-Li, Cammy, Blanka… Et vous avez raison. Néanmoins, il a fallu choisir. Et pour cela, je me suis appuyé sur différents critères. Le personnage est tout d’abord parmi les plus populaires auprès des fans… Et puis, à l’instar de Ken ou de Sagat, Ryu est là depuis le premier épisode de Street Fighter

Ryu est reconnaissable tout d’abord à son look : un keikogi blanc usé, avec des manches arrachées, les pieds nus, des gants de combat et un bandeau rouges… Seule la couleur de ses cheveux a changé avec le temps, mais on y reviendra plus bas.

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Présenté comme un vagabond, qui parcourt le monde pour améliorer ses techniques en arts martiaux, il a cependant un stage de prédilection : le château de Suzaku (peut-être inspiré du Palais Heijo, à Nara). Et dans Street Fighter II, sur des panneaux destructibles, on retrouve quatre mots : 風 林 火 山. Autrement dit, « fu, rin, ka, zan » comme « vent, forêt, feu, montagne » ! Quatre mots qui renvoient à la devise du daimyō (un noble féodal japonais), Shingen Takeda (1521-1573). « Rapide comme le vent, silencieux comme la forêt, féroce comme le feu et immobile comme la montagne« . Ce sont les mêmes kanjis que vous retrouvez brodés sur la ceinture noire de Ryu.

Street Fighter, comme beaucoup de jeux japonais ou de mangas, aime vous faire connaître l’Etat Civil de votre personnage. Ainsi, on sait que Ryu est né le 21 juillet 1964 (et oui, il a 56 ans, le bougre) au Japon, qu’il mesure 1 mètre 75 pour 68 kilos, et qu’il a les yeux marrons. Sa mère l’aurait confié bébé à Gouken, qui l’aurait élevé. Et petit détail très important dans la culture japonaise : il est du groupe sanguin O. Point que je partage personnellement avec lui : Ryu a la phobie des araignées…

Déjà là dans le premier Street Fighter

Comme je l’ai écrit plus haut, c’est l’un des critères qui m’ont poussé à choisir ce personnage de Street Fighter plus qu’un autre : Ryu est apparu dès le tout premier épisode en 1987. Et on le retrouve dans TOUS les jeux estampillés Street Fighter. Il est même le premier personnage de la série à avoir intégré le casting du « super corss-over » Super Smash Bros, de Nintendo (et le premier à avoir eu sa figurine Amiibo). Il apparaît également dans tous les épisodes de la série, qu’il s’agisse des épisodes canons ou des « Alpha » , ainsi que dans les différents films.

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Ceux qui ont connu le premier Street Fighter savent à quel point Ryu a évolué, de cette époque à nos jours. Beaucoup plus jeune, il n’était pas pieds nus, et avait des cheveux roux. Il deviendront bruns dans les épisodes suivants.

Dans Street Fighter, Ryu est le seul personnage jouable. Et c’est lui qui devra aller jusqu’au boss de fin, Sagat. Cependant, une couleur alternative a été prévue pour les joueurs qui souhaiteraient jouer le même personnage en multi. L’alternative porte un gi rouge et a les cheveux blonds. Il deviendra un second personnage, avec pour nom Ken Masters. Oui, vous avez bien compris : Ken était initialement à Ryu ce que Luigi était à Mario, une couleur alternative pour le multijoueur !

Des pouvoirs redoutables

Souvent catalogué comme karateka, Ryu utilise un art martial appelé Ansatsuken. Un art fait pour tuer, mais que Ryu s’efforce d’utiliser dans une version beaucoup plus souple, et sans objectif de donner la mort. Maîtrisant à la perfection le Hado, Ryu est capable de matérialiser son chi en une boule d’énergie, qu’il peut projeter sur l’adversaire. C’est le fameux Hadoken, ou Hadouken (vous pouvez dire les deux)… Réalisable avec un quart de tour vers l’avant plus un coup de poing !

Parmi ses autres techniques emblématiques, on citera le Shoryuken, un uppercut lui aussi chargé d’énergie (aussi appelé Dragon-punch). Enfin, il peut aussi se projeter en l’air pour asséner une série de coups de pied circulaires. Une technique appelée Tatsumaki Senpukyaku (ou Hurricane kick).

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Mais revenons au Hadoken. Saviez-vous que, pour créer la fameuse « boule de feu » de Ryu, le réalisateur du premier jeu, Takashi Nishiyama, s’est inspiré d’un anime ? Plus précisément de Space Battleship Yamato, dans lequel le cuirassé Yamato utilise une décharge d’énergie colossale, appelée Hadouho.

Amis ou ennemis ?

Si les différents protagonistes de Street Fighter ont tous plus ou moins d’affinités entre eux… Concernant Ryu, on en retiendra quatre majeurs (désolé pour les autres) :

Ken Masters. Le blondinet américain est le stéréotype même du meilleur rival, qui est aussi le meilleur ami du héros. Et si leur style de combat était autrefois comparable, les différents épisodes ont éloigné les deux amis sur ce point : Ryu est plus posé que Ken, beaucoup plus nerveux. Autrefois, Ryu portait un bandeau blanc autour du front, arraché par Ken lors d’un combat. Déchirant son gi, Ken a alors offert à Ryu ce qui est désormais son bandeau rouge.

Sagat. Entre le borgne thaïlandais et Ryu, c’est une grande histoire. Autrefois boss de fin de Street Fighter premier du nom… Sagat doit sa superbe cicatrice, sur le torse, au punch final de Ryu, qui mettait alors fin au jeu. Depuis, Sagat revient dans chaque épisode pour en découdre.

Sakura Kasugano. Je ne veux plus lire ou entendre nulle part que Sakura est la sœur, l’élève ou la fille cachée de Ryu. Elle n’est autre qu’une lycéenne qui idolâtre Ryu, et qui rêve que celui-ci ne devienne son senseï (son maître). Jusqu’à présent, Ryu n’a jamais considéré celle-ci comme son élève, bien qu’elle soit particulièrement douée… Et reproduise à merveille les techniques de celui qu’elle considère comme son mentor.

Gouken. Beaucoup confondent Gouken et Akuma, qui sont pourtant deux personnes différentes. Sans doute parce qu’au Japon, Akuma s’appelle Gouki… Alors résumons : Gouken, qui a l’apparence d’un vieil homme, est le maître de Ken et Ryu. Et il est aussi le frère d’Akuma… Pour tester sa puissance, Akuma a tué Gouken, et cherche désormais à combattre Ryu, « fils adoptif » de son frère.

Une part d’ombre

Aussi zen, aussi posé qu’il puisse paraître, Ryu est en lutte permanente contre son coté obscur. Celui-ci n’est autre que la personnification du Satsui no Hadō. Une puissance intérieure et maléfique que Ryu doit combattre, afin de la garder en lui. S’il cédait à cet instinct meurtrier (comme il le fait dans le 1er Street Fighter, lui permettant de vaincre Sagat), il deviendrait Satsui no Hadō ni Mezameta Ryū… Que les Américains et les Européens ont simplifié en Evil Ryu.

Lors de ses premières apparitions, Evil Ryu n’était qu’un skin : kimono noir, bandeau noir, peau plus bronzée… Et je vous le concède, plus de puissance. Mais dans le 4e épisode, le personnage a revêtu un caractère plus démoniaque, avec notamment un trou flamboyant au niveau de la poitrine.

Dans Street Fighter V, Evil Ryu est présent sous l’identité d’un nouveau personnage : Kage (ça ne se prononce pas « cage » mais « kagué » 😉 Ici, Capcom accentue la vision démoniaque… Avec des dents proéminentes et des cornes.

Une icône de la pop-culture

Depuis longtemps, et on s’en rend d’autant plus compte depuis que les jeux tournent en online, Ken et Ryu sont sans doute les deux personnages les plus joués. D’une part parce qu’ils sont parmi les plus équilibrés… Et aussi tout simplement parce qu’ils accompagnent les joueurs depuis les débuts de la licence !

Lorsque l’on pense à Street Fighter, Ryu est LE personnage de base. Au point d’être devenu aujourd’hui une véritable star, et pas que dans le jeu vidéo ! On a déjà évoqué plus haut les différents épisodes de la saga, dans lesquels Ryu apparaît à chaque fois… Mais on peut aussi appliquer cette remarque à tous les cross-over de Capcom ! Que ce soit contre les Marvel, ou contre les personnages de Tekken, voire chez Nintendo dans Super Smash Bros… Dès qu’il s’agit de casser des bouches, Ryu est de la partie !

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Sa popularité lui a aussi ouvert les portes du Grand Écran (je ne parle pas des films Street Fighter) ! Il sirote une bière dans Les Mondes de Ralph (2012 chez Disney)… Ou se trimbale sur la ligne de départ d’une course endiablée dans Ready Player One (2018). Il ne manquerait plus qu’il fasse de la musique… Et justement, un groupe de rock indépendant anglais lui rend hommage, en se faisant appeler Hadouken.

On ne peut le nier… Non content d’être devenu une icône du jeu vidéo, Ryu est aussi devenu une icône de la pop-culture !