Après avoir été la licence phare de la NES, Super Mario Bros débarque sur Super-Nintendo dans un quatrième épisode intitulé Super-Mario World. Le jeu sort en 1990 au Japon, et n’arrive en Europe que le 11 avril 1992. La licence change du tout au tout, en proposant un titre d’une richesse inouïe. Un épisode qui plante également divers éléments qui deviendront des standards de l’univers « Super Mario ».

Jurassic World

Super Mario World (Snes)

Après deux épisodes à sauver le royaume Champignon (et un Super Mario Bros 2 dans un étonnant monde des rêves), Mario et Luigi changent totalement d’univers dans ce nouvel épisode, développé pour être l’argument de vente principal de la Super-Nintendo (la console sera lancée en bundle avec ce titre en Europe).

Les deux frangins découvrent ici Dinosaur Land, une île qu’ils découvrent très vite habitée par des petits dinos rigolos et colorés, naissant dans des oeufs : les Yoshi (et non ! Cet épisode explique clairement que Yoshi n’est pas un dragon, mais bel et bien un dinosaure).

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Enfin… rigolos… façon de parler ! Puisque cette île n’est pas seulement peuplée de « monstres gentils », et vous croiserez au fil de votre aventure d’autres spécimens ayant été castés pour des rôles de méchants, tels que les tricératops faisant office de boss dans l’un des donjons.

Toujours est-il que les deux moustachus arrivent dans un monde nouveau… Mais où les bonnes vieilles habitudes sont quand même de la partie : comme vous pouvez vous en douter, Peach trouve le moyen de se faire enlever par Bowser, et vous allez devoir, une fois de plus, aller combattre votre ennemi préféré pour délivrer cette gourdasse.

Va, cours, vole…

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Dans ce nouvel épisode, Mario se met au vert dans un environnement qui déborde de couleurs et de petits détails… Certes, je vous parle d’un temps où le plombier n’évoluait pas encore en 3D, voire en HD. Mais toujours est-il que pour l’époque, au moment où la 16 bits de Nintendo débarquait sur le sol français, ce Super-Mario nous en mettait plein la vue : on ne pouvait s’empêcher de trouver les ennemis mignons, avec leurs grands yeux ahuris, et l’éditeur ne se privait pas d’utiliser le fameux « mode 7 » de sa console, pour créer des effets de zoom et de rotations hallucinants pour l’époque.

Le gameplay de Super Mario World est assez classique : nous sommes dans un jeu de plates formes en 2D, dans lequel Mario doit traverser des niveaux, non sans l’aide de précieux items désormais classiques dans la série : outre le champignon pour grandir, l’étoile d’invincibilité ou le 1up, le costume de Tanooki de SMB3 est ici remplacé par la cape, qui vous permet de volet, plus ou moins longtemps selon que vous maîtrisiez ou non cette option.

Comme dans tout bon Mario, le héros doit collecter des pièces au fil du niveau. Chaque zone vous oblige à traverser un palais dans lequel se cache un boss. Le vaincre vous ouvre la voie vers la région suivante, et vous rapproche un peu plus du palais de Bowser.

Naissance de références

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Comme indiqué plus haut, cet épisode est aussi celui des « premières fois ». Comprenez par là que certains personnages ou certains éléments désormais inhérents à la série sont apparus dans cet épisode.

A commencer par Yoshi. Le petit dinosaure vert (couleur par défaut, mais il existe des Yoshi de toutes les couleurs) est né avec cet épisode. Dans un oeuf ! Et une fois Yoshi suffisamment alimenté (avec des pommes), il devient adulte et fait office de monture pour Mario. Il peut planer, gober vos ennemis en s’attribuant parfois leurs talents (boules de feu ou ailes). Lors de sa conception, des artworks évoquent le nom de « T. Yoshisaur Munchakoopas« .

Au niveau sonore, on remarquera d’ailleurs que lorsque Mario chevauche Yoshi, la musique s’agrémente de bongos : une originalité qui sera reprise dans les jeux Mario suivants (Super Mario Sunshine, Super Mario Galaxy 2, etc). Une selle sur le dos et des basket rouges aux pieds, Yoshi s’imposera par la suite comme un personnage incontournable de l’univers Mario, devenant même le héros de la suite officielle de Super Mario World, intitulée… Yoshi’s Island.

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Depuis SMB3, nous connaissions les Boo (fantômes qui ne vous attaquent que lorsque vous leur tournez le dos), ils sont ici aidés de Big Boo, de taille plus grande. Par la suite, il deviendra King Boo… Les Boo sont, dans cet épisode, réunis dans des « maisons fantômes », des maisons hantées dans lesquelles vous allez devoir réfléchir pour trouver la sortie… Initié dans Super Mario World, le concept de ces « Manoirs Boo » sera repris dans d’autres jeux Mario.

C’est aussi dans cet épisode qu’apparaît Wiggler, cette chenille jaune qui devient rouge lorsqu’elle s’énerve (lorsque vous lui sautez dessus)…

Bowser aussi voulait sa nouveauté ? Il aura le Koopa-Clown, cet engin à tête de clown, qui se déplace grâce à une hélice… Un engin qui reviendra lui aussi dans la saga, notamment dans Mario Kart, avant qu’il ne se fasse squatter par Bowser Jr…

Super Mario Gameplay

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Le jeu est aussi beaucoup plus riche au niveau de son gameplay, et s’avère très complet pour les mécaniques qu’il propose : c’est du Mario, donc c’est propre, aux petits oignons !

Héritée de Super Mario Bros 3, la course pour prendre de l’élan et s’envoler est ici reprise, avec cependant une nouveauté : par une habile manip, lorsque « Mario-cape » commence à redescendre de son vol, vous pouvez le faire « rebondir » et repartir de plus belle vers l’infini et au delà…

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Yoshi vous permet de nombreuses actions, en fonction des ennemis qu’il avale : le Koopa rouge lui permet de lancer des boules de feu, le Koopa ailé le fait voler, tant qu’il ne recrache pas sa prise.

Dans cet épisode, vous trouverez également de nombreux interrupteurs (vert, bleu, jaune, rouge) qui permettent de faire apparaître des blocs jusqu’alors en pointillés donc inaccessibles. Une option qui vous permet de redécouvrir les niveaux, de débusquer des secrets décidément très nombreux dans ce titre.

Retour à Dino Island

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Vous l’aurez compris, plus qu’un simple argument commercial pour vendre la Super-Nintendo, Super Mario World est un jeu plein d’ambitions qui a posé de nouvelles bases dans la série. Shigeru Miyamoto s’est fait plaisir en concrétisant des idées qu’il ne pouvait jusqu’alors mettre en pratique. Et le joueur découvrait l’un des titres les plus marquants et les plus complets de la série.

Je réalise qu’il y a un point dont j’ai complètement oublié de vous parler : la musique ! La géniale bande-originale du jeu (oh my god, cette musique des palais !!!) est composée par un immense monsieur de la galaxie Nintendo, à savoir un certain Koji Kondo. Son nom est surtout associé aux OST de la série The Legend of Zelda. Il a réalisé la musique du jeu sur un simple clavier Casio.

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Si l’envie vous prend de refaire l’aventure, il y a bien évidemment l’option de rejouer sur la cartouche d’origine, qui se trouve sans grande difficulté en occasion. Mais cela implique de posséder une Super-Nintendo en état de fonctionnement.

Alors, une autre alternative est de l’acquérir via la Console virtuelle, puisqu’il est sorti en téléchargement en 2007 (en Europe) sur ce support. Dans un premier temps sur Wii, mais désormais également disponible sur Wii-U.

Quelques années plus tard, Nintendo revenait avec un Super Mario World 2 rebaptisé Yoshi’s Island, mais c’est une autre histoire…

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Super Mario World (Super Mario Bros 4) sur Super-Nintendo. Disponible sur Wii-U via la boutique eShop.