Voici l’un des jeux qui restera dans les mémoires comme l’un des meilleurs Shoot’em up de la Super-Nintendo ! Développé par Compile et édité par Toho, il use et abuse du fameux Mode 7 de la machine, pour vous en mettre plein la vue !

Le « Shmup » dans toute sa splendeur

S’il est un jeu rétro qui m’a marqué, durant ma fin d’adolescence, c’est bien Super-Aleste de son nom européen (et japonais). Une pépite que j’avais découvert à l’époque grâce à la presse spécialisée… Et un titre que j’ai eu la bonne idée de garder bien au chaud (surtout lorsque l’on voit que la version complète se vend aujourd’hui à plus de 100€).

Nous sommes donc au début des années 90. Sur Sega MegaDrive, la série Thunder Force règne en maître. Mais la Super-Nintendo n’est pas dépourvue de bons shoot’m up : c’est Super R-Type qui ouvre le bal au lancement de la console, suivi plus tard par l’excellent UN Squadron (Area 88 en VO). Mais en septembre 1992 débarque le très chouette Axelay (Konami) qui va devenir la nouvelle référence du genre… Jusqu’à ce qu’un rival ne vienne lui faire un peu d’ombre, quelques mois plus tard.

► Lire aussi : (1992) Street Fighter II : The World Warrior, l’increvable référence de la baston 2D

Intitulé Space Megaforce aux USA, Super Aleste débarque donc en 1992 sur Super-Nintendo. Avec ce titre, Toho entend se faire une place sur le marché du Shoot’em Up, un genre à l’époque très populaire (et je ne vous ai pas parlé plus haut des jeux PC-Engine ou Arcade, où le genre est encore plus florissant).

Super Aleste s’inscrit dans une série développée par le studio Compile : Aleste sur MSX2 en 1988 (aussi appelé Power Strike), Aleste 2 en 1989 sur MSX2, Aleste Gaiden en 1989 sur MSX, Musha Aleste : Full Metal Fighter Ellinor en 1990 sur MegaDrive, Super Aleste en 1992 sur Super-Famicom, et enfin Robo Aleste en 1992 sur Mega-CD.

Gameplay : le bal des items

Super Aleste est un Shoot’em Up en scrolling vertical, dont on laissera vite le scénario de coté ! Une invasion extra-terrestre, vous comme sauveur de l’humanité : dans les années 90, nous avions UN scénario, qui a servi de base à tous les shoot’em up. Vous allez donc déplacer votre vaisseau dans un décor qui défile de haut en bas. « Shmup » oblige, votre rôle sera de dégommer des armées entières d’ennemis en utilisant les multiples armes mises à votre disposition. Du tir de base, vous passerez tour à tour (selon les items que vous ramasserez) par des missiles (à tête chercheuse), un laser, un tir multidirectionnel, des orbes faisant office de boucliers…

Plus vous ramassez des orbes colorées, et plus le niveau de votre arme augmente, jusqu’à un Level 8. Et plus le niveau de l’arme est haut, plus elle évolue. Ainsi, par exemple, votre laser tire un laser (comme son nom l’indique) devant vous… Mais plus il grimpe, plus le tir devient avantageux. Avec au final deux lasers plus un troisième à tête chercheuse…  Mais attention : si vous vous faites toucher, votre level décroit de plusieurs unités. Et si vous tombez à zéro, vous explosez et perdez une vie… Une mécanique qui permet donc une difficulté plus modérée que dans les autres titres du genre, plus punitifs.

► Lire aussi : (1995) Chrono Trigger : une dream-team pour un RPG légendaire !

Le jeu propose trois niveaux de vitesse, paramétrables à chaque moment. Il propose aussi trois niveaux de difficulté, de facile à hard… Mais vous devez savoir que le mode « easy » ressemblera davantage à une démo : il ne vous emmène en effet que dans trois niveaux du jeu (avec un boss), pliés en dix minutes. Pour voir la fin du soft (environ 35 minutes en normal), vous devrez faire le jeu intégralement (soit 12 niveaux)… Donc le finir au minimum en mode normal.

Une déferlante de Mode 7

Chaque génération de consoles a été marquée par une technologie en particulier. Et pour ce qui est de la Super-Nintendo, son nom reste associé au fameux « Mode 7 » qui lui permettait à l’époque de zoomer, faire des rotations à 360° ou de distordre l’image.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Super-Aleste ne se prive pas, lorsqu’il s’agit d’utiliser cette tehnologie pour nous en mettre plein la vue ! Des planètes qui zooment et dézooment, des niveaux entiers construits autour de la rotation, des décors en constante distorsion…

► Lire aussi : (1992) Sega passe la seconde vitesse avec Sonic the Hedgehog 2 sur Mégadrive

Super Aleste, c’est un peu la démonstration technique de la Super-Nintendo. Alors, après le mode 7, les développeurs n’hésitent pas à nous envoyer à la figure la palette entière de couleurs de la SNES ! Le jeu est très coloré, et si la direction artistique est agréable dans l’ensemble, certains niveaux jurent par quelques erreurs de goût et un manque d’harmonie dans les teintes. Le tout est servi sur une musique très électro (à l’époque dans les Shmup, on avait soit de l’électro, soit du métal)…

Super Aleste est un jeu qui a marqué par sa fluidité, peu courante à l’époque dans les Shoot’em Up souvent sujets aux ralentissements, du fait du nombre important de sprites à l’écran. La raison ? Les développeurs de chez Compile ont usé d’un curieux procédé, mais qui a ensuite donné des idées à pas mal d’autres développeurs : utiliser le processeur sonore de la console pour gérer une grande partie des sprites. Une excellente idée, qui se ressent manette en main !

Des différences entre versions Pal, US et Japonaise

Ces différences ne se limitent pas uniquement au nom. Car comme on l’a vu plus haut, si le jeu s’appelle Super Aleste au Japon et en Europe… Il se nomme Space MegaForce aux USA !

Mais il est une autre différence, moins connue, entre les versions US/Euro et Japonaise. Dans la version originale, il existe des séquences qui ont été tout simplement supprimées en Europe et aux USA. Dans la scène d’intro, on peut ainsi voir les deux pilotes du vaisseau. Un homme et une femme, très typés « manga » ! Et on les retrouve aussi sur l’écran de game-over, en mode SD, en train de faire griller leur vaisseau sur un feu de bois.

► Lire aussi : (1994) Secret of Mana, le conte de fées de la Super-Nintendo

Ces séquences ont été supprimées du jeu aux USA et en Europe. Pourquoi une telle censure ? Et bien, parce que ces images apportaient une connotation trop « anime » au jeu. Et pour ses distributeurs, celui-ci visait un public plus âgé, moins gamin. Comme quoi, les mentalités ont sacrément évolué depuis…

Au final

Super Aleste fait partie des shoot’em up mémorables de la Super-Nintendo. Et si, aujourd’hui, ce jeu ne semble rien avoir d’extraordinaire, il était en son temps une véritable démonstration technique, utilisant toutes les possibilités du fameux Mode 7 de la Super Nintendo.

Bien que moins connu qu’Axelay ou Super R-Type, si vous êtes rétro-gamer, Super Aleste est un jeu à posséder tant il est réussi à tous les niveaux… Et que nous vous recommanderions volontiers si sa cote ne figurait pas parmi celles ayant littéralement flambé sur Super Nintendo. Si une bonne occasion se présente, ne vous privez pas !


Super Aleste

  • Par Compile, pour Toho.
  • Date : 1992.
  • Sur Super Nintendo.
  • Support : cartouche.
  • Genre : Shoot’em up.
  • Prix approximatif : Entre 41€ et 100€ selon l’état du jeu (complet ou pas).

 

Points positifs :

  • Très fluide
  • Coloré
  • Difficulté bien dosée
  • Bonne durée de vie en Normal ou Hard
  • Le jeu use et abuse du Mode 7
  • Vitesse paramétrable
  • Juste cultissime

Points négatifs :

  • Des images supprimées dans la VF et US
  • Le mode Easy est une démo
  • Le scénario très passe-partout
  • Une fin très générique
  • Il manque un mode co-op
 .