TEST. – Le monde va mal ! Il est envahi par de monstrueuses créatures appelées Aragami ! Et forcément, le seul espoir de l’humanité, c’est vous ! Ce pitch est à la fois celui de l’anime, et celui du jeu vidéo God Eater (Bandai-Namco), dont le second volet est arrivé sur PS4, PS-vita et PC.

Le monstrueux God Eater

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Il aura fallu attendre deux ans pour pouvoir mettre la main, dans une version européenne, sur God Eater 2 : Rage Burst, que nombre de joueurs japonais ont déjà eu le temps de « platiner ». Un véritable carton ! Trois millions de copies se sont écoulées au Pays du Soleil levant !

C’est dire si la licence est un véritable phénomène au Japon ! Du coté des jeux vidéo, le titre est apparu sur PSP en 2011 sous le nom « God Eater Burst« , la version améliorée d’un jeu sorti en 2010 au Japon exclusivement. Ce remake fera d’ailleurs lui-même l’objet d’un remake, cette fois pour PS-Vita et PS4, intitulé « God Eater Resurrection« . Celui-là même dont le code est offert avec l’opus dont nous allons parler aujourd’hui (je parlerai aussi de « Resurrection » dans un prochain test). C’est un peu compliqué à expliquer, mais par le jeu des remakes, cet épisode est le quatrième volet d’une série de deux épisodes… Oui, je sais…

Techniquement, cet action-RPG est ce que l’on pourrait appeler un « Monster Hunter Like », si l’on voulait faire référence à une autre licence connue (on pourrait aussi citer Toukiden ou Soul Sacrifice, dans le même genre) : des ennemis de taille démesurée, des armes qu’il serait impossible de soulever sans avoir ingurgité des caisses entières d’épinards… La différence entre les deux titres réside dans leur scénarii respectifs : dans God Eater, il ne sera pas question de tuer des bêtes sauvages, mais de sauver le monde de démons, d’une terrible menace.

Ici, point de nature sauvage et intemporelle  ! God Eater se déroule dans un monde post-apocalyptique, qui a décidément bien souffert de l’arrivée des Aragami. Ces immenses créatures démoniaques ont décimé une grande partie de la population terrestre… Pour ceux qui restent, la résistance s’organise…

Et le miracle arrive d’un groupe pharmaceutique, qui crée une arme organique dévorant les Aragami. Cette arme, baptisée « Jinki » doit cependant fusionner avec un humain. Et c’est justement un groupe de ces humains « God Eaters » que vous allez incarner : ils constituent l’organisation Fenrir, et partent à la chasse à l’Aragami…

Au premier abord, ça pique les yeux !

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Le principal défaut de God Eater 2 est visuel ! Car lorsque l’on vient d’admirer les derniers trailers de Horizon : Zero Dawn ou de Final Fantasy XV, on a énormément de mal à croire que God Eater 2 : Rage Burst tourne sur une PS4 ! Tout au mieux une PS3 en début de cycle, mais certainement pas une console de 8e génération !

Différents niveaux viennent étayer cet argument. Nous avons tout d’abord le premier plan, avec ses personnages. Pas forcément très bien modélisés et manquant d’animations, ils restent agréables à regarder, et cohérents avec l’univers RPG que nous explorons aujourd’hui. Pas de quoi s’extasier, mais on a déjà vu pire !

Les monstres que vous allez combattre sont moyennement réussis. Ils sont gigantesques et leur animation reste crédible, mais leur design est très inégal : si certains sont réussis, dans l’ensemble, ils me semblent sombres, et grossièrement modélisés, ce qui peut parfois nuire à la lecture des scènes d’action.

En revanche, en arrière plan, c’est une autre histoire. Les décors sont à la fois vides, sombres, et vraiment moches. Cette grande foire aux polygones et aux textures appliquées trop sommairement surprend encore plus que le reste, sur une bécane qui ne cesse de nous épater avec la finesse et la précision de son affichage.

Mais si je devais relativiser, je vous ferais remarquer que Bandai-Namco n’a jamais dit que nous étions ici dans un remaster HD. Très clairement, nous avons affaire à un portage PSP (voire PS-Vita) relissé et reconfiguré pour pouvoir tourner sur une PS4. L’intention est bonne, mais on n’affiche pas une photo de 200 ko en plein écran sur la TV du salon !

La déception technique passe aussi par le son : si l’absence de voix japonaise frustrera les fans du genre (il va falloir vous coltiner un doublage américain très limite), les communications radio semblent avoir été enregistrées avec un micro bas de gamme. Hélas, ce n’est pas un effet de style des développeurs.

Un gameplay maîtrisé

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Passée la surprenante découverte de ces graphismes d’un autre âge il est temps de s’intéresser au jeu en lui-même. Et c’est là que l’on se dit que, derrière tout cela, GE2RB nous réserve des surprises beaucoup plus agréables.

A commencer par son gameplay qui, une fois apprivoisé, est vraiment excellent. Les combats sont nerveux, pour ne pas dire grisants dès lors que vous aurez acquis les capacités vous permettant de vous éclater vraiment. De nombreuses possibilités vous permettent de varier les plaisirs, comme le fait de vous linker avec vos cohéquipiers, de déclencher des techniques spéciales, ou de cibler différentes parties du corps de votre ennemi.

Si le gameplay est agréable, je regrette toutefois l’aspect peu pratique du lock lors des combats : les affrontements contre les monstres se déroulent en plusieurs phases. Lors de la première, au corps à corps, vous rechargez votre énergie. Puis vient une seconde phase durant laquelle votre arme se transforme, plus puissante et dévastatrice, pour revenir à sa forme initiale une fois déchargée. Et c’est là que le lock décroche, et que vous devez cibler à nouveau votre adversaire. Un détail, mais qui peut devenir embêtant contre des adversaires retors.

Le jeu est classé comme un « Action-RPG », et force est de reconnaître que la dimension RPG est, elle aussi, plutôt bien maîtrisée, avec tous les canons inhérents au genre, tels que le leveling qui passe ici par le crafting de votre équipement.

Comme dans Monster Hunter (que je citais plus haut), le jeu consiste à vous faire remplir des missions, avec généralement un monstre de grande taille à déboulonner dans une zone délimitée. Mais comme dans MH va vite arriver le moment où vous devrez farmer pour augmenter votre level.

Seule ombre au tableau : des soucis de caméra qui viennent parfois nuire à la lisibilité de l’action. Mais une fois assimilés les rouages du gameplay, on passe vite outre cet aspect.

Un jeu très complet

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Entre deux missions, un hub vous permet de vous balader, de consulter votre messagerie ou les données du jeu, mais surtout de crafter votre équipement et armes à l’aide des différents éléments récoltés sur vos victimes. De ce point de vue, GE2RB est un jeu très complet.

La narration est vraiment excellente, avec une très bonne mise en scène, des séquences qui assurent du pur fan-service pour les fans de l’anime, et surtout un scénario plus complexe que je ne l’aurais pensé, avec des enjeux politiques, des tragédies, des complots… Un aspect que je valide à 99%.

De nombreuses séquences, entre deux missions, vous permettront d’en apprendre plus sur le contexte, mettant en scène votre héros, créé de toutes pièces. On regrettera que celui-ci ne puisse parler, à l’exception de dialogues contextuels à choix multiples.

J’aurais pu également vous parler du mode online, qui vous permet de jouer des missions avec trois autres joueurs. Vous l’aurez compris, outre sa déconvenue technique, GE2RB se rattrape haut la main grâce à une durée de vie tout simplement gigantesque, qui ne doit pas être très loin de la centaine d’heures si vous visez le 100%.

Un jeu tout simplement excellent sur le fond, mais qui accuse le poids des années sur la forme.

Au final

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En conclusion, j’avoue être assez partagé sur ce God Eater 2 : Rage Burst ! D’un côté, le jeu avance nombre d’arguments vraiments séduisants, d’un autre, il souffre d’une réalisation très à la traîne, qui semble dater des débuts de la PS3, et vient gêner votre immersion dans cette passionnante histoire.

Mais ne nous méprenons pas : il ne s’agit pas ici d’un « remastering HD », mais d’un lissage de jeux déjà existants, dans le but de vous offrir en un seul et unique achat, l’intégralité de la licence (God Eater Resurrection est présent sous forme de code PSN dans la boite) : de ce point de vue, le rapport prix/contenu est très intéressant ! Vous aurez ici l’intégrale de la série !

D’autant que God Eater est une excellente alternative pour ceux qui ne possèdent pas de consoles Nintendo, seules à accueillir Monster Hunter : la licence de Bandai-Namco en est très proche dans le système et les mécaniques de jeu, bien qu’il offre un scénario post-apo à la fois original et captivant.

Si vous êtes fan du genre, vous passerez rapidement au dessus de l’aspect technique pour découvrir une petite perle vidéoludique, pour passer un excellent moment. Mais si vous avez acheté une PS4 avant tout pour ses performances graphiques, vous risquez d’avoir plus de mal à rentrer dans ce God Eater 2.


Verdict

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Un excellent Action-RPG bourré de bonnes surprises, hélas gâchées par une réalisation (très) datée.

13/20

Les + :

  • La dimension RPG est bien maîtrisée
  • Un univers qui va combler les fans d’ambiance post-apo
  • Des combats nerveux, pleins de peps
  • Le scénario passionnant
  • Persos charismatiques et vraiment intéressants
  • Sous-titres en VF
  • God Eater Resurection offert avec le jeu (code)
  • L’intégrale de la série relissée pour la génération actuelle

Les – :

  • Les graphismes pas très beaux, qui datent vraiment
  • Des voix japonaises auraient été les bienvenues
  • Lors des communications, un son horrible
  • Quelques soucis de caméra
  • Les missions deviennent vite redondantes

God Eater 2 : Rage Burst, par Bandai-Namco sur PS-Vita, PS4 et PC (Steam).

Testé sur une version PS4 fournie par l’éditeur.

Site officiel

 

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